2010 avait déjà été une bonne année pour Lyon avec le développement des vols internationaux, notamment les huit nouvelles lignes EasyJet ouvertes en 2010. Et 2011 commence tout aussi bien puisqu’en janvier, le Sirha "a été une belle réussite, avec plus de 162 600 visiteurs (+15%)”, se réjouit Valerie Ducaud, directrice du Bureau des congrès et des salons de Lyon. Et tout a été mis en œuvre pour les accueillir encore mieux. "De la signalétique directionnelle et d’accueil, de l'affichage aux points clés de la ville, partout dans les transports, à la gare, à l’aéroport, etc., des tickets de transport en commun vendus dans les TGV, un café offert à la sortie du métro…
”. Et parallèlement à ce travail d’optimisation de l’accueil, le Bureau des congrès cherche aussi à attirer davantage de salons. "Pour cela, nous comptons bien sûr sur notre travail de démarchage, sur les pôles de compétitivité et le tissu économique local, mais aussi sur un tout nouvel outil que nous venons de mettre en place : Expobooster. Il permet au Bureau des congrès et des salons du Grand Lyon de rechercher les porteurs de projets qui souhaitent créer un nouveau salon et de les accompagner”."Nous venons d’obtenir le permis de construire pour un Etap Hotel à proximité de l’aéroport Saint-Exupéry. L’ouverture devrait avoir lieu en 2012. Et l’emplacement est on ne peut plus stratégique puisque l’activité de l’aéroport est en plein essor. Avec ses lignes internationales, son TGV, ses compagnies toujours plus nombreuses… Il fonctionne déjà très bien. Et d’ici quelques années, il pourrait encore doubler son trafic. Notre autre projet se situe lui à la gare Part-Dieu. Autre lieu de trafic très important puisqu’il s’agit de l’une des gares de France les plus fréquentées. Et puis ce quartier est en train de s’affirmer dans sa place de second pôle de bureaux et tertiaire français. Nous venons, en tant que promoteur, de livrer une nouvelle tour de bureau : la tour Oxygène. Et d’autres sont prévues. Or, sur cette zone très dynamique, on ne trouve pour l’instant que très peu d’hôtels. D’où notre volonté de nous y installer. Notre complexe, prévu pour octobre 2011, sera au pied de la gare de la Part-Dieu face au tram (qui dessert depuis peu l’aéroport). Il disposera de 315 chambres réparties sur trois enseignes: Etap Hôtel, All Seasons et Mercure."D'ailleurs, Jean-Michel Daclin, adjoint au Maire de Lyon, vice-président du Grand Lyon chargé des relations internationales et du rayonnement de la ville, rappelle que la stratégie de Lyon depuis quelques années a été de "pousser le tourisme d’affaires. Aujourd’hui, il suffit de regarder nos RevPAR et nos TO pour voir que les résultats sont là. Maintenant, il nous faut aussi booster le tourisme urbain”.Intimiste, avec une vie culturelle et évènementielle, des quartiers de plus en plus agréables, avec une circulation automobile en recul de 10% en 5 ans, mais aussi avec le réaménagement des berges le long du Rhône, qui a été entrepris, et celui le long de la Saône entamé actuellement, le développement de promenades spécifiques et puis le centre ville dont la superficie va être multipliée par deux avec le projet phare, "Confluence"… "Lyon est une ville qui a tout pour séduire”, affirme Jean-Michel Daclin. Et elle le fait désormais savoir, notamment avec la campagne de communication Only Lyon, qui s’apprête à être reconduite. Résultat, l’image de la ville change peu à peu et les hôteliers voient arriver des touristes d’agrément le week-end. Fait nouveau à souligner.Alors avec un tourisme d’affaires en pleine explosion et un tourisme d’agrément aux jolies perspectives de développement, un aéroport passé de 6 millions de passagers en 2003 à près de 10 millions aujourd’hui, et une gare fréquentée par 140 000 passagers l’année dernière, il était logique que Lyon agrandisse son parc hôtelier. Ce qu’elle s’apprête à faire en suivant le schéma de développement hôtelier signé en avril. "Il prévoit la création de 19 000 clés supplémentaires (16 hôtels)”, explique Jean-Michel Daclin. "La majorité sera plutôt dédiée au tourisme d’affaires. En