
• En 1995, la ville de Marseille, l’Etat et les collectivités territoriales lançaient le projet Euroméditerranée, vaste opération d’intérêt national. • Aujourd’hui, 14 ans après, ce programme à la fois économique, touristique, social et culturel est en train de changer complètement le visage du front de mer de la cité phocéenne. • Derrière cet ambitieux projet, dont une nouvelle extension de 170 hectares est prévue à l’ouest de la zone, se cache une ambition : placer Marseille au niveau des plus grandes métropoles européennes.
Au début des années 90, l’Etat, la ville de Marseille, la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, la Région PACA et le Conseil général des Bouches-du-Rhône décidaient de donner à Marseille de nouvelles perspectives économiques en lançant un ambitieux projet de réhabilitation urbaine du centre-ville. Pour encadrer et gérer le projet, une EPA est créée en 1995. L’ambition des pouvoirs publics est claire : donner un nouveau visage au front de mer marseillais pour faire de la cité phocéenne l’une des capitales les plus influentes du Sud de l’Europe. Euroméditerranée était née. Plus de 310 hectares sont alors concernés par cette mise en valeur économique. “A l’origine, le premier périmètre incluait une partie du Port de Commerce, la gare TGV et allait jusqu’au Vieux Port”, précise Frédéric Moschetti, directeur du développement économique et de l’emploi de l’EPA Euroméditerranée.Brice Marguet, directeur du développement IHG pour la France et l’Afrique du Nord _ “En France, notre groupe accueille près de 70 % de clientèle internationale. Aussi, le choix de nos implantations repose sur le nombre de nuitées étrangères pouvant être générées. Marseille est une ville qui a entrepris un développement de son parc hôtelier en se tournant vers les enseignes de l'hôtellerie internationale, ce qui permet de mieux répondre au marché international du tourisme d’affaires et de loisirs. Depuis l’arrivée du TGV et la construction d’Euroméditerranée, la ville affiche de nouvelles potentialités qui nous ont amené à renforcer notre développement sur le territoire marseillais. Deux hôtels sont ainsi en construction sur la zone Euroméditerranée : un Holiday Inn Express (3 étoiles) de 121 chambres quartier Saint Charles, prévu pour au 1er trimestre 2010, et un hôtel 4* luxe InterContinental de 194 chambres quartier de l’Hôtel Dieu, prévu pour 2012. Grâce à cette offre et à notre hôtel Holiday Inn (119 ch.) Marseille Prado, nous participerons de façon active à l'augmentation des flux touristiques venant à Marseille : qu'il s'agisse de la clientèle milieu de gamme, loisirs ou affaires, avec Holiday Inn et Holiday Inn Express, mais également de la clientèle haut de gamme avec InterContinental”.Aujourd’hui, quatorze ans après le début de cette opération urbanistique, le site d’Euroméditerranée se dessine en cinq quartiers emblématiques : la Cité de la Méditerranée (110 hectares) entre le Vieux-Port et Arenc, à vocation culturelle, scientifique, ludique et tertiaire mais aussi résidentielle ; la Joliette, plutôt orientée sur l’affaires ; la Rue de la République, radiale résidentielle et commerciale actuellement en pleine réhabilitation ; la Belle de Mai, promise à devenir l’un des plus importants sites européens de l’audiovisuel, du multimédia et du contenu, et enfin, le quartier Saint-Charles et la Porte d’Aix, deux points d’entrée de la ville de Marseille, également en pleine restructuration.Alors que la plupart de ces quartiers sont encore en phase d’aménagement, une nouvelle extension de 170 hectares est prévue à l’Ouest de la zone, en direction de l’aéroport international de Marseille-Provence. “Elle a été décidée en 2007 et fait suite aux bons résultats déjà observés sur la première tranche des aménagements”, souligne Frédéric Moschetti. “Grâce à cet élargissement, le district Euroméditerranée pourra proposer à terme une capacité de 1 000 000 m2 de bureaux. A ce jour, seuls Paris La Défense et Lyon Part Dieu ont atteint cette masse critique”.