
Que ce soit la Guadeloupe, la Martinique ou encore La Réunion, tous ces territoires d'Outre-mer ont grandement souffert des conséquences de la crise sanitaire sur leur activité touristique, une activité pourtant essentielle à leur économie. Pour apporter des solutions et permettre à l'activité de reprendre dans les meilleures conditions, un comité stratégique du tourisme outre-mer s'est ténu en ce début d'année 2022.
Jeudi 3 février 2022, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du Tourisme, des Français de l'étranger, de la Francophonie et des Petites et Moyennes Entreprises, ont présidé le premier comité stratégique du tourisme outre-mer (CSTOM). Cet évènement, qui a réuni plus de 200 participants, était l’occasion pour les professionnels du tourisme ultramarin d’avoir des réponses à leurs interrogations mais également d’échanger autour d’une « vision stratégique pour le développement touristique des Outre-mer ».
Le Livre bleu des Outre-mer, paru en 2018, annonçait comme mesure la création de ce comité qui rentre également dans le cadre du plan Destination France présenté par Jean Castex en novembre 2021. La promotion d’un tourisme durable et résilient dans les territoires d’outre-mer devient un sujet crucial toutefois la tenue de ce comité a été mainte fois reporté en raison de la crise sanitaire.
Le tourisme est un secteur clé dans toutes les économies ultramarines. C’est pourquoi nous avons accompagné les professionnels du tourisme à faire face à la crise sanitaire, en adaptant et en prolongeant mois après mois les aides économiques. Peu de pays sont allés aussi loin dans ce sens, et nous en voyons aujourd’hui les résultats. Mais si soutenir dans l’urgence est nécessaire, il faut aussi maintenant donner des perspectives au secteur : renforcer sa résilience, accompagner sa montée en gamme et sa transition vers un modèle d’activité plus durable. C’est l’ambition que nous portons à travers la mise en place de ce CSTOM.
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer
Le plan Destination France a pour ambition d’accompagner les acteurs du tourisme tout au long de la crise sanitaire mais aussi de les aider à inscrire leur activité dans une démarche de transition durable. Le CSTOM a ainsi permis aux institutionnels et professionnels d’évoquer en détails la déclinaison du plan dans les destinations ultramarines. Ce plan est construit autour de 4 grands axes :
- Conquérir et reconquérir les talents
- Renforcer la résilience du secteur et des acteurs du tourisme
- Valoriser et développer les atouts de la destination France
- Répondre aux enjeux de transformation du secteur
Afin de mettre en œuvre cet ambitieux plan, le Gouvernement le dote de nouveaux crédits s’élevant à 1,9 milliards d’euros sur les 3 prochaines années. Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne ont présenté au cours du comité les mesures concrètes ainsi que les nouvelles opportunités concernant les territoires d’Outre-mer. Ces mesures et opportunités seront déclinées par bassin régional, à savoir Atlantique, Indien et Pacifique, avec notamment l’appui de l’opérateur Atout France.
Le pôle Outre-Mer d'Atout France sera en charge de l'appui technique de ce Comité "en veillant à une concertation approfondie et à une co-construction des stratégies touristiques entre les professionnels et les pouvoirs publics, et à une bonne prise en compte des besoins et spécificités des destinations dans le déploiement du plan Destination France."
Les destinations ultramarines sont des joyaux et les outils du Plan Destination France y seront déployés pour rebondir et reconquérir les clientèles. Tourisme vert, tourisme bleu, la palette des expériences qu’offrent les Outre-mer est foisonnante ! L’Etat est donc là, aux côtés des professionnels et des collectivités pour contribuer au développement et à la transformation de ce secteur si important dans l’économie des territoires.
Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du Tourisme, des Français de l'étranger, de la Francophonie et des Petites et Moyennes Entreprises
Parmi les sujets d’échanges, a été mis sur la table celui de la mobilité des saisonniers entre les saisons ultramarines et celles en métropole. Les professionnels du tourisme ultramarin demandent à favoriser cette mobilité. Une requête à laquelle Jean-Baptiste Lemoyne a répondu de manière positive en affirmant que 2 pistes seront activités prochainement, avec la mobilisation de l'Institut Français Du Tourisme via une expérimentation, en partenariat avec le ministère du Travail, pour financer le transport et tester la formule.
Pour rappel, le tourisme est un secteur vital pour les économies ultramarines puisqu’il représente « 10 % des effectifs salariés du secteur marchand, 10 % du PIB ultramarin et jusqu’à 30 % sur certains territoires en tenant compte des effets induits ». Ces territoires accueillent d’ordinaire près de 3 millions de touristes par an mais la crise sanitaire a changé la donne. Fermeture des frontières, confinements et couvre-feux à répétition ont lourdement impacté l’activité touristique de ces destinations au cours des 2 dernières années.
A cela s’ajoute la problématique de la couverture vaccinale, jugé très insuffisante, comme l’a fait remarquer Sébastien Lecornu lors du CSTOM. Ou encore la polémique autour des émeutes en Guadeloupe qui, selon les 2 membres du Gouvernement, a fortement entaché l’image des outre-mer. La séduction devient ainsi le mot d’ordre pour ces territoires qui veulent à nouveau attirer des visiteurs, notamment originaires de la France métropolitaine, ces derniers étant le cœur de cible habituel.
En parallèle à cet évènement, la collectivité régionale de la Guadeloupe vient d’annoncer la mise en place d’une plateforme d’aides à destination des professionnels de l’évènementiel et de la restauration. L’objectif est de maintenir les activités et de sauvegarder les emplois de ces secteurs durement touchés par la crise sanitaire. Pour les entreprises du secteur de l’événementiel, le calcul de l’aide tient compte du niveau de chiffre d’affaires tandis que celles de la restauration bénéficient d’une aide forfaitaire de 4 000 euros.