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Tourinvest Forum 2014 : La destination, véritable écosystème touristique: comment atteindre le seuil critique ?

6 min de lecture

Publié le 12/09/14 - Mis à jour le 23/10/24

Tourinvest Forum 2014 ©MKG Group

Après la seconde édition du Tourinvest Forum, retrouvez le compte-rendu de la table ronde sur "La destination, véritable écosystème touristique: comment atteindre le seuil critique ?", qui a rassemblé plusieurs experts d'infrastructures et de destinations touristiques de France.

Christian Berger, Directeur Général CRT Nord-Pas-De-Calais

Le Marketing de destination est la construction dans le temps, par un territoire et ses partenaires, d'une offre qui puisse, sur un positionnement particulier élaboré à partir de travaux préalables et dans un contexte concurrentiel, apparaître comme attractive, crédible, unique et adaptée en permanence aux demandes des cibles visées. Je pense que la valeur fait le produit. C'est notamment ce que montre l'exemple de la reconquête économique et sociale du Nord-Pas-de-Calais par la culture, avec la naissance de l'orchestre national de Lille, puis l'évènement Lille Capitale Européenne de la Culture en 2004, et les communes qui ont investi dans des musées et infrastructures qui ont permis de faire essaimer la culture sur l'ensemble du territoire régional. Le Nord-Pas-de-Calais est aujourd'hui la région des musées, hors Paris. Lille 2004 Capitale de la Culture puis l'ouverture du Louvre-Lens nous ont permis de continuer sur cette voie, et nous travaillons actuellement sur le projet de l'aquarium Nausicaa. L'investissement dans la culture nous permet de nous appuyer sur nos valeurs pour la création d'une marque touristique qui apporte énormément au tissu local.Aurélie Dablanc, Responsable du Pôle Publics, Centre Pompidou MetzL'ouverture du Centre Pompidou-Metz en mai 2010 a engendré 79 millions de retombées économiques pour la ville de Metz. Les bénéfices s'étendent à la ville : selon l'office du tourisme, les demandes d'informations de touristes ont augmenté de 70%. L'établissement a ainsi été bénéfique pour tous les indicateurs du tourisme dans la région. Pour rendre possible la création d'un tel projet, nous avons réalisé tout un travail relationnel sur le terrain, avec les différents acteurs du secteur. Nous avons notamment dû rassurer les acteurs culturels existants en leurs expliquant que les budgets investis dans leurs structures n'aillaient pas être réduits en raison des investissements réalisés pour le Centre Pompidou. Les résultats parlent ensuite d'eux-mêmes : la fréquentation de l'établissement a largement dépassé les objectifs initiaux fixés par la région, tout en profitant aux autres sites touristiques de Metz. Par exemple, une personne sur deux qui se rend au Centre Pompidou visite par la suite la cathédrale et le centre de la ville. Souvent ils découvrent la ville de Metz et  en sont émerveillés ; la visite peut leur faire dépasser certains préjugés. Aujourd'hui, nous poursuivons notre travail en synergie avec les acteurs locaux, notamment via la formation du personnel de l'office du tourisme à la présentation du contenu des expositions du Centre Pompidou.Renaud Hamaide, Directeur Général, VIPARISAvant la création de VIPARIS, les acteurs du secteur du tourisme d'affaires à Paris vendaient chacun leur lieu d'exposition de leur côté et personne ne vendait la destination "Paris". Selon moi, créer de la concurrence entre les différents lieux d'une même ville n'est pas bénéfique, car c'est bien la destination elle-même que nous vendons. VIPARIS a ainsi permis de vendre toutes les infrastructures d'Ile-de-France sous une même marque connue mondialement, Paris, et de reprendre les investissements. Aujourd'hui, Paris a encore des progrès à faire en termes de tourisme d'affaires pour donner davantage d'ampleur à ses évènements et permettre leur croissance. Je constate ainsi qu'à l'étranger de nombreux salons sont inaugurés par les chefs d'Etat des pays dans lesquels ils sont organisés, comme c'est le cas en Allemagne notamment, alors qu'en France le président de la République n'inaugure que deux salons par ans. Il est également important de noter que 10% des Parisiens vivent directement ou indirectement du tourisme d'affaires : notre secteur est trop souvent perçu comme une nuisance alors qu'il contribue fortement au tissu économique.Dominique Hummel, Directeur Général, FuturoscopeLe Futuroscope, c'est l'histoire de plusieurs métamorphoses, j'utilise souvent l'image de "gigognes", d'éléments qui viennent s'emboîter les uns avec les autres. Dans un premier temps, le Futuroscope est né d'un investissement massif, avec un fort engagement public à travers la décentralisation, dans l'objectif de donner naissance à un parc d'attractions qui allie loisirs ludiques et pédagogiques. Très vite, l'enjeu a été de faire venir les visiteurs de plus loin, pour étendre la zone de chalandise primaire, et de les faire rester plus longtemps dans la région. Le parc d'attractions s'est ainsi transformé pour devenir dans un second temps un resort, via la construction de plusieurs hôtels, ce qui a permis de passer d'un parc d'attractions au développement d'un tourisme de courts-séjours. La stratégie a payé puisque le site est passé d'un million de visites par jours à plus de deux millions, et accueille aujourd'hui 45 millions de visiteurs par an. Enfin, il y a eu le projet de créer une technopole, regroupant des entreprises, des infrastructures d'éducation et de recherche. Les résultats sont satisfaisants et aujourd'hui le Futuroscope joue un rôle de locomotive pour la région. Il est également un exemple de dynamique de communication réussie entre les secteurs public et privé : fait assez rare pour être souligné, le département a accepté de remplacer la communication touristique autour de son nom, la Vienne, par ce qui constitue la destination du point de vue des visiteurs, pour devenir "Le Pays du Futuroscope". Nous sommes ainsi aujourd'hui ensemble dans un marketing de destination.Thomas Verdon, Directeur du Tourisme, Ville de MarseilleA Marseille, il y a une réelle volonté de redévelopper le tourisme depuis 1995. Dans un premier temps, la Coupe du Monde de Football de 1998 nous a permis de montrer la ville sous un nouveau jour. Puis, l'arrivée du TGV, avec une desserte en 3h depuis Paris, a constitué un vrai plus pour le tourisme marseillais. Nous avons ainsi décidé de candidater à l'organisation d'évènements pour développer Marseille, et avons su capitaliser sur l'expérience d'un premier échec pour obtenir l'évènement Capitale Européenne de la Culture en 2013, qui a beaucoup apporté à la ville en remportant un véritable succès, même s'il aura  fallu attendre l'ouverture du MuCEM pour que l'évènement décolle vraiment. L'organisation d'évènements permet notamment d'étaler la saison touristique au maximum : nous allons poursuivre sur cette voie en 2015 avec la Biennale du Cirque au mois de janvier et l'organisation d'autres évènements en hors saison. De plus, outre l'Euro 2016, nous sommes également candidats pour être la Capitale Européenne du Sport en 2017. La dynamique est là : en termes de développement hôtelier, nous avons aujourd'hui des demandes pour près de 1 500 chambres.

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