
Durant une conférence de presse à Bercy le lundi 29 août, la ministre du tourisme Olivia Grégoire, accompagnée de la DGE, d’Atout France et d’ADN Tourisme, a tiré un premier bilan de cette saison estivale 2022. Une saison qui s’annonce record aux vues de tous les indicateurs économiques, tout comme l’arrière-saison. Olivia Grégoire a également fait appel aux professionnels du secteur pour obtenir des propositions dans le cadre du plan de sobriété énergétique.
Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, entame son allocution en rappelant des données de cadrage de l’activité touristique en France. Ce secteur représente plus de 8% du PIB national et génère plus de 2 millions d’emplois directs et indirects.
Une industrie qui a par ailleurs été fortement touchée par la crise sanitaire et qui a donc reçu un important soutien financier de la part du Gouvernement. Les acteurs du secteur ont pu percevoir dans l’ensemble plus de 38 milliards d’euros d’aides publiques pour faire face à cette situation sans précédent. Quant à la problématique actuelle du remboursement des PGE, la ministre s’est voulue rassurante en expliquant que des étalements de ces remboursements étaient envisageables au cas par cas, revenant ainsi sur la précédente position du gouvernement après l'appel des acteurs du tourisme au premier trimestre 2022.
La pandémie n'est pas le seul facteur ayant eu un impact considérable sur le secteur touristique. L'année 2022 a également eu son lot de désagrément avec les nombreux épisodes caniculaires qui ont déclenché plusieurs incendies dans le sud de la France. La météo réservait également d'autres surprises comme de violents orages aux catastrophes dramatiques en Corse. A tout cela s'ajoute l'inflation, le contexte géopolitique, la reprise épidémique ainsi que le manque de main d'oeuvre dans le secteur.
Au cours de cette période estivale, près de 35 millions de Français sont partis en vacances, soit 7 Français sur 10 contre 6 l’année d’avant. Des chiffres encourageants puisque cette année encore le tourisme de proximité était plébiscité comme l’explique François de Canson, Président d’ADN Tourisme. Après 18 mois de ralentissement, les Français ne sont désormais plus seuls à parcourir l’Hexagone, en effet, l’année 2022 signe le retour des clientèles européennes mais également américaines. Une nouvelle plus que réjouissante pour les territoires dépendant fortement de la fréquentation étrangère. Toutefois la clientèle asiatique manque toujours à l’appel pour diverses raisons comme le souligne un porte-parole d’Atout France.
Le tourisme, ce n’est pas qu’une image. Une image c’est figé et statique alors que le tourisme français est dynamique. C’est une locomotive essentielle de l’économie française. […] L’année 2022 a été exceptionnelle et elle n’est pas encore terminée.
Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme
Selon les premiers chiffres transmis, le secteur renoue avec des niveaux de fréquentation dignes de 2019 avec une hausse de plus de 20% du RevPAR ainsi qu’une augmentation de 6% du nombre de nuitées en campings par rapport à 2021. La fréquentation française enregistrait par ailleurs une hausse de 0,3% des nuitées sur les trois premières semaines de juillet. Quant à la clientèle étrangère, celle-ci est dans une bonne dynamique avec une croissance de 34% par rapport à 2021. La SNCF constate également une évolution positive dans ses ventes avec 23 millions de billets écoulés entre juillet et août, soit une hausse de 10% par rapport à 2019. Une demande si forte que la compagnie a dû mettre sur les rails davantage de trains pour y répondre.
Si l’ambition de la ministre est de maintenir la place de la France sur la scène touristique internationale, elle cherche également à l’améliorer. Pour ce faire, elle peut compter sur le budget, 2 milliards d’euros sur 3 ans, alloué à cet effet grâce au plan Destination France. L’une des missions principales est notamment de développer le tourisme social afin que toujours plus de Français puissent goûter au plaisir des vacances.
A l’échelle des territoires, toutes les régions ont bien performé et parmi les fers de lance, on retrouve la Val de Loire, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Nicolas Dupas, Sous-Directeur du tourisme à la DGE, remarque également la forte reprise du tourisme de luxe avec des performances en hausse pour les établissements de cette catégorie. Toutefois, ce sont les segments économique et budget qui ont le plus progressé. De même, les parcs de loisirs enregistrent une hausse du taux de fréquentation ainsi que du panier moyen malgré l’inflation. Le secteur affiche ainsi un chiffre d’affaires en hausse de 18% sur le mois de juillet par rapport à l’année passée.
De son côté, Atout France souligne la reprise progressive du secteur MICE. Ce dernier devrait retrouver 65% de son volume d’activité d’ici la fin de l’année. Autre projection, l’arrière-saison qui s’annonce prometteuse selon François de Canson avec un taux de réservation pour le mois de septembre en hausse de 10% au regard de 2021. Sur la seule hôtellerie de plein air, les réservations à date pour le mois de septembre font apparaître une progression de +33% pour la clientèle domestique et +57% pour les clientèles internationales par rapport à l’année dernière. Par ailleurs, il remarque que le phénomène des réservations de dernière minute s’essouffle quelque peu, les Français renouant avec leurs habitudes de consommation.
Olivia Grégoire avait rencontré les professionnels du tourisme début août pour échanger sur le plan de sobriété énergétique, elle les verra une seconde fois en visioconférence le 6 septembre prochain pour associer les professionnels du secteur aux actions à mettre en place pour atteindre -10% de consommation d'énergie.
