L'entreprise indienne a annoncé son intention d’investir de nouveau sur ses « marchés domestiques » dans les 10 prochains mois, c’est à dire en Chine pour 600 millions d’euros et en Inde pour 200 millions d’euros.
OYO poursuit son développement en Asie et renforce son modèle
A quelques jours de la publication de notre classement monde, nous ne pouvions que dire un mot de cette nouvelle annonce d’investissement de la chaîne indienne OYO. La « start-up » indienne a en effet annoncé son intention d’investir de nouveau sur ses « marchés domestiques » dans les 10 prochains mois, c’est à dire en Chine pour 600 millions d’euros et en Inde pour 200 millions d’euros. Ce montant sera dédié en partie à la modernisation des hôtels, à des investissements technologiques et à la formation des employés.
La société a ouvert ses premières chambres en Europe il y a quelques mois (OYO, un nouveau challenger sur le marché hôtelier britannique ?) mais, avant toute chose, par cet investissement, OYO confirme que la priorité et les marges de croissances sont en Asie du sud-est. Une volonté d'étendre son développement au moyen-gamme et de renforcer son réseau est aussi lisible dans cette annonce au moment où son modèle économique innovant a été copié par de nouvelles pousses comme Vista Rooms ou Treebo.
Un petit poucet devenu géant en moins de 5 ans
Rappelons qu’en 2013, on comptait ses chambres en centaines. Maintenant, en centaines de milliers. Et la direction assume sans embarras son ambition de dépasser les 1,2 millions de chambres soit le nombre du n°1 mondial, Marriott.
Comment cette croissance exponentielle a-t’elle été rendu possible ? Une idée taillée pour le marché asiatique encore largement sous-exploité par les groupes hôteliers traditionnels en particulier sur les segments les plus économiques. En effet, OYO a inventé un modèle de chambre standardisé et une plateforme de distribution sophistiquée. Pour augmenter rapidement son parc, il propose à des hôtels indépendants d’accueillir quelques chambres sous enseigne OYO rénovées selon les critères de la marque. Les hôteliers indépendants profitent d’un partenariat leur permettant de moderniser progressivement leur hôtel et d’attirer de nouveaux clients rassurés par les normes d’OYO. Un modèle disruptif fondé sur celui des chaînes volontaires mais sur quelques chambres seulement et avec le renfort de technologies digitales en pointe dans des marchés avec des taux d’adoption numériques sans équivalent.

OYO s'intéresse désormais à de nouveaux marchés. Il a, entre autres, lancé une division chambre d’hôtes / Gîtes, OYO Homes, en concurrence directe avec AirBnB, une chaîne d'hôtel moyen de gamme, OYO Town House, et une cryptomonnaie, OYO Smart Coin, pour fidéliser et fluidifier les transactions sur sa plateforme.
Un modèle économique qui séduit les investisseurs
La croissance n’aurait pas été possible sans une reconnaissance rapide de la part de business angels et d’importantes levées de fond provenant principalement de 6 fonds d’investissements (SoftBank Group, qui a aussi investi chez Uber ou encore Wework, Lightspeed India, Sequoia, Greenoaks Capital, Hero Enterprise, China Lodging Group) qui a permis de recueillir 382 millions d’euros depuis 2013. Cette annonce appelle à un nouveau tour de table.
