
Hervé Novelli a décidé d’adopter les conclusions et les recommandations du rapport sur le label Palace que lui a remis officiellement le co-auteur, François Delahaye. Il s’engage à les traduire dans les textes avant la fin de l’année, d’abord à travers un arrêté qui va déterminer la procédure d’attribution du label, au début de mois d’octobre, suivi d’un second arrêté avant la fin de l’année qui dressera la première liste des établissements qui pourront se prévaloir du label Palace.Les premières estimations tablent sur un nombre restreint d’heureux élus, de 12 à 20 au maximum, qui devraient déjà justifier d’une activité minimale de 5 années pour prétendre au label. Plusieurs questions vont alimenter les conversations et débats entre professionnels et administration : faut-il exclure de nouveaux arrivants qui jouissent d’une forte réputation ? Dans quelle condition sera ré-ouverte la première liste ? N’est-on pas en train de constituer une liste d’hôtels qui deviendrait la cible d’une augmentation sélective de TVA au regard de leur symbolique du luxe ? Quelle sera la valeur d’un label qui ne dispose d’un budget particulier de promotion de la part de l’Etat ? Observateur du débat, Didier Le Calvez, ancien directeur général du Four Seasons George V et actuel P-dg du Bristol rappelle l’importance de la légitimité en matière de palace. “Pendant les deux premières années d’activité du George V rénové, je me suis interdit de faire référence dans la communication à l’appellation palace. Nous avons commencé à l’utiliser que lorsque les publications de prestige nous ont décerné nos premières places et que la clientèle nous a légitimé notre statut”.Dans leur rapport, François Delahaye et Pierre Ferchaud suggèrent qu’un premier crible soit effectué au sein des établissements qui se porteront candidat sur la base de critères “objectifs”. Ces critères qui vont être affinés par Atout France et qui feront l’objet du premier arrêté passent déjà par une classification minimum en 5* et une transformation des critères facultatifs en critères obligatoires pour pouvoir prétendre au label palace. A ces critères déjà présents dans la classification 5* viendraient se rajouter d’autres éléments supplémentaires comme la restauration gastronomique ou l’accueil client…Ce crible ne constitue que la première étape, complétée par le passage devant un “comité ad hoc”, forme de “jury Goncourt des palaces”, selon l’expression du ministre, composé d’un académicien, un capitaine d’industrie, un journaliste, un designer… un groupe d’experts habitués à fréquenter les plus grands établissements et qui ne recommanderaient à l’approbation finale du ministre que la crème de la crème, sur la base de critères plus subjectifs comme l’environnement du lieu, l’historique du bâtiment, l’esthétique de la décoration, la diligence du personnel… véritables indicateurs de l’esprit Palace.