“Euroméditerranée est véritablement un nouveau quartier de Marseille, et pas seulement une zone d’affaires où le soir toutes activités cessent. Il y a également des habitations, des services, des écoles, des espaces culturels, le tout très bien relié par les transports en commun. Enfin, et nous le constatons sur les salons touristiques que nous faisons à travers le monde, Euroméditerranée offre une vision à long terme du développement de Marseille”. Le projet d’extension, comme d’ailleurs l’ensemble du site Euroméditerranée, a en effet intégré les principes du développement durable. Il conjugue à la fois la dimension sociale, économique et environnementale. “Cette extension sera conçue comme un éco-quartier expérimental, associant sur un même territoire des espaces de bureaux (500 000 m2), 12 000 logements supplémentaires, 200 000 m2 d’équipements et de commerces, un parc urbain de 14 hectares”, détaille Frédéric Moschetti.En rendant la métropole marseillaise plus attractive, Euroméditerranée participe également à son rayonnement touristique. “Depuis le lancement de cette opération d’urbanisme, Marseille a le vent en poupe”, confirme Maxime Tissot. “Cela s’est notamment traduit par des investissements hôteliers. L’arrivée d’opérateurs internationaux sur le site est d’ailleurs le meilleur témoignage du regain d’attractivité touristique de la cité phocéenne. C’est d’ailleurs une dimension, et c’est nouveau, que nous n’avons plus peur d’intégrer à notre discours économique”. Pour que le tourisme de loisirs et d’affaires puisse se développer, quatre facteurs doivent être réunis : une offre culturelle et/ou évènementielle conséquente, un parc hôtelier suffisamment important et diversifié, des espaces d’accueil adéquats et un réseau de transports à la fois dense et fiable. Sur l’offre loisirs, la ville a fait d’importants investissements. Plusieurs projets structurants vont ainsi voir le jour. " Il faut savoir que les trois quarts des installations de “Marseille capitale européenne de la culture” sont sur le site d’Euroméditerranée, notamment sur le périmètre de la Cité de la Méditerranée, entre le Vieux-Port et Arenc”, note Frédéric Moschetti. Ainsi au pied du Fort Saint Jean, deux nouvelles infrastructures culturelles vont bientôt sortir de terre : le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) et, le jouxtant, le Centre régional de la Méditerranée, futur lieu d’expositions et de manifestations culturelles. “Sur le front de mer, les Terrasses du port offriront, sur 45 000 m2, des promenades, des espaces commerciaux, une douzaine de restaurants ainsi que des espaces sportifs et de loisirs, dont un terrain de beach soccer développé par les frères Cantona”, poursuit le directeur du développement économique et de l’emploi de l’EPA Euroméditerranée. Trois autres sites vont venir également compléter ce panorama loisirs : une FRAC sur le boulevard de Dunkerque, le Silo d’Arenc qui va être transformé en une salle de concert de 2000 places (ouverture prévue en 2010) et l’Euromed center, qui abritera un centre de convention composé d’une salle de grande capacité et d’une vingtaine d’espaces modulables, un hôtel Courtyard by Marriott de 4 étoiles et un multiplexe opéré par Luc Besson.Pour accompagner la croissance d’Euroméditerranée, Marseille a lancé un schéma de développement hôtelier. Largement étoffé et diversifié, le parc hôtelier de Marseille couvrira d’ici à trois ans toutes les catégories hôtelières, des établissements économiques jusqu’au premier palace de la ville, l’InterContinental. “On s’aperçoit aujourd’hui que les villes qui ont les meilleurs taux d’occupation sont celles qui ont su développer un parc hôtelier suffisamment dense et varié pour répondre à la fois aux attentes des touristes de loisirs mais également aux demandes de la clientèle d’affaires et des organisateurs d’évènements. Marseille, comme Barcelone avant elle, l’a bien compris en offrant des réponses à ces deux segments”, souligne Jean-Claude Fouchet, directeur opérationnel Ibis région PACA. Pour se développer et devenir réellement attractif, un quartier doit être facilement accessible: tous les acteurs économiques s’accordent sur ce point. Idéalement situé entre le quartier de la Gare Saint-Charles à l’Est et l’aéroport international Marseille-Provence à l’Ouest, Euroméditerranée bénéficie d’un très bon réseau de transports en commun : métro, tramway, et lignes de bus irriguent parfaitement l’ensemble des quartiers de la zone. Des aménagements sont également attendus, notamment du côté