
Les premiers retours du premier trimestre 2020 mettent en exergue l’impact progressif qu’a eu la pandémie sur l’hôtellerie européenne. Les résultats révèlent un premier mois de l’année plutôt épargné, lancé sur une belle dynamique à l’échelle de l’Europe, avant de subir les premiers effets au cours du mois de février.
En ces circonstances exceptionnelles, Hospitality ON et son partenaire OK-Destinations mettent les statistiques de performances hôtelières en libre accès afin de vous permettre de suivre l’actualité et d’être informés au mieux.
Mais l’épidémie de Coronavirus a surtout terni le mois suivant, qui subit les premiers impacts du Covid-19. Dans un premier temps, une partie de l’hôtellerie européenne souffre du manque de la clientèle asiatique et tout particulièrement chinoise, dont les déplacements à l’extérieur sont restreints voire prohibés.
Par la suite, la pandémie s’est introduite en Europe, avec un impact plus direct et immédiat sur la demande locale. A la fin du mois de février, plusieurs pays ont un revenu par chambre en recul, outre l’Italie qui est attaquée de plein fouet et la plus fortement impactée (-11.90%) il y a également la Grèce (-6.50%), la Belgique (-2.60%), le Luxembourg (-2.40%), ou encore les Pays-Bas (-1.70%).
Mais c’est surtout le mois de mars (retour sur la première moitié du mois) qui est fortement impacté, période où l’OMS a déclaré l’Europe comme nouvel épicentre de la pandémie. Une progressive fermeture des frontières de tous les pays de l’espace Schengen et un confinement quasi systématique des populations de chaque état européen se sont ainsi imposés. L’hôtellerie européenne perd en moyenne un tiers de son chiffre d’affaires, jusqu’à 80% de son CA (RevPAR) pour les hôteliers italiens.
Les gouvernements européens ont ainsi mis en place des plans de sauvetage de leurs entreprises, notamment celles dans le secteur du tourisme. En France, un certain nombre de mesures exceptionnelles comme le report du versement des charges sociales et fiscales dues en mars, ont été mises en place pour permettre la survie de nombre de TPE et PME mises en difficulté qui peuplent le secteur.
En Allemagne, un plan national de rapatriement des ressortissants nationaux en voyage a été lancé. Il a donné lieu à une coopération inédite entre la compagnie aérienne allemande Lufthansa et la compagnie de transport national Deutsche Bahn (DB). Les touristes allemands transitant par Francfort ou Munich peuvent emprunter des trains de la DB afin de pouvoir rentrer à leur ville de résidence, étant donné que les vols intérieurs de la Lufthansa sont tous annulés. Les réservations de vols de la Lufthansa sont automatiquement reprises par la DB, pour éviter aux clients de la Lufthansa d’avoir à refaire une autre réservation sur la plateforme de DB. Ils peuvent ainsi directement prendre un train de la DB jusqu’à leur destination finale initiale.
Outre cette alliance, ce plan national implique également la compagnie aérienne Condor (allemande, anciennement filiale du groupe Thomas Cook) qui a démultiplié ses lignes aériennes jusqu’à dimanche afin de rapatrier un maximum de voyageurs allemands dans le pays, en accord avec le ministère fédéral des Affaires étrangères allemand.
Du côté de l’Autriche, il a été fait l’annonce d’un budget de 100 millions d'euros à accorder sous forme de prêts aux entreprises de petites et moyennes tailles opérant dans le secteur du tourisme. En Espagne, la Fédération de l’hôtellerie de Majorque (FEHM) a salué les solutions de secours aux entreprises apportées par le gouvernement, telles que l’exonération du paiement des charges sociales et l’injection de liquidités pour permettre leur pérennité et ainsi amorcer la relance de l’activité dès que possible.
Enfin, alors que la compagnie aérienne Alitalia était insolvable depuis mai 2017, le gouvernement italien a décidé d’investir 500 millions d’euros dans celle-ci pour éviter sa disparition. Cette opération intervient en pleine crise économique et sanitaire du Coronavirus, qui a d’autant plus fragilisé la compagnie qui avait bénéficié précédemment d’une aide financière à hauteur de 1,3 milliard d’euros de la part du gouvernement. Cette nouvelle réinjection de liquidité rentre dans le dispositif de sauvetage instauré par le décret national récemment mis en place, qui prévoit un budget de 25 milliards d’euros pour sauver les entreprises mises en difficulté par la crise du Coronavirus.
Pour rappel, la crise du Coronavirus type Covid-19 qui sévit actuellement dans plus de 150 pays a contaminé environ 200 000 individus à travers le monde. L’évolution très rapide de l’épidémie en Europe démontre un foyer actif, alors que celle-ci, originaire de la ville de Wuhan (Chine), est actuellement en recul en Chine, suite à des mesures draconiennes imposées par le gouvernement chinois.
