
• En septembre 2010, la fréquentation moyenne dans l'hôtellerie française dépasse le niveau de septembre 2008 (76,6% vs 76%) et le prix moyen retrouve un niveau similaire à celui de 2007, année record, même si l'on doit tenir compte de l'inflation. C'est dire que l'approche de l'automne 2010 est plus optimiste que celui qui a précédé le crack financier. • Paris et sa région, et, d'une façon générale, l'hôtellerie haut de gamme, sont les deux secteurs où le rebond est spectaculaire avec des progressions de Revenu par chambre disponible à deux chiffres et bien au-delà des 20%.
En matière d'activité hôtelière, le coup de grisou de la chute des banques américaines et la récession qui a suivi font presque partie de l'histoire ancienne. Le rétablissement est spectaculaire au niveau national, avec naturellement des écarts significatifs selon les catégories, plus ou moins favorisées par la reprise, et les régions où se concentrent l'activité internationale et Affaires. Il n'en reste pas moins qu'avec 13.7% de progression du Revenu par chambre disponible en septembre dernier, la France fait partie du trio de tête européen (avec le Royaume-Uni et l'Allemagne). La hausse de fréquentation a alimenté cette reprise depuis mai dernier et désormais le cycle engage une hausse régulière des prix moyens pour assurer une croissance solide, assise sur les deux moteurs à la fois. Toujours en première ligne, l’hôtellerie parisienne a dépassé la barre des 91% de TO (+ de 80% en 4*). Les catégories économiques suivent le mouvement mais avec une ampleur moindre, compte tenu de leur résistance aux aléas conjoncturels, avec un RevPAR compris dans une fourchette entre 4% et 6%.Méthodologie : la Base de données de MKG.Hospitality effectue chaque mois le traitement statistique des parts de marché de plus de 3 500 hôtels : analyse personnalisée des taux d’occupation, prix moyens et RevPAR face au marché concurrentiel, en fournissant des indices de performances et des indices de pénétration des marchés, avec plus de 20 ans d’historique..Les traitements respectent les règles de déontologie, de confidentialité et de maintien de la concurrence édictées par les autorités de l’Union européenne.Dans une moindre mesure, l’hôtellerie en province profite aussi de l’effet d’accélération pour enregistrer une progression globale +5,5% du RevPAR. Toutes les régions françaises sont en positif à l’exception du Midi-Pyrénées pénalisé par l’hôtellerie toulousaine (-3,2%).Zoom sur le "top" du mois : Nice, la vague porteuse du tourisme d’affairesDepuis trois ans, Nice a entamé d’énormes travaux d’embellissement et le parc hôtelier s’est très largement rénové. C’est donc presque sans surprise que les acteurs du tourisme ont découvert les bons chiffres du mois de septembre. De fait, en septembre dernier, le taux d’occupation a grimpé de 5,3 points, et surtout, le RevPAR a bondi de 17,3% (voir graphes). Pour le directeur de l’Office du Tourisme, Denis Zanon, «la fréquentation a été satisfaisante. Nous poursuivons dans une tendance à la reprise pour l’hébergement touristique». Et pour beaucoup d’hôteliers, comme pour Antoine Attia, à la tête de trois 4* niçois, «la hausse de prix est elle aussi très rassurante. Elle permet d’atteindre de nouveau des prix acceptables et réalistes. Beaucoup d’établissements de la ville avaient bradé leurs chambres, et ce n’était bon pour personne».Président du Syndicat des Hôteliers Nice Côte d'Azur, Michel Tschann confirme : «c’est effectivement une bonne nouvelle que l’on peut attribuer, tout d’abord à un effet de rattrapage, mais aussi à l’augmentation du TO, et peut-être aussi au fait que la clientèle d’affaires, qui revient en septembre, est un peu moins regardante sur les prix. De toute façon, Nice reste une destination congrès moins chère que Paris ou d’autres grandes villes».Cette clientèle d’affaires a retrouvé le chemin de Nice d’autant plus aisément que la ville a fait des efforts pour répondre à ses besoins. Après avoir embelli le centre ville et engagé de nombreuses rénovations d’hôtels, Nice s’attaque au réaménagement des abords du port mais aussi à la création d’un centre de congrès supplémentaire et d’un grand nombre de lieux de culture (un muséum d’histoire naturelle, un centre architectural Jean Nouvel, un musée national du sport, la réhabilitation des abattoirs en ateliers d’artistes…). Parallèlement, la gare du Sud, classée monument historique, se transforme pour abriter un grand marché couvert, un gymnase et ses salles de sport et de culture ainsi qu’une médiathèque, un cinéma et un parking (pour 2013). De plus, la ville a réaménagé le Palais des congrès Acropolis, pour