Vanguélis Panayotis « La France est très attractive en termes de tourisme et nous bénéficions de ce rebond de la demande »

5 min de lecture

Publié le 09/05/23 - Mis à jour le 10/05/23

Vanguelis Panayotis MKG Consulting

Vanguélis Panayotis était l’invité de Good Evening Business ce lundi 8 mai sur BFM Business. Il dresse un bilan des vacances de Pâques et met en avant les grandes tendances de consommation du tourisme en France.

Pour visionner l'entretien dans son intégralité : https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-evening-business/l-invite-le-climat-social-pese-t-il-sur-le-tourisme-08-05_VN-202305080566.html

Quel bilan des vacances de Pâques ?

Le secteur du tourisme a bien rebondi après cette période Covid. Le début d’année a été très positif. Premièrement pour des raisons mécaniques, début 2022 nous étions encore sous restrictions liées à la vague Omicron. A cela s’ajoute ce que nous avons baptisé le revenge travel avec des touristes qui voyagent de nouveau après la frustration de ne pas avoir pu voyager.

Ces deux effets combinés se révèlent très positifs pour le secteur.

Le climat social actuel, manifestations et débordements, a-t-il eu un impact négatif ?

Nous traversons un effet de rebond. Il y a donc un vraie dynamique. Il est fort probable que cette dynamique aurait été plus forte sans ces éléments là. Les voyageurs étrangers, face à des images de poubelles à Paris par exemple, ont la possibilité d’arbitrer très vite et de se réorienter sur d’autres destinations.

Il y a donc eu un impact avec un manque à gagner du fait de ces éléments, mais les performances restent orientées dans le vert.

Les chiffres montrent un fréquentation de 70% des hébergements ce qui est très positif par rapport à 2022. En termes de volumes, nous sommes quasiment revenus aux niveaux de 2019. Les prix sont par ailleurs plus élevés.

Les touristes voyagent-ils ou dépensent-ils moins à cause de la hausse des prix ?

Ce n’est pas un élément visible à date. Les classes les plus touchées par des problématiques de pouvoir d’achat ne sont pas celles qui voyageaient dans les hôtels. Les catégories socio-professionnels plus élevées, ont toujours cette envie de changer d’air et de voyager, dans un contexte extrêmement anxiogène. C’est aussi l’occasion de se retrouver en famille et de capitaliser sur les nouvelles valeurs qui ont émergé pendant le Covid 19.

L’été s’annonce positif à date. Nous ferons un été au moins aussi bon que les deux derniers qui étaient historiques. Nous sommes attentifs à la période septembre/octobre qui nous démontrera s’il y a des arbitrages liés au pouvoir d’achat. De mon point de vue, la Coupe du Monde de Rugby  ne nous permettra pas d’observer un tel phénomène. Les JOP de l’année prochaine vont également apporter de l’activité.

La France est très attractive en termes de tourisme et nous bénéficions de ce rebond de la demande.

L’inflation n’a donc pas, à date, d’impact direct sur la consommation touristique. A l’été 2022, sur une destination luxe comme Saint Tropez, nous avons constaté que le panier moyen des touristes était plus élevé. Il y a cette volonté de donner du sens, de se faire plaisir ne sachant pas ce que demain nous réserve. Il y a cette notion de profiter au maximum du moment présent. Pour les mois de juillet et août, tous les indicateurs de réservation sont plus élevés que ce que nous avions observé en 2022 qui était déjà un rebond historique.

Quel est le poste de dépenses le plus important dans les vacances des français ?

Cela dépend du type de tourisme. Pour ceux qui partent loin, le premier poste de dépenses sera les transports. Le prix des billets d’avion a fortement progressé du fait de la hausse du prix des carburants et d’un nombre moins élevé de vols programmés.

Dans le luxe, les prix des hébergements hôteliers ont explosé. C’est également le cas sur les plateformes de locations meublées. Cette inflation a également un impact avec des réservations plus en amont de la part des touristes qui craignent une montée des prix. Suite au Covid 19 il y avait une forte tendance aux réservations de dernière minute, les consommateurs reviennent à des comportements proches de ceux de 2018 et 2019.

La sécheresse a-t-elle un impact sur les projets de vacances des français ?

L’impact est présent, nous l’avons constaté l’été dernier avec les incendies sur la Côte Atlantique. Les vagues d’annulation ont été immédiates car on ne veut pas rater ses vacances. Ainsi si les touristes potentiels anticipent une expérience dégradée, y compris par exemple pour des raisons de restriction d’eau, cela peut influencer leurs arbitrages en termes de choix de destination.

Ces changements climatiques ont-ils également un impact sur le choix des voyageurs pour un tourisme plus durable ? 

L’Alliance France Tourisme vient de publier une étude menée avec Ipsos Digital sur les jeunes et le tourisme. Les jeunes ont changé leur façon de voyager mais dans une certaine limite. Ainsi cette étude démontre que si l’on propose un billet d’avion à un jeune, il l’utilisera.

Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas des changements qui s’opèrent. Nous observons des faisceaux faibles très intéressants. On peut prendre l’exemple du tourisme d’itinérance avec, par exemple, une location de camping car ou encore le cyclotourisme. Il y a d’autres façons de consommer le voyage qui se développent.

Aujourd’hui, les sujets liés à l’écologie sont transverses. Tous les professionnels du secteur ont abordé de façon sincère et authentique les questions de réduction de l’empreinte carbone. […] Dans l’industrie touristique, ce qui coûte cher en carbone, c’est le voyage en voiture. Il y a des prestataires qui incitent leurs clients à venir en train via des réductions.

Le secteur est bon élève sur ces sujets pour accompagner les clients et transformer les offres.

En France, le secteur a-t-il tourné la page du Covid 19 ?

Les PGE restent à rembourser. Les professionnels doivent faire face à une main d’oeuvre qui coûte plus cher, des énergies qui sont également plus coûteuses. Pour l’instant cela fonctionne bien, le rebond est positif mais nous sommes dans une industrie cyclique. Pour rénover son établissement, son outil de travail, tous les 5 à 7 ans il faut réinvestir.

Ayons un regard positif mais gardons à l’esprit que le secteur n’est pas sorti d’affaire.

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