Mars 2022 : l’hôtellerie européenne dans les starting blocks

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Publié le 25/04/22 - Mis à jour le 23/10/24

Aperçu du départ d'une course à pied

Alors que le mois de mars 2021 avait été impacté par de fortes restrictions sanitaires, au mois de mars 2022 des signes positifs attestent de la reprise de l’économie du tourisme. Prête à lancer la saison estivale, l’hôtellerie européenne affiche en mars 2022 un RevPAR qui a plus que triplé en un an, continuant ainsi progressivement à réduire l’écart avec le niveau de 2019.

En cette fin d’hiver 2022, le contexte sanitaire est de plus en plus favorable à la reprise du tourisme en Europe : la fin du port du masque obligatoire en intérieur, la suspension du pass sanitaire, et les contrôles plus souples aux frontières pour les visiteurs en provenance de la plupart des pays du monde encouragent la reprise du tourisme en Europe. Celle-ci se traduit par des chiffres qui s’améliorent mois après mois.

Ce contexte plus favorable permet d’afficher au global un RevPAR de « seulement » -22,7% inférieur à mars 2019 : le prix moyen s’établit à -3% de son niveau de 2019 et le taux de fréquentation bien qu’inférieur de 14 points à son niveau de 2019 est sur une dynamique de rattrapage également. Ainsi, le déficit d’activité qui s’établissait à -32,3% entre février 2022 et février 2019 s’est résorbé à un écart de « seulement » -22,7% entre mars 2022 et mars 2019.

Relativement au mois précédent (février 2022 vs février 2019), tous les pays ont observé une résorption de l’écart d’activité en mars 2022 relativement à mars 2019. Mais si la reprise tourisme est incontestable, tous les pays n’ont pas encore retrouvé leur pleine puissance touristique.

 

La France et le Royaume-Uni affichent une reprise de leur activité très encourageante avec seulement -4,9% et -4,5 % d’écart avec le niveau de 2019. Le retour des clientèles internationales combinées à la levée progressive des restrictions (fin du port du masque, du pass sanitaire…) et à une augmentation des prix, a permis aux deux pays d’afficher des résultats positifs.

L'Espagne s’en rapproche également avec un niveau d’activité de « seulement » -10,4% alors que l’écart était encore de -25% en février relativement à la même période avant-crise.

La Grèce, l’Italie et le Portugal enregistrent un retard plus significatif avec un retard d’activité oscillant entre -23,6% et -27,4% par rapport à 2019 mais l’arrivée de la saison estivale devrait booster de nouveau la fréquentation et les prix de ces destinations.

Avec un écart d’activité de -33,5% à -38,0% relativement à 2019, le Benelux souffre encore de la reprise plus tardive du tourisme d’affaires mais un effet de rattrapage s’observe néanmoins au mois de mars avec des performances se rapprochant progressivement des normales de saison. En effet, les Pays-Bas ont levé les restrictions sanitaires plus tard que leurs voisins européens, ce qui explique également un retard dû à une reprise tout juste amorcée.

Mais c’est l’Allemagne qui peine le plus à revenir à une situation normale avec un écart de -50,4% de son RevPAR par rapport à 2019. Son taux d’occupation est le quatrième plus faible d’Europe, et affiche le prix moyen le plus en retard par rapport à 2019 (-16,2%).

A l’inverse, le retour dans le vert de deux pays européens, la Pologne et la Hongrie, avec des niveaux de RevPAR supérieurs en mars relativement à la même période en 2019 (avec respectivement +4,8% et +10%) s’explique en partie par la crise en Ukraine et les déplacements qui y sont associés. A l’inverse, la Lettonie (-38%) souffre de l’absence de clientèles russes qui y sont traditionnellement importantes.

Par ailleurs, cette tendance ne s’applique toutefois pas de la même manière en fonction des gammes : si les hôtels haut de gamme accusent toujours une perte de plus d’un quart de leur RevPAR par rapport à mars 2019, cette perte est relativement moins marquée pour les hôtels de moyenne-gamme et économique, avec des baisses respectives de 22,3% et 18,6%, et est plus faible encore pour la catégorie budget (plus présente notamment en France et au Royaume-Uni) qui n’est qu’à -8,2% de son niveau initial.

En termes de fréquentation, les hôtels haut de gamme rattrapent rapidement leur retard puisqu’ils ont connu la plus forte croissance en un an et affichent désormais « seulement » 18% de moins qu’en mars 2019.

Concernant les prix, l’ensemble des gammes ont quasiment retrouvé leur niveau d’avant crise avec seulement -3% d’écart par rapport à mars 2019. Précisément, avec une évolution nulle relativement à 2019, les hôtels haut de gamme ont retrouvé leur prix moyen, et les hôtels budget européens signent même une augmentation de +1,9% comparativement à mars 2019. Les hôtels des gammes moyenne et super-économique suivent le mouvement avec seulement -1,1% et -1,0% de d’écart seulement avec leurs prix moyens affichés en 2019.    

Ces éléments montrent qu’après le tsunami Covid-19, l’économie hôtelière reprend peu à peu ses couleurs d’avant crise. Les week-ends prolongés du printemps et l’arrivée des beaux jours devraient permettre de confirmer cette tendance. 

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