Le choc fut rude quand la famille Forte perdit son empire hôtelier dans une bataille boursière acharnée. Blessé par la trahison d’un groupe d’actionnaires, Sir Rocco n’a eu de cesse depuis de reconstruire, en famille, un groupe qu’il contrôle entièrement, et qui revient dans l’univers de l’hôtellerie de luxe internationale par la grande porte. près de 450 millions d’euros – contre leurs actions dans le groupe. Ce trésor de guerre va permettre de repartir de zéro. Dès 1996, Rocco Forte tente de racheter à Granada la chaîne de luxe dont il a été dépossédé, Le Méridien. Peine perdue. Hôtelier dans l’âme mais sans hôtel, il se lance alors dans l’édification ex nihilo de son propre groupe de luxe, RF Hotels.Cinq bâtiments historiques, dont le monastère St Thomas datant de 1400, vont être réunis afin de créer un établissement de luxe à proximité du château. Cette première transformation ouvre des pistes pour le développement futur du groupe. Notamment dans des capitales où la perle rare est difficile à dénicher, comme à Paris. Envie de revanche ou défi personnel, Rocco Forte clame son objectif : devenir “le premier groupe d’hôtels de luxe européen”, et les grandes métropoles s’imposent sur sa liste de courses : Amsterdam, Vienne, Zurich, Barcelone, Madrid, Milan, Venise, Moscou. A ses débuts, Rocco Forte était à l’affût des opportunités de croissance organique : Le Méridien en 1996, un regard appuyé sur le dossier du groupe Savoy ou sur une partie du portefeuille Ciga, comme le Danieli, détenu par Starwood Hotels. Le groupe avance aujourd’hui à pas réfléchis. Avec seulement deux contrats de management à l’heure actuelle – dont l’atypique château de Bagnols – Rocco Forte Hotels pourrait se tourner plus activement vers la gestion pour accroître un chiffre d’affaires, aujourd’hui proche de 200 millions d’euros, afin d’atteindre l’objectif 2010...