de meilleures conditions d’accueil. «Les travaux finiront en janvier, mais le plus gros est fait et les progrès sont donc déjà appréciables. Le réaménagement comprend des travaux dans le hall, le renouvellement de la signalétique, de la décoration des salles, des espaces communs et des zones d’exposition… »Nice est bien décidée tenir sa place comme destination européenne d’envergure. L’agenda des prochaines années se remplit de manière significative, avec des rendez-vous nationaux et surtout internationaux. L’édition de février 2011 du Carnaval "s’annonce déjà très bien", selon Michel Tschann, et dans les mois qui suivront, la ville doit aussi accueillir le G8. «Et nous avons déjà vu, en accueillant le Sommet France-Afrique cette année, la vitrine que peut offrir ce genre d’évènement», se réjouit Denis Zanon. Dès 2013, un autre évènement mettra de nouveau Nice sur le devant de la scène : les Jeux de la Francophonie. Et trois ans plus tard, le nouvel Olympic Nice Stadium devrait recevoir des matches de l’Euro 2015.Alors pour faciliter la circulation des nombreux visiteurs comme des locaux, la ville compte prolonger sa première ligne de tram et en créer une seconde d’ici 2016 qui relira l’aéroport à la gare, en passant par le port, desservant ainsi le cœur de Nice en préservant l’espace public en surface, notamment au moment des travaux. Même si tous les acteurs niçois s’accordent à dire qu’en cette période, il est difficile d’avoir une visibilité sur l’avenir, la dynamique et la multitude de projets enclenchés devrait permettre à Nice de continuer sur cette courbe positive.Nicole Spitz, directrice générale du Negresco Après 6 mois de travaux, nous avons ré-ouvert le 1er juillet. Nous avons fait une belle saison et un très bon mois de septembre, avec une fréquentation qui a dépassé nos espérances et un temps de séjour qui s’est allongé. La moyenne basse des séjours chez nous est de 3,3 jours et la moyenne haute de 6,4 jours. Sur ce critère précis, nous allons à contre-courant des autres hôtels de la ville. L’effet réouverture joue sans aucun doute un rôle dans cette réussite. Nos clients sont séduits par les travaux, mais aussi souvent surpris car nous avons intégré les toutes dernières technologies dans un palace bientôt centenaire. Par exemple un système de domotique dans les chambres. Nous sommes le seul palace disposant de cet équipement en France et allons continuer à nous illustrer de la sorte puisque nous aurons bientôt une salle de visioconférence dans notre nouveau business center. En effet, nous entamons une nouvelle vague de travaux durant lesquels nous allons créer ce fameux business center et rénover la terrasse ainsi qu’un certain nombre de chambres, d’ici au début de l’année 2011. Ce qui prouve que nous sommes très confiants quant à l’avenir du tourisme à Nice !Antoine Attia, Directeur Général Ventes La Collection, Grand Hôtel Aston 4*, Hôtel West-End 4*, Hôtel & Plage Beau Rivage 4* Jusqu’en mars, le début d’année a été difficile pour Nice. Depuis avril, on constate une nette reprise, mais on n'atteint pas encore le niveau de 2008... D’autres problèmes conjoncturels ont fait leur apparition, notamment les grèves. Le point positif, c’est que les prix moyens remontent à des niveaux acceptables. Mais nos hôtels n’avaient jamais trop baissé leurs tarifs, nous nous y sommes refusés compte tenu de la valeur de nos produits. Et la fréquentation de la ville augmente. Nous commençons à bénéficier des retombées de la politique volontariste de la ville. Mais hélas, nous manquons de visibilité, ne serait-ce que sur le mois de novembre. On sent que l’économie est encore fragile… Mais je reste très confiant pour l’avenir. Surtout parce que nos établissements disposent d’une forte clientèle très fidèle.Christophe Aldunate, Directeur Général du Palais de la Méditerranée 5*Il existe deux 5 étoiles complètement différents l’un de l’autre à Nice : le Negresco et nous. Le Palais de la Méditerranée est l’un des deux hôtels 5 étoiles sur Nice. Nous sommes ouverts depuis 2004 et notre clientèle se répartit à 70% d'individuels et de 30 % de clientèle dite en "groupes", pour laquelle nous disposons de 1750 m² d’espaces évènementiels. Quant au mois de septembre, il est traditionnellement un bon mois pour nous. Et cette année, cela s’est confirmé. La fréquentation a été au rendez-vous et surtout, nous avons fortement consolidé notre prix moyen avec une croissance à deux chiffres. Il semble que nous soyons dans une bonne dynamique, enclenchée avec le changement de mairie. La Ville a su changer son image et le parc hôtelier, grâce à des opérations de rénovation, suit ce mouvement. D’ailleurs, nous