A quoi ressembleront le voyages et les loisirs demain ? Lors de leurs participation au 7e Sommet de l'économie de Challenges, Sébastien Bazin, PDG Accor et Jean-Pierre Farandou, PDG SNCF ont partagé leur vision du tourisme post épidémie.
Sébastien Bazin partageait en accord avec Jean-Pierre Farandou le constat suivant :
L'outil du yield management qui régissait le monde du tourisme et des transports depuis vingt ans est aujourd'hui bouleversé. "Nous nous retrouvons avec une offre bien supérieure à la demande, évidemment cela nous pousse à afficher des petits prix, comme nous l'avons fait cet été dans nos TGV et trains régionaux, avec le résultat très positif d'avoir eu un taux de remplissage de 85%."
Pour Sébastien Bazin :
Il faut attirer les clients en améliorant l'offre, en proposant de nombreux services en plus de l'hébergement: le spa, la visite au musée...
Et non pas en baissant les prix.
Jean-Pierre Farandou parie sur le retour de la clientèle loisirs bien avant la clientèle corporate.
"Regardez la jeune génération! Elle ne passe plus son permis de conduire, ne prend plus l'avion car cela pollue, elle aime le train!" Le patron de la SNCF pense qu'il est possible aussi de convertir une bonne partie de la clientèle seniors. "Nous avons beaucoup à faire pour les séduire car c'est une génération très attachée à sa voiture".
Sébastien Bazin revient sur la volonté d'Accor de positionner ses établissements en tant que tiers lieu
"Plus de 70% des salariés veulent travailler plus souvent à distance, mais la moitié d'entre eux ne veulent pas rester à la maison, d'où l'énorme croissance des tiers lieux!"
"Nous aussi, nous avons de la place dans nos gares et comptons bien proposer des espaces de travail" a souligné Jean-Pierre Farandou.
Le retour de la clientèle corporate aura toutefois bien lieu à moyen termes selon Sébastien Bazin.
"Je pensais que les outils numériques à distance allaient durablement diminuer les déplacements internationaux, les longs courriers, mais mes concurrents de Marriott au Hilton m'ont détrompé. Selon eux, ceux qui n'iront pas voir leurs clients perdront leurs contrats, et comprendront vite qu'il faut reprendre l'avion sous peine d'être doublés."
Extraits de l'article paru dans Challenges