Mars 2022 : vers une remontada de l’hôtellerie française ?

4 min de lecture

Publié le 22/04/22 - Mis à jour le 09/06/22

l'équipe de France marque un but

Le mois de mars 2022 laisse présager une prochaine sortie du tunnel après deux ans de crise sanitaire : à la même période l’an passé, le pays était encore marqué par de lourdes mesures sanitaires, mais cette année les tendances se rapprochent enfin de celles de 2019. Deux années plus tard, serait-il enfin l’heure d’une remontada de l’hôtellerie française face à la crise sanitaire ?

A échelle nationale, l’hôtellerie française, avec un RevPAR inférieur de seulement -4,9% à son niveau de 2019, est en passe de retrouver son niveau d’avant-crise. Toutes les gammes sont concernées, bien que la gamme super-économique soit dans la meilleure posture avec uniquement -1,7% d’écart . Toutefois, c’est sur le segment haut de gamme que la dynamique de rattrapage est la plus marquante en ce mois de mars avec un retour à seulement -6,2% de ses niveaux d’avant-crise. Le RevPAR s’y établit ainsi à 124,7€, alors qu’il n’était que de 16€ à la même période l’an passé.

Le retour à des niveaux de performances proches de la normale s’explique aussi par une montée des prix : relativement à 2019, les prix sont à la hausse de +4,9% au niveau national. Les hôtels haut de gamme affichent une évolution plus forte avec une augmentation de 13,1% de leur PM.

Au niveau national, le taux d’occupation maintient un léger retard avec une baisse de –6,1 points par rapport à mars 2019 mais celle-ci s’est nettement amenui depuis le début de l’année. Ce retard reste un peu plus marqué dans les hébergements haut de gamme avec –11,6 pts d’écart, bien que cette gamme ait enregistré la reprise la plus prometteuse avec une fréquentation qui a augmenté de moitié relativement à mars 2021 en raison du retour des clientèles internationales.

D’un point de vue géographique, la Province a retrouvé son niveau d’avant-COVID avec un RevPAR équivalent à celui de 2019, alors qu’il était encore divisé par deux l’an passé à la même période. Si Paris ne parvient pas encore totalement à retrouver ses standards d’avant-crise (-6,7%), la capitale signe une réelle dynamique de rattrapage : le recul en février était encore de –27,6% relativement à 2019. L’explication réside à la fois par une tendance haussière dans les prix mais également à un net retour de la clientèle affaire & loisirs mais aussi et surtout étrangère. La périphérie francilienne est encore en retard dans cette reprise, mais la situation s’y améliore également.

Les régions Île-de-France et PACA signent ainsi de belles remontées de leur RevPAR avec –10,8% pour la première et +2,1% pour la seconde. Cette situation s’explique à la fois par la fin des restrictions sanitaires en France (fin du port du masque et du pass sanitaire mi-mars) et par la réouverture des frontières permettant le retour de la clientèle du luxe, traditionnellement présente dans ces régions. S’ajoute également à cela un certain retour des déplacements professionnels.

En ce mois de mars 2022, le tourisme de Loisir a aussi réinvesti certaines destinations de nature (Charente, Ariège, Creuse, Jura, Haute-Loire…) qui signent des gains de RevPAR à deux chiffres. La montagne n’est pas en reste : après avoir lourdement pâti des restrictions sanitaires et fermeture des pistes en 2021, les départements de Savoie et de Haute-Savoie affichent désormais des performances supérieures à celles d’avant-crise avec des augmentation de RevPAR de +7,1% et +5,6% par rapport à 2019.

Enfin, le littoral Atlantique se distingue une nouvelle fois et affiche des RevPAR nettement supérieurs à l’avant-COVID après avoir retrouvé une fréquentation quasi-équivalente à celle de 2019 tout en affichant un prix moyen plus élevé de 8,6% à 9,3%.

Parmi les grandes métropoles, Toulon, Marseille, Nantes, Rennes et Montpellier rebondissent avec des niveaux de performances supérieurs à ceux de 2019. Toulon voit même son RevPAR augmenter de 20,8% par rapport à l’année 2019, ce qui s’explique également par l’activité économique de son port. Mais c’est dans la métropole de Nice que la dynamique est la plus marquante : alors que l’agglomération n’affichait qu’un RevPAR de 8,2€ l’an passé à la même période, mars 2022 enregistre un RevPAR à 74€ lié à la réouverture des frontières, au retour de la clientèle étrangère et notamment haut de gamme. Les prix y affichent ainsi une croissance exponentielle (+24% relativement à mars 2019).

Ainsi, après deux ans de crise sanitaire, la situation s’améliore progressivement pour l’hôtellerie française et l’ensemble des segments retrouve peu à peu ses niveaux de performance d’avant crise. La tendance devrait d’ailleurs se renforcer à l’approche des jours fériés printaniers et de l’arrivée des beaux jours, permettant enfin aux professionnels du secteur de revenir à leur métier d’hôtelier !


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