Tourinvest 2013 : Donjons et Dragons

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Publié le 23/09/13 - Mis à jour le 17/03/22

Table ronde du Tourinvest ©MKG Group

Après la première édition du Tourinvest Forum, retrouvez le compte-rendu de la table ronde sur : Comment faire naître un nouveau projet d’établissement hôtelier en forçant les bonnes portes et en combattant les obstacles ?

Frédéric De Brem, Président Algonquin France

Les industries dans lesquelles nous avons la volonté d'investir massivement en France, en se concentrant sur une activité précise comme l'hôtellerie, ne sont pas si nombreuses que ça. Le marché est cependant très concentré sur les grandes métropoles, et en dehors de Paris, il y a très peu d'occasions d'investir en ce qui concerne l'hôtellerie haut de gamme. De plus, il faut s'accrocher si l'on souhaite investir en France, et avoir des fonds propres et peu de dettes en raison des délais et des coûts que cela représente. C'est extrêmement compliqué aujourd'hui, notamment avec la hausse des coûts de construction, des coûts des terrains, et le coût du travail qui nous empêche de mettre assez de monde dans nos hôtels pour avoir une bonne qualité de service. Nous préférons investir dans l'agrandissement d'hôtels existants, car le fait d'être propriétaire raccourcit considérablement les délais. Stéphane André, Président Immopart SA L'investissement reste encore assez dynamique aujourd'hui au vu du nombre de concurrents auxquels nous avons affaire en termes de développements hôteliers. Il y a un vrai paradoxe entre cette volonté de se développer et les chiffres d'affaires et rendements réalisés depuis plusieurs années. On insiste en termes de développement au lieu de commercer par se poser des questions sur le business model que nous suivons, car l'avenir n'est pas forcement rose avec l'arrivée de la hausse du taux de TVA, des coûts de construction et des contraintes de réglementation en termes d'accessibilité ou autres. Les coûts de construction fonciers ont par exemple augmenté de 37%. Le frein ne se trouve pas forcement dans les crédits et leur accessibilité, mais dans la vision de l'avenir qui est un peu trouble. De plus, il faut prendre en compte le fait que les permis de construire ne sont jamais délivrer au dessous de dix mois et que la réglementation sur l'accessibilité est extrêmement contraignante. Dominique Coquet, Directeur général Village Nature de Val d'Europe La mondialisation créé des challenges de compétitivité énormes, et d'un autre côté l'administration ralentit nos projets de développement. Les procédures de débat public sont par exemple quasiment inévitables aujourd'hui. S'il est indéniable que le corps préfectoral et les collectivités connaissent leur métier, je pense qu'il faudrait quand même être un peu plus raisonnables. Nous devons passer aujourd'hui au moins 200 coups de tampon pour développer un établissement. Il est impératif que les autorités françaises se penchent sur le problème de compétitivité que connait actuellement le marché, à la fois en ce qui concerne les coûts de production, mais également sur le sujet de la fiscalité. Le secteur a besoin d'une prise de conscience pour se rendre compte que ça ne fonctionne pas aujourd'hui et que ça fonctionnera de moins en moins bien au cours des prochaines années. Olivier Carvin, President, Maranatha Hotel Group Pour un entrepreneur un peu financier, l'hôtellerie permet de se constituer un patrimoine. Avec Finotel, nous avons ainsi décidé de créer un principe pour faire entrer le grand public dans l'hôtellerie. Aujourd'hui, les banques demandent beaucoup plus d'apports des investisseurs. Dans les années 2000 par exemple, j'avais réussi à investir sans apport alors qu'aujourd'hui, elles demandent 2 millions d'euros pour un hôtel à Paris. Il y a de l'argent disponible actuellement pour le marché hôtelier. Notre volonté est d'acheter des hôtels pour les rénover, car cela est nécessaire pour le parc national. En Province par exemple, je n'ai pas l'impression qu'il y ait forcément besoin de construire des nouvelles chambres, les établissements existants n'enregistrant pas des résultats extraordinaires partout. De plus, le retour sur investissement d'un établissement rénové est intéressant. Patrick Jacquier, Directeur général Hotel Invest Le franchisé est avant tout un entrepreneur investisseur qui a besoin de se développer et qui est à la recherche de la meilleure offre pour y arriver. L'investisseur à besoin de confiance, mais il ne faut pas oublier que l'activité hôtelière nécessite une stabilité économique et une visibilité sur la fiscalité pour savoir si les nouveaux investissements réalisés seront rentables. Les charges et les obligations que nous avons nous coûtent de plus en plus cher. Nous savons qu'il y a un marché sur le tourisme mais nous devons étudier un peu mieux la situation avec nos franchiseurs nationaux pour tenter de rendre un investissement comparable à ce que le client est en mesure de remettre dans le prix d'une chambre. L'équilibre financier qu'avaient donné des chaînes comme Formule 1, par exemple, est aujourd'hui complètement dépassé, avec des produits parfois un peu trop au dessus de leur gamme. Il faut que les franchiseurs soient sensibilisés à ce que nous vivons en tant qu'investisseur.

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