
Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting intervenait ce mardi 15 août dans l’émission C dans l’Air ainsi que durant le journal de 20h00 de TF1.
C dans l'Air du 15 août 2023
Voir l'émission dans son intégralité
« Les choses ont changé au sortir d’une période inédite. Nous avons réorganisé nos priorités relatives aux vacances. Le vacancier a envie de se retrouver en tribu, recherche de l’authenticité, à envie d’éviter les pics de chaleur. Cela conduit vers les zones rurales ou de montagne pour de la fraîcheur et des dépenses moins importantes.
Les attentes des consommateurs se redéfinissent, cela traduit probablement une tendance sociétale. Actuellement quand on parle de tourisme il y a une connotation quasiment consumériste avec par exemple les publications sur les réseaux sociaux. Il y a aujourd’hui un recentrage, il y a encore 10 ans, quand on achetait sa maison, on mangeait des pâtes et on ne partait pas en vacances, aujourd’hui il y a moins d’arbitrage sur cette dépense qui est plus une dépense anti-anxiété. Dans un monde où il y a beaucoup d’anxiété, suite à une période très marquante, le Revenge travel est né, après une période de frustration. »
Quel impact des phénomènes comme la prolifération du moustique tigre, sur les vacances ?
« Nous connaissons les nuisances de tous temps. Le sujet des moustiques tigre dépasse le cadre du tourisme. Il s’agit désormais de réfléchir à ce qui nous permettra de vivre avec cette espèce qui n’était pas sur le territoire. Cela amène bien sûr des nuisances et génère également de l’inquiétude vis-à-vis des maladies qui peuvent être véhiculées par ces moustiques sans toutefois remettre en question les choix de vacances. »
Sur le moyen-courrier, l’avion reste un moyen de voyager à bas coût rapidement. Mais voit-on émerger d’autres tendances comme celles du voyage en train ou par voie maritime, est-ce marginal ou une réelle tendance ?
« De nombreuses choses ont été dites sur la décarbonation du voyage. Il y a en effet des alternatives qui prennent plus de temps. Cela veut dire voyager autrement en considérant que l’enrichissement c’est le voyage plutôt que la destination.
Je reviens sur les modes de consommation générationnels. Les baby-boomers avaient le souhait de posséder des biens manufacturés, aujourd’hui on veut vivre des expériences mémorables.
Par ailleurs quand on demande aux jeunes leur avis sur les voyages en avion, ils sont environ 80% à déclarer vouloir éviter d’utiliser ce moyen de transport. Quelques questions plus tard dans le même sondages, 90% des répondants sont prêts à accepter un billet d’avion gratuit. Il y a donc un paradoxe. Ce qui sera probablement salutaire ce sont les évolutions technologiques dans les carburants pour l’aérien par exemple car rappelons-nous qu’il y a quelques semaines, nous battions le record du nombre d’avions dans les airs. »
Qu’est ce qui fait que le monde entier veut venir visiter certains lieux qui souffrent ainsi de pics de fréquentation, une série diffusée sur une plateforme peut-elle avoir un impact ?
« C’est en effet le résultat de la globalisation, il y a une génération qui s’est harmonisée sur ses envies. Par exemple les restaurants étoilés Michelin voient leur fréquentation fortement augmenter au moment de cette distinction. Car les consommateurs veulent pouvoir dire qu’ils y ont été.
Le Costa Rica est un exemple intéressant. Doit-on tendre vers une gentrification des destinations touristiques et des expériences ? Le tourisme doit-il être élitiste ou le devenir ? Nous partons des congés payés qui permettaient à ceux qui travaillaient dans les usines dans les villes de retourner dans leurs familles. S’en ai suivi une période de massification du tourisme avec la démocratisation des low-costs pour l’aérien. Doit-on aujourd’hui faire machine arrière ? Faut-il payer plus cher pour bénéficier des lieux les plus agréables dans les moments de pointe ? Ce sont des sujets pour lesquels il faut être attentifs.
La nécessité de décarboner le voyage est une prise de conscience assez récente. De la même manière le sujet du « surtourisme » est récemment apparu sans que la fréquentation touristique n’ait augmenter en France ces dernières années. »
Question téléspectateur : les touristes étrangers se plaignent-t-ils des prix en France ?
« Avec la parité Euro/Dollar, les Américains étaient plutôt contents des prix en France. Cela a permis à toute une tranche de la population américaine, qui n’avait plus la possibilité de voyager en France, de revenir découvrir la France. Dans une économie globalisée, le sujet des taux de change est à prendre en compte. La destination France est par ailleurs perçue comme étant une destination chère. Cela reste donc le voyage d’une vie et notamment pour les voyageurs issus des pays émergents. »
Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting Journal de 20h00 de TF1
Variation des prix entre haute saison et fin août :
- -25% sur la zone Atlantique Sud,
- -23% pour la Corse
- -18% sur la Côte d’Azur
Source MKG_Destination
« Avec les sujets d’inflation, les vacanciers ont voulu anticiper leurs réservations. Les établissements se sont donc très rapidement remplis sur les périodes clés, soit du 14 juillet au 15 août. Les deux dernières semaines d’août sont moins chargées qu’habituellement, c’est donc à ces périodes que nous observons des promotions sur les prix plus importantes. »


MKG Consulting
Presse spécialisée / Etudes Sectorielles / Evénements / Formations
-
Paris
