Analyses

plus

Coffrets cadeaux le marché se stabilise

7 min de lecture

Publié le 13/07/10 - Mis à jour le 17/03/22

Phénomène récent, l'explosion du marché des coffrets cadeaux a bien failli aussi lui être fatale. La croissance exponentielle du chiffre d'affaires des premiers arrivés sur le marché, comme weekendesk - repris depuis par Smartbox - ou Wonderbox, a suscité des vocations pas toujours très solides ou sérieuses. Autorités publiques et associations de consommateurs se sont intéressées de très près à un secteur qui a défrayé la chronique à la suite des plaintes répétées des détenteurs de coffrets : difficulté à joindre les prestataires, impossibilité de réserver aux dates intéressantes, traitement méprisant dans les établissements hôteliers, tromperie sur la réalité de la prestation, suppléments cachés, voire faillite frauduleuse de margoulins en tout genre.... Le ministère du Tourisme a inclut un article dans sa loi de Modernisation du tourisme pour obliger les acteurs du coffret-cadeau à s'enregistrer auprès d'Atout France et à prendre la responsabilité de leurs ventes. Mieux encore, la profession elle-même a éprouvé le besoin de se réguler et de se doter d'une charge déontologique en créant l'Association française des professionnels des cartes et coffrets cadeaux. Elle ne pèse encore que pour un tiers du marché mais compte élargir son influence progressissement. Après une multiplication par deux ou par trois chaque année du chiffre d'affaires, les éditeurs de coffrets cadeaux connaissent désormais une pause à laquelle la crise économique n'est pas étrangère. Le volume des ventes s'est stabilisé l'an passé autour de 350 à 400 millions d'euros selon les estimations les plus crédibles. Cela ne remet pas en cause ce canal de distribution que les chaînes volontaires ont adopté rapidement comme élément fédérateur de leur réseau, porteur d'une bonne image et de chiffre d'affaires conséquent en faisant le choix de la valeur ajoutée plutôt que celle du produit au rabais. Le marché entre dans une nouvelle phase, celle où les quelque 70 intervenants vont connaître le phénomène naturel de concentration et celle où la maturité va prendre le pas sur la jungle concurrentielle des débuts. Le mouvement est engagé avec plusieurs rapprochements annoncés. Les hôteliers et restaurateurs doivent donc être encore plus attentifs dans le choix de leurs partenaires et le montant des commissions qui leur sont demandées.

Canal de distribution - Les acteurs du coffret-cadeau se professionnalisent davantage

Qui aurait pensé, en 2003, quand Weekendesk propose ses premiers coffrets cadeaux permettant de partir en escapade à prix cassés que la formule connaîtrait un tel succès ? En 2009, l’Association française des professionnels des cartes et coffrets cadeaux AFP3C (voir entretien) a recensé plus de 70 prestataires de tailles diverses pour un chiffre d’affaires annuels estimé entre 400 et 500 millions d’euros. Ce chiffre traduit une pause dans la croissance à deux chiffres du secteur des coffrets cadeaux enregistré au cours des dernières années. Il recouvre aussi une réalité très contrastée entre quelques gros poids lourds – principalement Smartbox et Wonderbox – qui trustent plus des deux tiers du marché et une multitude d’autres opérateurs, attirés par le succès de la formule auprès du public, et qui se contentent du reste. C’est d’ailleurs ce foisonnement qui a créé une tension compréhensible entre les destinataires des coffrets – ceux qui les ont acheté ou reçu en cadeaux – les sociétés qui les packageaient, et les hôteliers et restaurateurs, qui devaient assurer la prestation.La logique économique de chacun des intervenants était souvent contradictoire d’où une série de problèmes récurrents : pour les éditeurs, une marge supplémentaire provenait des coffrets vendus et non utilisés. Ils n’avaient donc pas trop intérêt à pousser à la consommation. Pour les hôteliers qui devaient accepter des taux de commercialisation de 20 à 30%, la rentabilité ne se justifiait que pour remplir des périodes très creuses et pas forcément un week-end en mai. Pour les clients et les heureux bénéficiaires qui pensaient avoir fait une bonne affaire, les refus systématiques de période ou le traitement «seconde zone» que leur accordaient les hôteliers avaient de quoi les décevoir et propager la rumeur de l’escroquerie à la marchandise.La...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Il vous reste 80% à découvrir.

Chaque semaine, l’équipe HON vous apporte un regard expert sur le monde de l’hospitalité.

En devenant membre, vous aurez accès à un écosystème complet : contenu exclusif, emploi, etc.

DEVENIR MEMBRE

Déjà membre ?

Pour aller plus loin

Chaque semaine, l’équipe HON vous apporte un regard expert sur le monde de l’hospitalité. En devenant membre, vous aurez accès à un écosystème complet : contenu exclusif, emploi, etc.

DEVENIR MEMBRE

Inscrivez-vous pour ajouter des thèmes en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des catégories en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des articles en favoris. Connectez-vous gratuitement pour voter pour la candidature.

Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ?