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La pandémie de Covid-19 frappe durement le tourisme... ce pourrait aussi être une opportunité (Part 1)

4 min de lecture

Publié le 20/04/20 - Mis à jour le 17/03/22

solidarité

Partout en Europe, les pays ferment leurs frontières, les Etats mettent leurs populations en quarantaine, les mesures sanitaires sont renforcées pour faire face à la pandémie... En attendant le retour à la normale, les gouvernements prennent également des mesures pour soutenir l'industrie du voyage, qui est soumise à une forte pression dans la première destination touristique mondiale. Cependant, l'impact sur les professionnels du tourisme est sévère, sans que la durée et la force de la crise soient clairement visibles. Fin février 2020, plus de 20 000 personnes ont été infectées. Le 20 mars, plus de 254 000 sont déclarées infectées. L'Organisation Mondiale du Tourisme a évalué le poids du tourisme sur le PIB mondial à 10,4 % en 2019 : un puissant atout de croissance pour l'économie mondiale.

Point sur la situation mondiale

Depuis 2000, on peut constater que les performances ont fortement augmenté dans la plupart des pays d'Europe occidentale. Le Royaume-Uni a fortement profité des Jeux Olympiques de 2012 et a continué à performer depuis lors. Malgré plusieurs crises, le marché français s'est montré assez résistant en rebondissant plus tard, mais plus fort que certains voisins européens. L'Espagne était également en croissance, tout comme la Belgique. Les Pays-Bas ont des chiffres plus stables à partir de 2018. L'Italie n'est pas aussi performante que les autres pays européens, mais continue de progresser. C'est la destination qui est la plus touchée par le Covid-19 étant le premier foyer d'épidémie en Europe.

Bien que l'industrie du tourisme soit profondément touchée par l'épidémie actuelle ainsi que de nombreux autres secteurs dans le monde, il est important de ne pas oublier les indicateurs fondamentaux. Si l'on considère la précédente crise sanitaire, le SRAS en 2003, la situation est meilleure car la situation économique mondiale était alors en récession. La situation d'il y a 16 ans était bien plus négative à la suite de la guerre du Golfe et de l'effet de crise de la bulle Internet.

Les effets actuels en Europe et dans le monde sont très significatifs, car les voyages sont progressivement interdits partout sur la planète et les frontières sont fermées. Par rapport à des situations antérieures, comme les attaques terroristes qui ont frappé l'Europe en 2015 et 2016, les effets dureront plus longtemps et affecteront profondément l'activité touristique. En outre, il ne faut pas oublier que la part des touristes chinois et asiatiques dans l'écosystème touristique européen était beaucoup plus faible en 2003. C'est pourquoi l'impact pourrait se révéler plus fort en Europe pendant plusieurs semaines.

Les parcs de loisirs et à thèmes ferment comme Disneyland Paris (plus de 15 millions de visiteurs en 2018 + plus de 7 millions de visiteurs à La Vallée Village), ou ne rouvrent pas pour la saison comme Europa Park (plus de 5,6 millions de visiteurs en 2018). Les compagnies aériennes réduisent (Ryanair annulera la quasi-totalité de ses vols à partir du 24 mars) ou diminuent drastiquement leurs rotations (Lufthansa et Air France réduisent leurs vols moyen et long-courriers). En un mot, l'activité touristique s'arrête progressivement. L'Europe est dans un cycle de croissance depuis plus de 10 ans maintenant, alors que le précédent cycle de croissance a duré de 2000 à 2008. Les arrivées de touristes internationaux devaient augmenter de +27% d'ici 2030 à partir de 2018. Dans la plupart des destinations, il y a encore de la place pour plus d'hébergement et de l'espace pour créer de nouveaux concepts. Le marché des transactions et des investissements est en plein essor, avec des milliards d'euros investis dans l'industrie de l'hospitality y compris par les nouveaux arrivants attirés par la rentabilité du marché de l'hébergement avant la crise. Les indicateurs macroéconomiques sont donc au vert.

The hospitality industry in Europe

Une crise sans précédent

L'Italie est entrée dans la période de déclin plus tôt que ses voisins européens avec une baisse de -11,9% du RevPAR en février 2020 par rapport à 2019. Milan a particulièrement souffert de cette situation, voir notre focus (p.63). Avec une baisse de RevPAR de -15,7 % due à une diminution de -13,4 points des TO en février. Les hôteliers grecs ont également ressenti l'impact très tôt avec une baisse de 6,5 % du RevPAR en février.
Le mois de mars a enregistré des performances médiocres suite au confinement imposé à partir du 7 mars en Lombardie et du 9 mars dans tout le pays. Du 1er au 16 mars, l'Italie a noté une baisse de -85,7% de son RevPAR par rapport à la même période en 2019, suivie de la Grèce -52,4%, du Luxembourg -43,8%, de l'Espagne -38,7%, des Pays-Bas -37,4%, de l'Allemagne -37,2%, de la France -35,7% et de la Belgique -34%.

Impact of The Covid 19 crisis

La France ayant été officiellement confinée à partir de la mi-journée du 17 mars, l'ensemble du secteur de l'hébergement a communiqué avec ses clients en leur proposant des avoirs pour reporter leurs séjours. Les hôteliers ont beau être proactifs, ils ne peuvent éviter les conséquences sévères des mesures de confinement prises pour ralentir la propagation du virus. Thierry Breton, Commissaire chargé du Marché international à la Commission européenne, a annoncé une perte de 2 à 2,5 points de croissance dans l'Union européenne suite à la pandémie de Covid 19.

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