Essayiste, David Djaïz a récemment publié en 2021 Le Nouveau Modèle Français. Normalien et énarque, il enseigne également à Sciences Po en parallèle de son travail de directeur de la stratégie et de la formation à l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Son dernier ouvrage s'intéresse au potentiel dont dispose la nation française pour rebâtir un projet de société cohérent et fédérateur. Il a partagé sa réflexion avec les participants du Paris Asset Forum >hospitality.
A travers le livre « Le nouveau modèle Français » de David Djaïz, nous faisons un bon dans le passé en analysant en parallèle la France après 1945 et la situation actuelle.
« Pourtant le pays en quelques années s’est remis sur les rails, s’est reconstruit, s’est modernisé, s’est donné une direction autour de ce que j’appelle un modèle français. C’est-à-dire une synthèse et un compromis entre les différentes forces à l’intérieur de la société ».
En France après 1945, il y a eu « une envie de construire un avenir partagé » grâce à 3 piliers fondamentaux : une grande confiance dans l’avenir, l’industrialisation lourde et la sécurité sociale.
David Djaïz souhaite transmettre un « message de confiance, d’optimisme et d’espérance ». « Nous sommes à la croisée des chemins et nous avons une belle opportunité, il suffit d’avoir une belle intelligence du présent et de travailler collectivement pour reconstruire un vrai modèle de société, qui soit à la fois un modèle économique et un modèle social, où l’hospitalité aura toute sa place. »
Actuellement, on remarque un changement profond dans les habitudes de consommation où la part du budget consacrée aux produits manufacturés et de première nécessité baisse au profit des dépenses liées au bien-être. On parle « d’économie du bien-être », c’est-à-dire une économie qui recherche « des usages et des expériences plutôt que simplement acheter des biens de consommations ». Au sein de cette économie, on peut retrouver les secteurs suivants : l’hôtellerie, la restauration, l’agriculture, l’agroalimentaire et la santé par exemple.
« C’est une économie qui cherche à rendre toutes les expériences de la vie plus agréables. Cette demande qualitative, cette demande immatérielle, cette demande d’expérience, elle est de plus en plus forte chez les ménages qui sont équipés en biens primaires. »
La transition et la compétitivité sont les éléments essentiels pour favoriser la mutation vers cette économie. Certains secteurs vont être confrontés à une « transition absolument majeure » avec par exemple la décarbonisation de notre économie, l’augmentation du niveau de service et de bien-être ainsi que le développement de circuits courts.
David Djaïz rappelle l’importance d’avoir une vision globale pour l’évolution du secteur touristique. « L’offre hôtelière est très largement dépendante des infrastructures de transport, des réseaux TGV, et de la métropolisation ».
La formation et le digital seront les grands défis de demain. La formation doit évoluer, en valorisant autant l’excellence du diplôme que l’excellence artisanale ou celle du soin. « On doit passer aussi d’une logique trop centrée sur le diplôme à une logique centrée sur le savoir-faire et sur la formation. ».
Le digital a permis l’évolution de nombreux secteurs et sera demain un « vecteur de transition et de modernisation profonde de cette économie du bien-être ».
Les derniers mois ont montré notre capacité à s’adapter, se réorganiser et créer des solutions face à la situation sanitaire. « Il faut être confiant et optimiste ».
Retrouvez l'intégralité de son intervention dans la vidéo.
