
En rachetant il y a quelques semaines son 4e hôtel parisien, Thibault Vidalenc, 36 ans, témoigne de l'existence d'une jeune génération de professionnels, héritière d'un patrimoine familial, qui évolue en fonction des opportunités immobilières.
Tout a commencé en 1999, quand à 23 ans, Thibault Vidalenc est nommé à la direction du petit groupe d'hôtels, constitué par son grand-père, un brasseur parisien. Il est à la tête du West End, du Queen Elisabeth et de l'Opal, tous les trois dans le 8e arrondissement.Arbitrant son patrimoine, il commence par vendre l'Opal (aujourd'hui un Best Western Premier) et s'attache à faire du Queen Elisabeth un hôtel de référence dans l'esprit boutique. L'hôtel de Sers, son nouveau nom, rouvre en 2004 après d'importants travaux de transformation, à un jet de pierre du Four Seasons George V. L'affaire se développe et sa réputation s'installe. Elle attire la convoitise d'investisseurs qui veulent élargir leur portefeuille.Thibault Vidalenc ne resiste pas à l'opportunité de le céder au groupe Bessé, qui l'ajoute à sa collection Bessé Signature, à côté du Bel Ami et de l'Edouard 7. En bon investisseur, il achète la même année l’hôtel Saint Germain, un 4* de la rue du Bac, opérant ainsi un changement du rive. L'hôtel est progressivement rénové, tout comme l'hôtel West End, de la rue Clément Marot, qui affiche 85% de taux d'occupation à l'année pour un prix moyen de 240 €.L'aventure ne s'arrête pas là, puisqu'en fin d'année dernière, il rachete une belle affaire dans le "modeste" 11e arrondissement. Rue du Grand Prieuré, Jean-Pierre Marois a fait appel à l'architecte Axel Schoenert pour développer une approche originale mêlant design, esthétisme et culture bio. Le premier Detox hôtel connaît un succès médiatique et commecial sous le nom d'hôtel Gabriel Paris Marais. Thibault Vidalenc s'offre une "référence concept".A peine six mois plus tard, dans la même rue que le Gabriel, le portefeuille s'agrandit d'une nouvelle acquisition, l'hôtel Angely, un hôtel de charme ouvert récemment après une complète rénovation menée par l'équipe d'Elegancia Hotels. Dans l'esprit du Seven ou du Hidden Hotel, le tandem Philippe Vaurs et Christophe Sauvage a joué la carte d'un design audacieux et d'un prix moyen confortable.Le jeu de monopoly hôtelier parisien connaît un nouveau coup de dé. L'hôtel Angely pour un montant resté confidentiel, mais qui montre l'appêtit des petits groupes patrimoniaux pour des affaires bien positionnées à Paris.
