
• Vincent Bastie et son équipe de passionnés travaillent depuis plus de 20 ans pour l'hôtellerie parisienne. On leur doit de très nombreuses réalisations, dont certaines sont parmi les plus audacieuses de la capitale. • Le Murano, Le Mathurin, l'Apostrophe, le A, l'hôtel du Petit Moulin ou encore le Five sont quelques-uns des beaux hôtels du portfolio de ce cabinet prolifique, aussi talentueux que discret. • Entre rêve et voyage, poème et peinture, l’équipe Bastie a fait de chacun de ces ouvrages architecturaux, une histoire particulière… à nulle autre pareille.
_ Jamais ! Je suis quelqu'un de très actif. J'adore le mouvement, les nouveautés. Et j'ai deux défauts : je suis très curieux et j'adore les choses iconoclastes. Ainsi, comme pour toutes nos réalisations, nous avons abordé chacun de ces hôtels avec un œil différent, des envies différentes... Et, entre nous, qui se plaindrait d'avoir autant de beaux projets à réaliser ? C'est plutôt bon signe pour le cabinet mais aussi pour l'hôtellerie française, et notamment parisienne, qui en l'espace d'une décennie s'est beaucoup renouvelée en termes de design et de concepts.Quelques-unes des réalisations hôtelières du Cabinet Bastie : Hotel Brady, Le A (décorateur : F. Mechiche), Le Petit Moulin (déc. Ch. Lacroix), Le Murano (avec Ch. de Rory et R. Morel), Le Duo (déc. J. Ph. Nuel), L'Eiffel Seine, La Manufacture (déc. E. Veyne), Le Louis II (avec A. Besson), L'Arioso (avec M. de Monplanet), L' ATN (avec V. Hoyon et S. Alouf), Le Mathurin (avec Didier Moinel Delalande), L'Hôtel de la Sorbonne, Le Marceau Bastille (avec Opgar), La Villa des Artistes, Le Five (avec SV Partners), L'hôtel des Académies et des Arts (avec Ch. et l'Inchaupse), La One (avec S. Alouf), L'Ares (avec E. Casimirri), L'Apostrophe (avec M. Gatien et S. Alouf), Le Sublim Eiffel (avec S Alouf), Le Hidden (avec SV Partners et p&p Veerbeck), Le Petit Paris (déc. S. de Margerie), L' Edouard VII (déc. M. Besse), les chambres du Mercure Montmartre, et aussi, de plus anciennes collaborations : Hôtels de Paris, Timhotel, Relais de Paris, Mercure, Comfort Inn. Est-ce facile de travailler avec les hôteliers ? _ C'est même passionnant, surtout lorsque vous avez affaire à des professionnels carrés, avec du tempérament, qui savent où ils veulent aller. Et du caractère il en faut, car tout projet hôtelier est complexe, c'est même une succession de contraintes qu'il faut savoir prendre à bras le corps. Cela demande du savoir-faire. A Paris, notamment, le bâti est tel qu'il faut parfois revoir de fond en comble la structure même des immeubles, la circulation des espaces. De plus, bon nombre des projets de notre cabinet sont des boutique-hôtels, des établissements de charme de petites capacités. A chaque fois, nous avons dû travailler sur les problèmes de vétusté, les défauts en matière d'isolation, de sécurité, de surface également car aujourd'hui les normes hôtelières sont de plus en plus draconiennes, notamment en matière d'accès aux personnes handicapées. A ces contraintes d'ordre purement technique s'ajoutent celles d'ordre budgétaire, urbanistique ou même administrative comme c'est souvent le cas à Paname avec les monuments historiques. Après avoir pris en considération l'ensemble de ces contraintes, et seulement après, on peut alors parler de décoration.Justement. Peu de gens sont capables d'identifier un hôtel “Bastie”, tant votre approche est singulière… _ Oui et non. Oui, car comme je l'ai dit précédemment, je déteste m'ennuyer et j'ai besoin de travailler sur des projets uniques, à chaque fois différent, sur des hôtels intimement liés au caractère de leur adresse. Non, car je ne suis pas le seul à être impliqué dans ces programmes hôteliers. Souvent, je m'associe à d'autres professionnels comme ce fut le cas avec l'atmosphériste Sandrine Alouf sur le Sublim Eiffel ou l'Apostrophe, Frédéric Méchiche sur le projet de l'hôtel le A, ou encore Christian Lacroix avec le Petit Moulin, un hôtel joli comme un écrin à bijoux. Un projet hôtelier est aussi le reflet d'une entente entre un architecte et son client. Si la confiance est réciproque, le résultat est toujours au rendez-vous. S'il y a d'emblée incompréhension sur les délais ou la façon de travailler, le projet peut vite capoter.A chacun de vos projets correspond un élément fort. On pense au lit suspendu de la chambre bleue du Five, au lobby du Murano ou encore au lit en alcôve d'une de vos dernières réalisations, le Hidden Hôtel… _ Chaque projet est un défi. Chaque réalisation doit être l'expression d'un lieu, de son histoire. Elle est aussi intimement liée au vécu du propriétaire, à ses goûts. A cela s'ajoute une dimension plus commerciale celle-ci : le marché. Quels