Après des mois de janvier et de février 2011 dans la lignée de la forte reprise amorcée depuis le printemps 2010, le mois de mars est marqué par un léger recul du RevPAR, qui s’explique par une série de phénomènes conjoncturels. Sur l’ensemble du trimestre, la tendance est toujours bien orientée, avec une hausse cumulée de quelque 5% du RevPAR, portée par les performances des catégories haut de gamme. Si le calendrier des événements majeurs est très favorable pour la France sur l’année 2011, il est encore difficile de mesurer l’impact des troubles internationaux tant géopolitiques que géologiques.
Après une progression identique de 8,7% du RevPAR en janvier et en février derniers, soutenue dans les deux cas par une amélioration du taux d’occupation de plus de 2 points et des prix moyens de quelque 4%, les performances du mois de mars perturbent ce mouvement en avant. Pour la première fois depuis un an, l’indicateur du Revenu par chambre disponible affiche une évolution négative. Modeste (-1,2%), cette baisse trouve son explication dans la chute des taux d’occupation dans toutes les catégories, et plus particulièrement sur le segment économique 2 étoiles. Il faut dire aussi que le mois de mars a cumulé plusieurs phénomènes conjoncturels qui expliquent ce petit accès de faiblesse. En premier lieu, l’amélioration des indicateurs hôteliers français a débuté en mars 2010, notamment grâce à une amélioration de 3,5 points de TO.On peut s’attendre aussi à l’impact positif des événements internationaux générateurs de nuitées comme les réunions du G8 en Normandie en mai, l’Airshow du Bourget en Juin, le Congrès mondial de cardiologie en Août, les différentes réunions du G20 qui se succèdent avec un grand rendez-vous en septembre sur la Côte d’Azur. MKG Hospitality table sur une progression annuelle du RevPAR comprise entre 6,5% et 8,5%.L’évolution 2011 pouvait difficilement être du même niveau, d’autant que le décalage des vacances scolaires a joué sur certaines zones de montagne avec une baisse de fréquentation. Par ailleurs, les périodes électorales ne sont pas favorables à l’organisation de déplacements d’affaires et de séminaires. Avec deux week-ends d’élections cantonales, même si le scrutin n’a pas été largement suivi, les réunions d’entreprise autour de ces périodes sont traditionnellement plus limitées. ?C’est d’ailleurs le segment deux étoiles qui a enregistré le plus fort recul de son taux d’occupation, le segment le plus présent sur le territoire des régions françaises, alors que le haut de gamme résiste mieux”, analyse Georges Panayotis, président de MKG Group. “Il faut constater, de façon plus positive que les prix moyens n’ont pas été touchés par ce mouvement de recul. L’hôtellerie économique a réagi à ce repli de l’activité avec une évolution tarifaire très prudente ; le haut de gamme dispose encore de réserve pour continuer la progression entamée l’an passé”. Sur l’ensemble du 1er trimestre 2011, tous les indicateurs restent au vert, avec une stabilisation des taux d’occupation mais une progression régulière des prix moyens, signe de la poursuite du rétablissement du cycle hôtelier, tiré par les performances des hôtels haut de gamme. Dans les mois à venir, l’activité hôtelière française doit profiter d’un bon calendrier événementiel, pour entretenir le rattrapage des prix moyens qui ont encore de la marge par rapport aux meilleures années d’avant crise. ?Il est encore difficile de mesurer l’impact de la catastrophe à rebonds qui a touché le Japon”, poursuit Georges Panayotis. “Si l’hôtellerie haut de gamme va sans doute constater une absence de cette clientèle rémunératrice, en revanche, les événements d’Afrique du Nord incitent davantage les Français à rester dans l’Hexagone pour leurs vacances et nos voisins à choisir des destinations de proximité”.