revanche, la deuxième vague de projets, avec 23 établissements à l’étude (parmi lesquels l’Hôtel Dieu attribué à InterContinental), accompagnera davantage le développement du tourisme d’agrément. Et avec un certain nombre de 4 étoiles, elle comblera un déficit jusqu’ici préjudiciable pour la ville sur cette catégorie, nous permettant ainsi de recevoir davantage de congrès importants”.Jérôme Montanteme, président du Club hôtelier lyonnais et directeur de la Villa Florentine 5*Des évènements comme le Sirha ont-ils un impact important sur les taux d’occupation de la ville ?Le Sirah a effectivement eu un impact très positif sur la fréquentation des hôtels lyonnais du mois dernier. Du dimanche au mardi surtout, la plupart ont affiché complet. Et cela devrait se reproduire de plus en plus souvent grâce au travail colossal entrepris par la métropole lyonnaise autour du projet Lyon Welcome Attitude, misant sur la qualité d’accueil des congressistes, qui devrait attirer davantage d’évènements de grande ampleur. Quand je vois par exemple la façon dont toute la ville s’est mise aux couleurs du Sirha pour accueillir au mieux ce salon de taille (que ce soit les taxis, les transports en commun, les autocaristes, les panneaux publicitaires de la ville…) il est évident que cette cohésion des différents acteurs locaux du tourisme a de quoi séduire les organisateurs, les congressistes et les exposants. Et puis la charte que le Club hôtelier a créée avec le Bureau des congrès contribuera également à les faire venir. Elle sera signée dans les jours à venir et leur garantira des conditions uniques pour tous les établissements concernant les réservations, les annulations, l’accueil, etc. De quoi booster ce secteur d’activité.Le tourisme d’affaires reste la principale source de tourisme à Lyon ?Oui, grâce aux congrès et salons, mais surtout au tissu économique local. Mais le tourisme d’agrément se développe. Et sur un hôtel comme la Villa Florentine, par exemple, cela représente une belle part de marché. Pour la ville, c’est surtout un axe de développement important, car si aujourd’hui Lyon manque quelque peu de notoriété, elle a en revanche tout ce qu'il faut pour séduire les adeptes de tourisme urbain. Le Club hôtelier envoie d’ailleurs le personnel en contact avec les clients découvrir les atouts touristiques de la ville. Et ils sont nombreux ! Entre notre architecture, notre gastronomie, nos lieux de culture comme l’Institut Lumière, lieu où le cinéma est né, le musée des tissus et son dynamisme incomparable, la Maison des Canuts récemment rénovée… et puis les parcs et les visites originales comme celle des toits de la Basilique, ou encore la visite-jogging organisée par Only Lyon, qui propose aux touristes de découvrir la ville lors d’un footing-guidé… Depuis deux ans, les touristes d’agrément sont de plus en plus nombreux. Et je reste convaincu que ce n’est qu’un début.Face à ce dynamisme, les projets hôteliers ne manquent pas… Une quinzaine est actée. Et une vingtaine est à l’étude. Pensez-vous que l’on risque la saturation, notamment sur le haut de gamme ?Pas du tout. Je pense que cette augmentation du parc hôtelier est indispensable si la ville souhaite continuer à se développer. Et puis c’est l’offre qui appellera une nouvelle demande. De toute façon, avec le travail entrepris pour booster le tourisme d’affaires (avec l’arrivée de nouvelles entreprises), le tourisme de congrès et de loisirs, ces nouvelles chambres seront vite nécessaires. Quant au développement du haut de gamme, seul un projet sera effectivement en 5 étoiles : celui de l’Hôtel Dieu. Les autres (ndlr : un hôtel acté à Antiquaille et trois autres à l’étude) ne seront sûrement pas sur cette catégorie finalement. Et concernant les nombreux 4 étoiles annoncés (deux à quatre à l’étude), nous ne pouvons qu’espérer qu’ils proposeront des prestations et un accueil dignes de cette catégorie. Ceci nous permettrait d’orienter le marché vers le haut de gamme, mais aussi d’amener les prix moyens à leur juste valeur. Certes, nous devons rendre nos hôtels accessibles sur