De nombreux lieux ont été jugés comme non essentiels par le Gouvernement durant les différents confinements connus par la France et parmi ces lieux on retrouve les établissements thermaux. Ils ont ainsi été fortement impactés par ces multiples fermetures ce qui a également impacté plus largement les villes accueillant ces stations qui voient leur fréquentation drastiquement chuter.
Avec 113 établissements thermaux répartis sur tout le territoire, la France est une destination de choix pour pratiquer le thermalisme. Néanmoins, la crise sanitaire a contraint toutes les stations à fermer leurs portes durant de nombreux mois étant jugées comme des lieux non essentiels, ce que déplore le Conseil national des établissements thermaux (CNETh). Le nombre de curistes annuels toutes stations confondues est ainsi passé de 580 000 en 2019 à 200 000 en 2020, soit une baisse de fréquentation de 67%.
Le secteur thermal, qui représente 10 000 emplois directs ainsi que 10 000 indirects, a enregistré une chute de son chiffre d’affaires conséquente s’élevant à 110 millions d’euros durant l’année 2020. Cependant la baisse drastique de fréquentation de ces établissements n’a pas entrainé uniquement des pertes économiques pour les professionnels du thermalisme, les hôteliers et les commerçants de ces villes thermales se plaignent également du manque de curistes. Ces curistes constituent une part importante de la clientèle de ces villes puisque « 70% des stations thermales sont situées dans des villes de moins de 5 000 habitants où l’impact territorial est très fort » selon Jean-Yves Gouttebel, le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme qui est aussi chargé d’une mission sur le thermalisme en France par la Gouvernement.
Nombreuses sont les villes à se retrouver ainsi en difficulté en raison de l’importance du thermalisme dans leur fréquentation touristique, leurs rues se retrouvent à présent presque désertes. Comme c’est le cas de la ville de Salins-les-Bains, située dans le Jura, qui compte 2 700 habitants et qui accueille en temps normal plus de 3 000 curistes. L’activité thermale est sa principale source de revenus, elle avait par ailleurs construit de nouveaux thermes qui ont vu le jour en 2017 et qui avaient connu une augmentation du nombre de curistes. Mais l’année 2020 a réduit la fréquentation des thermes à seulement 1 000 curistes. La municipalité de la ville est la gérante de ces thermes, c’est donc elle qui rémunère les employés ainsi que les frais de fonctionnement de la station avec un déséquilibre budgétaire de l’ordre de 1,2 millions d’euros à gérer. Le manque à gagner pour les hôteliers, les loueurs de meublés et tous les autres commerçants du bourg est aussi considérable puisque qu’une grande partie des leurs revenus reposent sur les dépenses effectuées par les curistes.
Le même phénomène est observé dans différentes villes thermales comme Dax, Bagnoles de l’Orne, La Roche-Posay, Aix-les-Bains ou encore Balaruc-les-Bains. Aucune station n’est épargnée, qu’elle soit indépendante ou appartenant à une chaine telle que la Chaine Thermale du Soleil, ValVital ou France Thermes. Certaines stations ont par ailleurs dû se résoudre à déposer le bilan, comme par exemple Montrond-les-Bains située dans la Loire, et d’autres l’envisagent prochainement si la situation persiste tel que le pôle thermal d’Amnéville en Moselle. Même si l’Etat finance désormais à hauteur de 70% les charges fixes des établissements pour l’année en cours et ce jusqu’à la réouverture, les villes thermales désespèrent. Toutes souffrent d’un manque de perspective quant à la possible réouverture des établissements thermaux dans les mois à venir.
C’était un secteur pourtant en plein essor avant le début de la crise, le tourisme de bien-être et plus particulièrement le tourisme de santé répond aux besoins de ressourcement et de prendre soin de soi des touristes. Des besoins grandissants au sein d’une société où le quotidien devient de plus en plus stressant. Les cures et autres séjours orientés autour de la santé et du bien-être attirent de plus en plus de personnes de tout âge et de toute catégorie socio-professionnelle. Plusieurs territoires décident ainsi de miser sur ce type de tourisme émergeant pour étoffer leur offre touristique. C’est dans cette optique que la région Auvergne Rhône-Alpes a lancé une plateforme téléphonique nommée « Destination Santé et Bien-être » qui oriente les touristes dans le choix d’une destination au sein du territoire qui répond à leurs attentes et leurs besoins.