clients veut-on cibler ? _ Au Hidden, le parti pris fut de transformer une adresse vieillotte en un établissement de charme, un écrin de bien-être en plein Paris. Le nom de cet hôtel fait référence au concept initial de la chambre, où la fonctionnalité des éléments a quelque peu été brouillée. Ainsi, la salle de bains n'est plus fermée mais au contraire largement ouverte sur l'espace et le lit transformé en alcôve. De ce nid douillet, paré de rideaux de lin, l'hôte peut s'amuser à jouer à cache-cache. Il peut ouvrir un pan plutôt qu'un autre, avoir un regard sur le côté bain ou le côté bureau. C'est assez ludique et cocoon à la fois.Ce projet Hidden est le fruit d'un travail avec deux propriétaires flamands. Cela a t-il eu un impact sur votre façon de travailler ? _ Oui. L'hôtel Hidden est totalement conceptuel. Il est directement inspiré de la culture déco belge-flamande. Les matières brutes, notamment, sont très présentes : cela va de la devanture de l'entrée en bois récupéré du Canada aux fibres naturelles de la literie en passant par les cuirs du mobilier. Inutile de vous préciser que la plupart de ces matières premières viennent des quatre coins du monde : les matelas en fibres de coco de Grèce, le cuir de France, la pierre des salles-de-bains du Brésil, le mobilier de Tunisie… En tout, nous avons dû travailler avec plus d'une dizaine de fournisseurs différents. Tout un poème…L'Adresse fait également partie de ces petits bijoux hôteliers que les clients aiment à dénicher… _ L'hôtel l'Adresse joue en effet la carte de la discrétion. Sa devanture, tout sauf clinquante, mais également les tons beige et chocolat de son intérieur et de son mobilier concourent à créer un climat rassurant et enveloppant. L'Adresse est aussi une invitation au voyage. Les chambres avec leurs murs capitonnés de cuir font penser aux cabines luxueuses des trains légendaires. Même le sol, dont les motifs s'inspirent librement des imprimés Vuitton, renvoie aux malles de cuir des grands voyageurs. C'est une atmosphère digne des romans policiers d'Agatha Christie, où plane l'ombre inquisitrice d'Hercule Poirot…De romans et de livres il est aussi question dans le beau projet de l'hôtel Le Mathurin.Des chambres jusqu'aux salles de bains, les fous de lecture pourront trouver leur bonheur… _ Oui. Il n'y a pas un seul endroit de cet hôtel, des parties communes aux chambres et aux suites, qui n'ait de bibliothèques. C'est d'ailleurs, l'un des positionnements de l'établissement qui se targue d'être l'hôtel le plus fourni en livres de la capitale. Nous avons travaillé sur la traduction d'une idée, devenue l'image de marque de l'hôtel à savoir, « le luxe d'être chez soi ». Ici, on n'est pas dans l'ostentation, mais la discrétion, l'harmonie, la chaleur et le bon goût.Plus décoiffant, l'Apostrophe a signé l'arrivée sur Paris d'hôtels à la décoration audacieuse en rupture complète avec l'image parfois trop lisse d'une hôtellerie au classicisme très haussmannien. Folie d'architecte ou réelle tendance ? _ Les deux ! On peut être créatif tout en collant au marché ! Là encore, je n'ai pas été seul. J'ai travaillé avec Sandrine Alouf qui a imaginé l'intégralité de l'impression des tissus : moquette, papier peint. Toutes les chambres sont étonnantes. L'une d'entre elles en particulier, celle que vous appelez la chambre “destroy” (voir photo) illustre la tendance actuelle du « design industriel” ou style “factory”. A la différence que rien dans cette chambre n'est de la récupération. C'est un vrai travail d'artiste. Ainsi, la moquette qui est d'une qualité optimum est une reprise, dans son motif seulement, du sol de la chambre avant sa réfection. C'est très urbain et complètement décalé, mais les clients adorent !Quelques-unes des réalisations hôtelières du Cabinet Bastie : Hotel Brady, Le A (décorateur : F. Mechiche), Le Petit Moulin (déc. Ch. Lacroix), Le Murano (avec Ch. de Rory et R. Morel), Le Duo (déc. J. Ph. Nuel), L'Eiffel Seine, La Manufacture (déc. E. Veyne), Le Louis II (avec A. Besson), L'Arioso (avec M. de Monplanet), L' ATN (avec V. Hoyon et S. Alouf), Le Mathurin (avec Didier Moinel Delalande), L'Hôtel de la Sorbonne, Le Marceau Bastille (avec Opgar), La Villa des Artistes, Le Five (avec SV Partners), L'hôtel des Académies et des Arts (avec Ch. et l'Inchaupse), La One (avec S. Alouf), L'Ares (avec E. Casimirri), L'Apostrophe (avec M. Gatien et S. Alouf), Le Sublim Eiffel (avec S Alouf), Le Hidden (avec SV Partners et p&p Veerbeck), Le Petit Paris (déc. S. de Margerie), L' Edouard VII (déc. M. Besse), les chambres du Mercure Montmartre, et aussi, de plus anciennes collaborations : Hôtels de Paris, Timhotel, Relais de Paris, Mercure, Comfort Inn.