
Dans Charles Matin sur RMC, ce vendredi 25 août, Charles Magnien et Anaïs Castagna interrogent Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting sur les vacances des Français.
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A quoi ont ressemblé les vacances des Français sur fond de baisse de pouvoir d’achat ?
« L’appétit des Français pour les vacances n’a pas cessé depuis le Covid19. 2022 était une bonne année, cette année il y a eu des contrastes ce qui traduit des arbitrages. Si les Américains ont peu senti cette inflation du fait de la parité euro/dollar, pour les Français c’était différent.
Ils sont ainsi partis un peu moins longtemps. Quand nous regardons la répartition entre 3 semaines et 2 semaines, on constate que les 2 semaines ont augmenté. Les Français ont également arbitré sur leurs lieux de vacances. Des destinations comme la Côte d’Azur pratiquent des prix plus élevés ce qui a eu une conséquence sur les choix. »
Les hôtels se sont-ils bien remplis cet été ?
« En valeur absolue les remplissages sont bons bien que légèrement inférieurs à ceux de 2019. Nous sommes 2 points de taux d’occupation en-dessous. En revanche, les prix ont augmenté de près de 30% par rapport à 2019. In fine, en termes de chiffre d’affaires, la saison a été très belle pour les professionnels.
Cette profession a été beaucoup touchée par le Covid19, il fallait reconstituer les trésoreries. Il a également fallu attirer les collaborateurs qui faisaient défaut. Cela s’est donc traduit, et à juste titre, par des ajustements salariaux. A cela ce sont ajoutées les augmentations des coûts des énergies qui ont beaucoup touché les professionnels. Les installations comme les piscines et les climatisations sont énergivores. »
Cette augmentation des tarifs, a-t-elle permis aux professionnels de renouer avec un bon chiffre d’affaires où a-t-elle fait fuir les vacanciers ?
« Nous avons atteint un palier. Les Français qui voyagent en France ont atteint un plafond de verre. Nous sommes dans un contexte très anxiogène où le moment des vacances est primordial pour se retrouver entre soi et se détendre. Toutefois, on constate que la limite de l’augmentation des prix est atteinte. »
Y a-t-il des régions qui se distinguent ?
« Les phénomènes de canicule, qui ont été beaucoup relayés dans les médias ont eu un impact sur le choix. Cela a permis à des destinations comme la Bretagne ou encore la montagne de très bien fonctionner.
Toutefois, en valeurs absolues, ce sont les grands classiques du littoral atlantique et du littoral méditerranéen qui ressortent.
Les conséquences concrètes de la canicule sont complexes à analyser. Les destinations au nord ont mieux marché que d’habitude. On peut imaginer que c’est lié à la recherche de fraîcheur. Il n’y a plus vraiment de règles, les incendies à Hawaï ou encore en Grèce ont un impact mais anticiper l’impact de tous ces changements climatiques, des épisodes de canicule ou encore du manque d’eau, reste encore complexe. Ce n’est pas encore visible dans les chiffres mais cela devient un sujet de réflexion pour les touristes. »
Les touristes étrangers sont-ils revenus en France cet été ?
« La France reste une destination très attractive, c’est le point le plus positif de ce bilan. Au moment de revoyager, la France reste parmi le top 3 des destinations qui font rêver. Les étrangers sont revenus, on ne voit pas encore de touristes chinois ni russes. Toutefois, les Américains ont suppléé ces clientèles. Nous avons également accueilli des touristes d’Amérique du Sud, du Japon et de la Corée du Sud. »
Si l’on se projette sur les mois à venir, il y a deux événements importants en France, la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques et Paralympiques. Quelles sont les perspectives pour ces rendez-vous internationaux ?
« Le mois de juin était très bon et septembre s’annonce également très bon. Les ailes de saison c’est aussi une période qui permet d’éviter les hausses de prix. Les événements d’envergure internationale sont une très bonne chose pour les destinations accueillantes.
Nous avons réalisé un mapping entre les affiches des matchs et le remplissage des hôtels, sans grande surprise, l’impact est visible. Notamment pour les nations comme l’Angleterre où les supporters sont nombreux.
Si l’on se projette à l’année prochaine pour les JOP, les hôtels sont déjà quasiment à 30% de remplissage ce qui est exceptionnel à 11 mois d’avance. »
Emmanuel Macron a évoqué hier la possibilité d’avancer la rentrée scolaire au 20 août, quel serait l’impact sur le secteur ?
« C’est une annonce qui avait été évoquée avant l’été. Si l’on réduit la période de juillet-août, cela va concentrer la fréquentation sur moins de semaines. Si l’on se réfère aux prix, il ne faut pas oublier qu’ils fonctionnent avec un mécanisme d’offre et de demande.
Il ne s’agit pas de s’opposer au bien-être des enfants dans leur rythme scolaire. Tout le monde a des enfants, y compris les professionnels du secteur. Il faut toutefois garder en tête l’équilibre et ne pas oublier les dispositifs de vacances apprenantes ou encore tout simplement le besoin de repos de chacun.
Il faudra donc que cette décision soit prise dans la concertation, intelligemment dans le bien être des enfants sans oublier que le tourisme représente 8% du PIB français. »


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