Au moment où la France déclenche son « plan lié à un Brexit sans accord », les inquiétudes pour les acteurs du tourisme sont nombreuses : Baisse de la Livre sterling, perte d’accords commerciaux entre l’UE et le Royaume-Uni, annulation de vols… Retour sur les interrogations des patrons des compagnies aériennes à ce sujet
Depuis que les britanniques se sont engagés vers la voie d’une sortie de l’Union Européenne, les dirigeants des compagnies aériennes ont fait savoir les doutes qu’ils avaient concernant la santé financière de leur industrie.
Ainsi selon Moody's, l’industrie de l’aviation ne dispose pas d'une législation comparable aux règles de l’OMC qui s'appliquent aux autres industries et est une de celle qui a le plus besoin d'un accord entre les différents partenaires commerciaux européens.
L’iconique patron de la compagnie low-cost Irlandaise, Ryanair, a déclaré qu’il était « préoccupé par le risque croissant d'un Brexit dur en mars 2019 ». Michael O'Leary indique que « nous espérons qu'un accord de transition de 21 mois, à partir de mars 2019, sera conclu, les événements récents au Royaume-Uni ont ajouté une incertitude et nous pensons que le risque d'un Brexit dur - qui pourrait entrainer l'annulation de vols pendant plusieurs jours ou semaine - est sous-estimé ».
Richard Gustafson, le CEO de Scandinavian Airline SAS s’inquiète également de la sortie du Royaume Uni de l’UE pour l’industrie aéronautique : « Nous pouvons uniquement espérer, je suppose, que nous aboutirons à un scénario du Brexit contrôlé plutôt qu’un Brexit dur […] Je pense que cela n'aura pas un impact négatif sur SAS mais sur l'aviation européenne en tant que telle. Et donc aussi par l'économie européenne. Nous essayons donc de faire de notre mieux... de planifier et de nous préparer, mais ce sont des choses qui échappent à notre contrôle. »
Virgin Atlantic Airways Ltd. et l’opérateur low-cost Jet2 ont déclaré de leur côté que la demande est freinée à cause de la faiblesse de la livre sterling. Le directeur général de Virgin Atlantic, Craig Kreeger, a écrit mercredi au Comité des transports de la Chambre des communes pour dire que la chute de la livre sterling depuis le référendum Brexit de 2016 « a déjà eu un impact démontrable sur la demande de loisirs au Royaume-Uni, augmentant le coût des vacances ».
Une industrie touchée mais disposant de solides bases
British Airways et Easyjet seraient, selon Moody's, particulièrement vulnérables en cas de Brexit dur. Toutefois, elle a déclaré que la forte liquidité de BA, Easyjet et Ryanair devrait leur permettre de « surmonter l'impact financier » d'un Brexit sans transaction, même si les vols étaient perturbés.
Enfin, les voyagistes TUI AG et Thomas Cook Group Plc déclarent de leur côté que les réservations britanniques pour l'été prochain sont plus élevées et que cela suggère pour TUI « la conjoncture du Brexit ne fait pas baisser la demande ».