Didier Gros a marqué de son empreinte le développement de l'hôtellerie économique du groupe Accor en formant un tandem avec Jean-Claude Luttmann à partir de janvier 1993 à la tête du dispositif Sphère Internationale. Le profession regrettera cet homme de terrain qui avait fait toute sa carrière dans le secteur. Il laissera une empreinte profonde teintée d'humanisme et indissociable de son énergie.
Didier Gros, après l'école hôtelière de Strasbourg, a fait son apprentissage en hôtellerie dans les plus grandes maisons : Grand Hôtel, Meurice, Prince de Galles et Grosvenor House de Londres, avant de rejoindre Novotel puis le groupe Accor, supervisant la fusion Pullman et Sofitel, et se consacrant ensuite à animer et développer le pôle hôtelier regroupant les Ibis, Formule1 et Etap Hotel.
Il partageait son point de vue sur la nécessité de faire confiance à l'occasion des 12ème Worldwide Hospitality Awards en 2011, un échange qui traduit son énergie et sa foi dans l'homme.
Je constate avec une certaine tristesse que les offres de recrutement actuelles sont formatées pour trouver des jeunes qui ont déjà toutes les qualités. La force des fondateurs est de nous avoir fait confiance, en prenant des risques. Ils nous ont donné littéralement les clefs de la maison, avec le carnet de chèques sans limite de plafond. En contrepartie, nous gérions les affaires comme si c’était les nôtres avec une formidable passion et l’envie de réussir. Au bout du compte, je ne crois pas qu’ils aient été déçus. Aujourd’hui on veut aller trop loin dans la maîtrise des risques et trouver des collaborateurs parfaits. Cela n’existe pas.
Son regard sur l'avenir de la profession était rempli d'optimisme et de confiance dans un secteur porteur, novateur et regorgeant d'opportunités.
Nous sommes de la génération du baby boom, qui a vécu le développement à fond. En partant à la retraite, nous laissons la place à d’autres aventuriers qui peuvent prendre le relais. Il y a encore d’immenses possibilités de carrière comme celles que nous avons eu la chance de vivre.
Après avoir quitté le groupe Accor, il a créé une entreprise montant de nouveaux projets hôteliers. Entreprise dans laquelle il avait insufflé la culture de l'intrapreunariat bien avant d'autre, prenant modèle sur l'engagement de ses deux anciens présidents Paul Dubrule et Gérard Pélisson.
Dans ma petite entreprise de franchise, je mets tous les jours en action les principes qui m’ont été inculqués. Nous avons ouvert deux nouveaux hôtels [...] et je ne peux pas imaginer un recrutement externe pour les postes de direction. Je préfère prendre un risque avec un jeune en interne dont j’ai repéré les capacités. C’est ce qui vient d’arriver avec un jeune, engagé comme night audit il y a deux ans, et qui à 23 ans prend la direction d’un hôtel [...]. Je sais qu’il va se donner à fond et moi je vais le suivre et lui apporter ce qui lui manque.
Un leader de talent qui aura laissé une empreinte forte dans de nombreuses carrières et incontestablement un leader de talent.