Février : chronique d’une catastrophe annoncée

En comparaison d’un mois de février 2008 excellent, l’impressionnant recul de la performance de l’hôtellerie europénne était prévisible. Il n’en reste pas moins malheureux. Seule la catégorie 0* échappe à la tristesse d’un résultat mensuel en négatif. Du 1* au 4*, l’horizon s’est teinté de rouge. La fréquentation globale est passée très nettement sous la barre des 60 %, soit un recul de 7,1 pts. Face à ce brutal repli de la demande, la marge de manoeuvre des hôteliers est réduite à néant. Dans un marché où l’acheteur est roi, les hôteliers se voient contraints d’adapter leurs prix moyens aux nouvelles règles du jeu. L’hôtellerie économique n’a plus la même latitude pour faire évoluer sa politique tarifaire. Son prix moyen est resté à l’équilibre par rapport à l’an dernier (+0,2%). La situation est encore plus problématique pour les segments milieu et haut de gamme. La guerre des prix a gagné de nombreuses destinations. Les prix moyens ont amorcé leurs descentes aux enfers dans le 3* (-4,1%) et, plus encore, dans le 4* (-8,9%). Le RevPAR de ces catégories chute, respectivement, de près de 15% et 20%.Triste début d’année. En février, avec un recul supérieur à 30%, le RevPAR de la Hongrie et de la République tchèque a plongé vers des profondeurs abyssales pour s’établir autour de 25 euros. Les deux pays voisins peinent à voir leurs TO dépasser les 35%. Que faire dans ces conditions ? Même la baisse du prix moyen de 5,7% en République tchèque n’a eu aucun résultat positif pour dynamiser la fréquentation... Les mois à venir s’annoncent difficiles pour ces destinations. La situation n’est guère plus prometteuse en Italie (-22,7%) ou en Espagne (-25,5%). Pour ce dernier pays, la vague d’ouvertures des dernières années dans le segment haut de gamme se paie aujourd’hui au prix fort...