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Vanessa Heydorff, Senior Vice President / CCO Group chez Karhoo partage sa vision du secteur de la mobilité. Une discussion avec Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting.

Avec du recul, comment voyez-vous ce qu’il s’est passé sur cette année 2020 ?

Il s’est passé beaucoup de choses. Je pense qu’il est temps de commencer à se réinventer puisque nous avons vu de plein fouet la crise de la mobilité. Plus personne ne peut se déplacer au niveau national et même au niveau international. Il s’agit d’une opportunité de changer ce statut quo afin d’avancer au niveau des marques et dans l’écosystème que nous pouvons donner à nos clients.

Quel est l’enjeu autour de la data ?

L’important est de garder le client dans son écosystème afin qu’il puisse réserver sa journée ou son voyage sur une même plateforme.

Ce que nous proposons chez Karhoo, c’est une agrégation en termes de mobilité, c’est-à-dire que nous agrégeons des taxis ou des VTC et les mettons en relation avec les clients de grandes entreprises ou de grandes marques.

Ce n’est pas comme Uber. Karhoo est transparent et sous l’ombrelle de la marque de votre client.

En effet, nous mettons en avant des flottes de taxis locales. Cela ne va pas être la marque Karhoo, mais celle de nos clients. Nous sommes en marque blanche.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret ? Peut-être le dernier en date ou un des derniers clients avec qui vous avez signé et intégré ?

Une des dernières signatures, c’est Trainline. Lorsque vous allez sur le site de Trainline pour pouvoir réserver un billet de train, vous pouvez sous ce même site, réserver un taxi ou un VTC pour vous rendre à la gare ou en ville lorsque vous êtes arrivés à la gare de destination.

Nous avons également signé un grand partenariat avec Appart’City.

Quel est votre business model ?

Nous ne prenons pas de commissions sur les taxis ou les VTC. Nous appliquons un phi sur la course qui est payable par le client final.

Qu’avez-vous observé comme tendances sur la mobilité pendant cette période inédite ?

Il y a deux tendances. La première, c’est qu’il y a de plus en plus de grandes entreprises qui nous appelle pour intégrer ce service additionnel dans leur offre mobilité. C’est une logique d’enrichissement de l’expérience de leurs clients.

La deuxième, c’est que 80% des consommateurs prenaient des taxis et des VTC (un transfert donc aéroports-ville ou gare-ville) et 20% prenaient des taxis ou des VTC sur « in stay » (de ville en ville pour se rendre d’un point A à un point B). Aujourd’hui, avec le contexte sanitaire, nous sommes passés à 70% et 30%.

Les gens qui voyagent pour loisirs vont-ils plus opter pour ce type de solution ou retrouvez-vous le même usage affaires et loisirs ?

Dans ce que nous pouvons voir cet été, c’est beaucoup plus du loisir. Nous sommes arrivés entre 50-60% de courses par rapport à l’année dernière. Nous avons vu que les gens allaient beaucoup plus vers les mobilités taxi et VTC que les transports en commun.

Aujourd’hui, je ne peux pas vraiment souligner une tendance, mais le contexte sanitaire nous a permis de voir l’émergence d’une clientèle loisirs sur ce type de mobilité.

Que souhaitez-vous faire dans trois ans chez Karhoo ?

 En 2020, nous avons une stratégie pan-européenne de développement et d’ouvertures vers des pays européens. Nous agrégeons aujourd’hui 4.000 flottes dans 125 pays, ce qui représente 2 millions de chauffeurs.

En 2021 et 2022, nous souhaitons ouvrir en Asie et aux États-Unis pour pouvoir répondre aux demandes de nos clients internationaux.

Est-ce que la marque est vraiment un moteur de création de valeur pour les hôteliers ? Nous avons certainement un momentum pour changer ce statut quo.

C’est une grande opportunité. Les marques ont cette capacité de pouvoir intégrer des services additionnels pour garder les clients dans leur écosystème et les rendre de plus en plus fidèles. Je pense que c’est une action et une stratégie qui doit se mettre en place afin de redorer les marques auprès des consommateurs.

Proposez-vous d’autres services BtoB ou c’est encore confidentiel ?

Les taxis et les VTC sont notre cœur de métier. Nous voulons avoir un maillage non pas seulement dans les grandes villes, mais également au niveau de la Province. Nous souhaitons aider les flottes locales à avoir une visibilité à travers notre place de marché et pour pouvoir aider les consommateurs à pouvoir accéder à une offre de mobilité au-delà des grandes villes.

Nous commençons à intégrer les motos taxis et de plus en plus de véhicules électriques, car la demande est de plus en plus importante. Par exemple, le véhicule électrique représente 15% à 20% de part de marché aujourd’hui. C’est une tendance qui s’accélère.

Comment voyez-vous les évolutions dans votre secteur de la mobilité ?

Dans les grandes tendances, nous voyons l’essor des applications « MAS » (Mobility as a service), que ce soit en Espagne, en France ou dans d’autres pays européens qui permettent aux consommateurs de voyager d’un point A à un point B, d’une ville à une autre ou dans la même ville.

De grandes entreprises institutionnels comme la RATP ou certaines villes en Espagne se mettent sur ce projet afin de permettre aux consommateurs d’avoir un service de mobilité beaucoup plus approprié. Nous avons signé avec MIP en Espagne ou My Corridor au niveau européen. Nous voyons également des entreprises privées qui se mettent sur ce marché pour gagner en fluidité pour les consommateurs finaux.

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