Hôtellerie Européenne : triste record en novembre

Novembre 2008 restera comme un des mois les plus sombres de la décennie. Il faut remonter à avril 2003 (-13,5%), conséquence de la guerre du Golfe II et de la crise du SARS, pour trouver trace d'une baisse à deux chiffres du RevPAR européen. Pire, sur les dix dernières années, seuls deux autres mois ont connu pareil supplice. Conséquence directe du 11 septembre, octobre et novembre 2001 avaient affiché des baisses respectives de -13,2% et -10,7%. Touché de plein fouet par les politiques de réduction des coûts des grandes entreprises, le segment haut de gamme souffre. Les 4*n'ont plus les moyens d'imposer leurs vues ni la possibilité de sélectionner les clientèles les plus contributrices à une hausse du prix moyen. Le milieu de gamme suit une pente quasiment identique au 4*, tout en étant moins prononcée. Les hôteliers économiques ont beau soutenir leurs prix moyens pour maintenir la rentabilité, ils ne réussissent pas à contrebalancer une baisse très sensible des taux d'occupation. Sur les douze derniers mois, le RevPAR est passé en négatif avec un recul de 0,5 % par rapport à une année 2007 il est vrai excellente. Mais les performances des derniers mois ne manqueront pas d'inquiéter les hôteliers à l'approche d'une année 2009 qui s'annonce difficile.Tous les pays européens sont touchés par cette baisse record. Les mauvaises nouvelles s'enchainent. Prague s'était habituée à voir sa fréquentation baisser mais se maintenir à des niveaux élevés. Patatras en novembre... Particulièrement dépendante de la clientèle internationale, la République tchèque est passée à un an d'intervalle d'un TO proche des 75% à un TO à peine supérieur à 50 %, expliquant une chute record du RevPAR (-30,9 %). L'Espagne subit elle aussi une chute de sa fréquentation mais ajoute à cet état de fait une baisse sensible du prix moyen (-7,6%)...