
Depuis le retour aux évolutions positives dès mars dernier, les mois se suivent avec de bonnes nouvelles en matière d’activité hôtelière. Le RevPAR du mois de juin confirme cette tendance en progressant de plus de 7%. Le retour de la clientèle internationale, notamment américaine, à bon pouvoir d’achat, favorise naturellement les catégories haut de gamme dans la région parisienne. La province stabilise un résultat qui cumule déjà 4% de croissance sur six mois.
L’analyse de Vanguelis Panayotis, Directeur du développement MKG GroupC’est un peu une caricature, même si certains chiffres apportent du crédit à cette vision. La France présente cette caractéristique de bénéficier de deux effets stabilisateurs : une hôtellerie économique parmi la plus accessible d’Europe et qui résiste mieux que partout aux aléas de la conjoncture, et un marché intérieur solide qui constitue un véritable socle à l’activité des grandes métropoles régionales. Les importants sursauts d’activité sont gagnés à la marge par des manifestations importantes du calendrier des salons et congrès et par l’activité touristique des régions à fortes concentrations hôtelières haut de gamme, comme Paris et la Côte d’Azur. Il se trouve que si le 4* affiche effectivement 11% d’évolution de RevPAR en juin dernier - quand le 2* se limite à 3,2% - Paris, toutes catégories confondues, ne progresse «que» de 5,9% alors que l’ensemble de la Province fait près de 9%. Cela montre qu’il y a désormais davantage de pôles importants avec une activité soutenue en France et qu’une nouvelle croissance globale du parc hôtelier n’est pas irréaliste, voire même souhaitable.Que peut-on penser des performances hôtelières du mois de juin ? Est-ce à dire que l’hôtellerie française est définitivement sortie de la crise ?On peut déjà constater que la tendance engagée depuis mars n’est pas remise en cause et que le retournement du cycle est confirmé par la progression à la fois des taux d’occupation et des prix moyens. Il faut également rappeler que le mois de juin 2009, mois de référence, était un mois marqué en région parisienne par l’Airshow du Bourget, l’une des manifestations les plus porteuses en termes d’activité hôtelière. Si l’édition 2009 avait été un peu décevante, le fait d’améliorer encore les performances en «année normale» est déjà un bon signe de solidité de l’activité. Il faut dire aussi que Paris a accueilli en juin dernier le salon Eurosatory, marché de l’armement militaire, qui a généré un nombre important de délégations étrangères. On constate néanmoins que le marché est toujours sensible au niveau des prix moyens. Les fortes négociations des entreprises pour leurs déplacements d’affaires en 2009 se prolongent sur l’année 2010 jusqu’à la révision des contrats à l’automne. C’est donc bien une plus forte fréquentation hôtelière qui assure pour l’instant la majeure partie de la progression. Les outils de Revenue management permettent aujourd’hui de redresser assez vite les prix moyens dès que la demande se densifie. On peut s’attendre à un effet multiplicateur à la sortie de l’été.La période du premier semestre s’achève déjà sur une hausse supérieure à 4 % du RevPAR, auriez-vous été pessimistes dans vos prévisions en début d’année ?Il est vrai qu’en tout début d’année nous avions tablé sur une plus forte résistance de la clientèle à la montée des prix moyens compte tenu du contexte encore très fragile de la reprise économique mondiale. D’où une prudence initiale. Comme je l’ai indiqué, l’industrie hôtelière sait tirer partie des outils d’observation qui sont à sa disposition pour ajuster plus finement la stratégie tarifaire. D’une certaine manière, la faiblesse ressentie depuis quelques mois par la devise européenne par rapport au dollar a un effet bénéfique pour l’activité hôtelière. Les visiteurs nord-américains sont nettement plus nombreux que prévu. Cela risque d’avoir une influence très positive sur l’activité de cet été. Nous restons aussi en alerte sur le secteur de l’hôtellerie de luxe à Paris et sur la Côte d’Azur qui va souffrir du calendrier religieux musulman qui décale le Ramadan en plein mois d’août. Les habitudes estivales des familles princières et des riches clients du Moyen-Orient sont modifiées par ce calendrier. C’est un petit marché mais qui pèse très lourd compte-tenu des sommes engagées. Il est déjà évident que des séjours au mois de juin sont motivés par la venue de cette clientèle qui fera défaut plus tard et la comparaison avec la même période de l’an dernier ne sera peut-être pas favorable.Est-ce que l’on retrouve le schéma classique en période faste d’une croissance portée essentiellement par les catégories haut de gamme en région parisienne ?C’est un peu une caricature, même si certains chiffres apportent du crédit à cette vision. La France présente cette caractéristique de bénéficier de deux effets stabilisateurs : une hôtellerie économique parmi la plus accessible d’Europe et qui résiste mieux que partout aux aléas de la conjoncture, et un marché intérieur solide qui constitue un véritable socle à l’activité des grandes métropoles régionales. Les importants sursauts d’activité sont gagnés à la marge par des manifestations importantes du calendrier des salons et congrès et par l’activité touristique des régions à fortes concentrations hôtelières haut de gamme, comme Paris et la Côte d’Azur. Il se trouve que si le 4* affiche effectivement 11% d’évolution de RevPAR en juin dernier - quand le 2* se limite à 3,2% - Paris, toutes catégories confondues, ne progresse «que» de 5,9% alors que l’ensemble de la Province fait près de 9%. Cela montre qu’il y a désormais davantage de pôles importants avec une activité soutenue en France et qu’une nouvelle croissance globale du parc hôtelier n’est pas irréaliste, voire même souhaitable.
