
Ce 31 août, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France partageait un bilan du premier semestre et de la saison estivale. Entourée d’Hamida Reseg, déléguée spéciale au tourisme de la région et de Christophe Decloux, Directeur Général du Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France, elle a également partagé les actions en cours et à venir pour un développement harmonieux de la fréquentation touristique.
« Nous avons eu deux étés terribles liés à la crise Covid. La pandémie a fait perdre 30 milliards d’euros au secteur touristique en Île-de-France en 2 ans. Les entreprises du secteur ont pourtant tenu le choc, aidées par l’état et la région, mais également car elles se sont montrées résilientes, un grand bravo aux professionnels. »
Valérie Pécresse poursuit en rappelant le poids de l’activité touristique pour la région qu’elle qualifie « d’inestimable » avec 500 000 emplois non délocalisables.
Le bilan de l’été 2022, par MKG Consulting le soulignait, la reprise se confirme y compris en Île-de-France qui avait été fortement pénalisée par l’absence de clientèle internationale et la volonté des franciliens d’aller se mettre au vert.
Sur le premier semestre 2022, le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France (CRT PIDF) évalue la fréquentation de la destination à 18,2 millions de touristes, une nette amélioration de fréquentation par rapport à 2021(+218%) mais en deçà de 2019 (-23%). Les musées accusaient encore un manque à gagner de 30% par rapport à 2019 au premier semestre.
La saison estivale marque une nette reprise avec un retour à 95% de l’activité par rapport à l’été 2019. Les professionnels franciliens ont accueilli 12,6 millions de touristes entre juin et août 2022 selon les estimations du CRT PIDF. Le trafic aérien reste en retrait de 10 à 15% par rapport à 2019 avec, selon Valérie Pécresse, une tendance qui devient structurelle. Les touristes ayant désormais la volonté de se déplacer en privilégiant des moyens de transport moins carbonés ce qui aura un impact durable sur l’usage de l’avion pour les courts et moyens courriers.
Selon le baromètre commandité par le CRT PIDF, 90% des professionnels du tourisme anticipent un maintien de l’amélioration de l’activité en octobre. L’organisme anticipe ainsi, hors causes exogènes, 45 millions de touristes accueillis Île-de-France soit le double de la fréquentation de l’année 2021.
Un mix clientèle qui évolue et une stratégie qui s’adapte
Les clientèles asiatiques auront été les grandes absentes de cette saison estivale 2022. Toutefois le retour de la clientèle américaine, favorisé par la parité euro/dollar, a néanmoins permis d’accueillir des voyageurs long courrier susceptibles de séjourner plus longtemps et de dépenser plus dans la destination. Le CRT va continuer à travailler la clientèle US en capitalisant sur les bonus trip avec un travail en direct auprès des prescripteurs.
Sur un plus long terme, le CRT adresse désormais d’avantage la clientèle de proximité et les franciliens valorisant les excursions à travers plusieurs outils et capitalisant sur les dispositifs régionaux. Le plafonnement à 5€ des billets de transports en communs permet ainsi de favoriser les déplacements des franciliens à travers la région. A cela s’ajoutent les avantages pour 300 lieux culturels associés au Pass Navigo. Des actions qui ont mené à une croissance de 10% des ventes de tickets longue distance à date.
Pour répartir les flux de visiteurs et répondre à la demande grandissante, la région a également lancé en 2021 un foncière dont l’un des objectifs principaux, est le développement d’une offre touristique en grand couronne. D’autres actions seront annoncées dans le courant du mois de septembre pendant le dévoilement de la future stratégie régionale du tourisme et des loisirs dont les priorités s’orientent autour de 4 axes majeurs :
- Accompagner la relance et la transformation de l’économie touristique francilienne
- Enrichir le positionnement de la destination
- Engager la transition écologique de la destination
- Tirer le meilleur parti des grands événements
Des axes stratégiques qui visent à devenir une des meilleures destinations touristiques mondiales et non plus la première en termes de fréquentation.
Une présence numérique qui se développe
Lancée en 2020 et mise à jour en juillet 2022, Bougeott permet de planifier des itinéraires de promenade ou de course à pied dans la région en fonction de ses affinités.
Développé par le CRT, Paris Région Aventure cible les familles avec des jeux de pistes pour les enfants. Les 40 aventures proposées par l’application ont été téléchargées par plus de 50 000 utilisateurs.
Un outil de roadbook a également été développé à l’attention des touristes internationaux qui transitent par les Points d’information touristiques. L’objectif étant de les faire sortir des sentiers battus et, à terme, d’impacter les flux de visiteurs en influençant les parcours de visites.
Autant d’outils pour lesquels les collectivités du territoire doivent communiquer afin de mieux les faire connaitre auprès de leurs cibles.
Une attractivité indéniable
Pour Valérie Pécresse « Les erreurs et dysfonctionnement qui ont eu lieu cet été [lors de la finale de la League des Champions -NDR] ne doivent pas porter atteinte à la vocation de la Région Île-de-France à accueillir de grands événements. »
La Coupe du Monde de Rugby 2023 est en cours de préparation avec de nombreux efforts et accompagnements mis en place. Des formations gratuites et rémunérées ont été développées pour attirer les actifs vers les métiers du tourisme. Futurs professionnels valides et à besoins spécifiques reçoivent ainsi une indemnisation respectivement de 1000 et 2000 € pour valider ces formations. Une démarche inspirée du dispositif des volontaires du tourisme déployé depuis plusieurs année en haute saison estivale pour accueillir les touristes en Île-de-France.
Les perspectives JOP 2024 représentent à la fois un défi comme l’a souligné la présidente, mais également l’opportunité de faire rayonner l’image de Paris et de sa région qui restent extrêmement attractives.
Sur les questions soulevées autour des pics de fréquentation, les trois intervenants se sont accordés sur le fait qu’il n’y a pas de surtourisme en Île-de-France. Il y avait quelques pics de fréquentation avant le Covid très localisés dans l’hyper centre parisien. Toutefois les outils déployés et habitudes de réservations prises depuis, sont une des réponses à une meilleure gestion des flux.
