Eric Abihssira, vice-président confédéral de l’UMIH répond aux questions de franceinfo sur un premier bilan de l’été 2023 pour les hôteliers en France.

Quels sont les retours de l’été 2023 pour votre profession ?

Notre été n’est pas terminé et il me parait précoce de dresser un bilan définitif de la saison estivale. Nous parlons aujourd’hui de tendances et la tendance est bonne. Sur l’ensemble du territoire nous avons eu un printemps assez exceptionnel. Le mois de juillet a été plus complexe notamment pour certains départements. L’UMIH 13 signale par exemple que les émeutes ont eu un impact pour nos professionnels du tourisme.

Il reste encore les mois de septembre et octobre notamment dans une année particulière où nous recevons la Coupe du Monde de Rugby qui devrait permettre de prolonger cette saison.

Cette période peut aussi s’inscrire dans l’inconscient des vacanciers français qui entendent beaucoup parler de surtourisme. Pour des gens qui ne sont pas contraints par les vacances scolaires certains ont peut-être pris la décision de reporter leurs vacances hors période de juillet et août.

Les matchs de la Coupe du Monde de Rugby vont se dérouler un peu partout en France, ce n’est donc pas uniquement Paris qui va en bénéficier.

Nous pouvons également imaginer qu’un Japonais ou un Australien qui se déplace va profiter de cette Coupe du Monde de Rugby pour découvrir notre charmant pays.

Les touristes étrangers représentent 55% de la clientèle sur la Côte d’Azur, cette clientèle a-t-elle été touchée par l’inflation ?

En tant que président de la fédération de métropole Nice Côte d’Azur, je vous confirme que la Côte d’Azur a fait une excellente saison et notamment la métropole niçoise. Cela est dû notamment à quatre vols quotidiens au départ d’Amérique du Nord ce qui induit une forte présence de la clientèle américaine. Il y a également un retour de la clientèle asiatique.

7 français sur 10 sont partis en vacances et beaucoup ont fait le choix de la France, s’agit-il d’une continuité dans les changements apparus après le Covid 19 ?

Dans l’analyse il faut peut-être nuancer car nous ne sommes pas dans l’homogénéité, alors que nous parlons aujourd’hui de fréquentation globale pour tout type d’hébergement. N’oublions pas que le logement saisonnier est un phénomène qui perdure depuis une dizaine d’années. C’est une option qui est peut-être de plus en plus utilisée par cette clientèle française, plus impactée par l’inflation. Cette clientèle est plus sensible aux tarifs et souhaite peut-être réduire sa consommation dans la restauration en allant faire des courses dans les supermarchés et vivre en vacances comme ils vivent chez eux tout au long de l’année.

Concernant l’arrière-saison au-delà du mois de septembre, il y aurait une tendance aux vacances en novembre, qu’en est-il ?

Cela se vérifiera peut-être sur certaines régions françaises mais pas toutes. Il y a en effet un lissage de la saison et une volonté des professionnels du tourisme de lisser la saison le plus loin possible à minima jusqu’au mois d’octobre et pourquoi pas en novembre.

Le pays a été touché par des épisodes de canicule, notamment dans le sud de la France, cela n’a visiblement pas freiné la fréquentation touristique ?

Il y a quand même un impact, certaines personnes sont sensibles aux événements climatiques. Nous parlons énormément de dérèglement climatique, cela peut avoir dans l’esprit des touristes un impact sur des décisions de report de voyage, de raccourcissement ou de rallongement. Je voyais ainsi ce matin que certains cadres avaient décidé de prolonger leurs vacances sur la fin du mois d’août en se mettant en télétravail pour bénéficier des derniers jours de soleil.