certaines périodes de l’année, mais nous ne devons plus hésiter à établir des prix identiques à ceux des 4 étoiles des autres grandes métropoles, puisque nous proposons des prestations de même qualité. Lyon n’a aujourd’hui aucune raison de se brader. Hugues Giroud, propriétaire de 4 hôtels à Lyon et agglo (Campanile Lyon Sud, Première classe Lyon Sud, Kyriad Lyon Est, Campanile Lyon Est)."L’hôtellerie à Lyon et dans sa périphérie se porte bien. Principalement grâce au tourisme d’affaires. Il faut dire que le tissu économique local ne cesse de s’enrichir. Nous avons aussi des touristes de loisir, qui s’arrêtent dans nos hôtels de périphérie en été, sur la route qui les emmène vers le Sud, ou en hiver, lorsqu’ils empruntent l’autoroute A43 pour aller skier. Mais peu viennent encore à Lyon pour y séjourner, malgré le très bon travail entrepris de longue date par la ville et les différents acteurs du tourisme lyonnais. Mais en continuant de la sorte, cela devrait venir ! En attendant, nos hôtels économiques s’en sortent très bien. Nous avons donc décidé d’investir sur cette destination en ouvrant un Première Classe de 95 chambres à proximité de l’aéroport (prévu pour septembre 2012), et un autre Première Classe (2012). Si ces deux projets se situent à l’Est de la ville, c’est parce que c’est la partie qui se développe. L’aéroport mais surtout sa gare TGV ne cessent d’augmenter leurs activités. De nouvelles entreprises s’installent…. Et puis il y a le contournement Est, très emprunté. D’ailleurs, des implantations d’autres groupes sont prévues sur cette même zone."Isabelle Thomas Monceau, directrice commerciale de l’Hôtel de la Cité - Concorde Hotels"Notre 4 étoiles est installé à la Cité Internationale, au cœur du centre des congrès. Nous travaillons donc en étroite collaboration avec cette structure de grande qualité. Nous avons ouvert en 2006, l’année de l’inauguration de l’amphithéâtre de 3 000 places. Et depuis, il y a chaque année davantage de salons, de congrès, de conférences privées, de spectacles… Nous travaillons aussi en développant notre portefeuille clients Corporate, grâce au tissu économique local, aussi dense que dynamique. Et puis Lyon est de plus en plus reconnue, notamment à l’étranger, grâce au travail de communication, «Only Lyon», qui a été fait par l’Office du tourisme & le Bureau des congrès. Depuis la reprise d’activité au second semestre 2010, nous avons observé une belle augmentation de notre activité semaine et week-end. Il est donc logique, puisque la destination se développe, que le parc hôtelier s’agrandisse. Les ouvertures à venir nous permettront d’attirer des manifestations de plus grande importance. Et avec le potentiel de développement, que ce soit du tourisme d’affaires ou de loisirs, je suis convaincue qu’il y a aura de la place pour tout le monde." Olivier Pelat, président d’Européquipements, promoteur et investisseur de 4 projets hôteliers "Nous venons d’obtenir le permis de construire pour un Etap Hotel à proximité de l’aéroport Saint-Exupéry. L’ouverture devrait avoir lieu en 2012. Et l’emplacement est on ne peut plus stratégique puisque l’activité de l’aéroport est en plein essor. Avec ses lignes internationales, son TGV, ses compagnies toujours plus nombreuses… Il fonctionne déjà très bien. Et d’ici quelques années, il pourrait encore doubler son trafic. Notre autre projet se situe lui à la gare Part-Dieu. Autre lieu de trafic très important puisqu’il s’agit de l’une des gares de France les plus fréquentées. Et puis ce quartier est en train de s’affirmer dans sa place de second pôle de bureaux et tertiaire français. Nous venons, en tant que promoteur, de livrer une nouvelle tour de bureau : la tour Oxygène. Et d’autres sont prévues. Or, sur cette zone très dynamique, on ne trouve pour l’instant que très peu d’hôtels. D’où notre volonté de nous y installer. Notre complexe, prévu pour octobre 2011, sera au pied de la gare de la Part-Dieu face au tram (qui dessert depuis peu l’aéroport). Il disposera de 315 chambres réparties sur trois enseignes: Etap Hôtel, All Seasons et Mercure."