du quartier gare, qui après avoir connu une première métamorphose avec l’arrivée du TGV Méditerranée, va être complètement réhabilité pour devenir un véritable pôle d’échanges multimodal. L’échéance 2013 n’a jamais été aussi proche…2 000 chambres à l’horizon 2012Signe de la forte attractivité d’Euroméditerranée, plusieurs projets hôteliers sont actuellement en cours sur le site. Deux B&B vont bientôt voir le jour quartier des Docks, un Holiday Inn Express va s’implanter quartier Saint-Charles, suivi par l’ouverture en 2012 d’un hôtel InterContinental près de l’hôtel Dieu, et d’un hôtel Courtyard au coeur du pôle Euromed Center. Accor, opérateur historique sur Marseille, et premier à avoir planté son drapeau sur le site avec l’ouverture en août dernier de ses enseignes Ibis et Suitehotel quartier de la Joliette, n’est donc plus le seul hôtelier sur la zone.En tout, à l’horizon 2012, ce sont ainsi plus de 2 000 nouvelles chambres qui vont s’ajouter aux 4 600 existantes. “Nous travaillons main dans la main avec les hôteliers, afin de développer l’offre d’accueil en fonction des besoins du site, mais aussi en harmonie avec le reste de l’offre marseillaise”, souligne Frédéric Moschetti. “Sur la partie hôtelière, Marseille a eu à coeur de proportionner son offre aux attentes du marché”, confirme Maxime Tissot. “Le schéma de développement hôtelier avait ainsi fait apparaître un déficit d’hébergement sur toutes les catégories d’étoiles, notamment sur le haut de gamme. Aujourd’hui la présence de grandes chaînes internationales (Marriott, Radisson, InterContinental) a permis de combler notre insuffisance en matière d’accueil 4 étoiles et luxe, mais des efforts sont néanmoins encore à faire sur le 2 et 3 étoiles”.La parole aux hôteliers…Laurent Bonnefous, directeur du développement B&B _ “Durant ces dix dernières années, Marseille a connu un développement drastique de son économie. Comme Barcelone avant elle, elle a choisi de se tourner vers la mer et cela lui réussit. Aujourd’hui, on peut dire qu’elle a toutes les cartes en main pour devenir une destination de premier plan sur tout le pourtour méditerranéen. Les pouvoirs publics et l’EPA Euroméditerranée ont prouvé que lorsqu’on s’en donne les moyens, ça marche : la greffe prend. Et l’hôtellerie s’en ressent. Ainsi, aujourd’hui, en terme de RevPAR, Marseille a même un léger avantage par rapport à ses deux concurrentes, Lyon et Lille. Elle se positionne même comme une capitale transnationale, car si elle a 20 ans de retard par rapport à Barcelone, elle est en train de le combler. C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi d’implanter un hôtel B&B de 125 chambres en plein coeur du nouveau quartier des affaires du site d’Euroméditerranée, rue de Forbin précisément. C’est un produit destiné principalement aux femmes et hommes d’affaires. Tout comme d’ailleurs notre prochain projet hôtelier d’au moins 130 chambres qui devrait voir le jour vers 2013, toujours en centre ville de Marseille”.Grégory Bonnet, directeur de l’établissement sur le site Ibis Euromed _ “Aujourd’hui, le site d’Euroméditerranée est entré dans une vraie dynamique de développement. On s’en rend compte avec l’implantation croissante de nouvelles sociétés, sièges sociaux compris. Tout cela crée des flux qui profitent largement au développement hôtelier. Ainsi, depuis l’ouverture de notre Ibis (192 ch.) en août 2008 sur le quartier de la Joliette - réalisée conjointement avec un Suitehotel de 127 suites -, nous avons dépassé nos prévisions en matière de fréquentation avec un TO moyen de + 70 % (sur la période d’août à fin décembre 2008). Août, pourtant mois d’ouverture, fut même exceptionnel grâce à la clientèle des croisiéristes. Car bien que Euroméditerranée s’affirme avant tout comme un quartier d’affaires, la politique des pouvoirs publics en matière de développement a favorisé les aménagements mixtes (logements, centres culturels, musées, parcs, bureaux…). Cela crée une activité plus constante et nous permet de miser sur une clientèle affaires en semaine mais aussi de plus en plus loisirs pendant l’été et le week-end. On compte également beaucoup sur 2013, année où Marseille sera capitale européenne de la culture, dont l’impact sur l’attractivité de la destination promet d’être énorme”.