procèderons, dès cet hiver, à un rafraîchissement en profondeur des chambres Vues Mer et de la salle de petit-déjeuner. Un investissement important, mais nécessaire si l’on souhaite que Nice conserve un parc hôtelier des plus concurrentiels”.Michel Tschann, Président du Syndicat des Hôteliers Nice Cote d'Azur Quel bilan peut-on tirer de l’année 2010, et notamment du mois de septembre ? _ 2010 a vu la crise se résorber. Les 6 premiers mois de l’année ont été sensiblement meilleurs qu’en 2009, notamment grâce à de grands congrès, dont le sommet Afrique France. Les mois de juillet et août, qui ont été bons l’an dernier, ont marqué une légère augmentation. Et le mois de septembre a été très bon, notamment grâce à l’activité importante d’Acropolis. Mais aujourd’hui, l’hôtellerie niçoise rencontre quelques difficultés… Suite aux grèves et aux divers blocages, nous sommes pénalisés par l’image de la France à l’étranger. Or, la clientèle étrangère représente environ 60% du marché sur la Côte d’Azur. Cela nous rappelle que nous ne sommes à l’abri de rien. Mais si tout ce passe sans heurt, le bilan 2010, sans atteindre le niveau de 2008, a toutes les chances d’être meilleur que celui de 2009. Et 2011 devrait être un bon cru. En tout cas, le Carnaval de février se présente déjà très bien.Le parc hôtelier a-t-il beaucoup évolué ces derniers temps ? _ Du côté de la capacité d’accueil, nous n’avons pas observé de grosses variations récemment. Certains petits hôtels de 30 ou 40 chambres ont fermé leurs portes, ne pouvant plus faire face aux normes en vigueur, notamment concernant le personnel. Mais ils ont fait de très bonnes affaires et cela n’influe pas vraiment sur l’équilibre du parc. En revanche, c’est du côté de la qualité que l’offre a beaucoup évolué. Les hôteliers ont fait de lourds investissements dans des rénovations. 2009 a marqué un ralentissement pour des problèmes de trésorerie évidents, mais cette année, la vague de travaux reprend doucement. Elle vient aussi accompagner la nouvelle classification hôtelière. Quelques hôtels vont passer à la catégorie supérieure, et lancent donc des petits travaux. Pas énormes. Mais assez importants pour continuer d’améliorer le quotidien et le parc hôtelier niçois dans son ensemble. Un parc qui a l’avantage d’être très complet. Tout d’abord, il s’agit du deuxième de France, après Paris, en termes de capacité. Et puis nous avons, à côté de nos hôtels de luxe, beaucoup d’établissements économiques de très bonne qualité. Ce qui est primordial lorsque l’on reçoit des événements de taille.Les grands travaux de la ville ont-ils eu des retombées directes ou indirectes sur l’hôtellerie ? _ Pour beaucoup d’entre eux oui. Pour booster le tourisme d’affaires, par exemple, le palais Acropolis méritait de combler quelques faiblesses. Les travaux sont presque finis et nous pouvons tous nous en réjouir. Quant au tramway, il a permis de réduire un peu l’écart existant entre les hôtels de périphérie et ceux de centre ville. Aujourd’hui, les congressistes hésitent moins à prendre une chambre près de la vieille ville par exemple, pour pouvoir visiter Nice durant leur temps libre. Ils savent qu’ils accéderont aisément à Acropolis le lendemain. Et les projets à venir permettront aussi au parc hôtelier de se développer. D’ici 4 ou 5 ans, 400 à 500 chambres devraient voir le jour à côté du futur Palais des expositions par exemple.Jean Luc Frondas, directeur de l’hôtel Ibis Aéroport 2010 est restée une année difficile pour nous, mais il est vrai que septembre a été un bon mois. Sans doute grâce à une jolie arrière saison. Il n’en reste pas moins que nous sommes relativement tributaires de l’activité aéroportuaire, puisque nous sommes situés juste à côté. Et si les choses vont mieux qu’en 2009, elle a tout de même encore chuté de 0,06% en 2010. Et puis, ces deux dernières années, 2 hôtels (140 chambres en tout) ont été créés dans cette zone, alors il faut que les choses se stabilisent un peu. Mais nous espérons que 2011 sera meilleure ! Et puis nous attendons avec impatience la deuxième ligne de tram, qui reliera l’aéroport au centre ville. Cela permettra à mes clients d’arriver plus facilement, mais aussi de pouvoir se déplacer jusqu’en ville, en laissant la voiture ici. Hôtellerie de chaînes - tous segments confondus : Les tops et les flops des agglomérationsSi Toulouse retrouve de la vigueur en matière de fréquentation (+1,3 point), son hôtellerie d’affaires reste pénalisée par l’existence de contrats Corporate négociés au plus fort de la tempête et par l’absence du Congrès des organismes HLM organisé cette année à Strasbourg. La capitale alsacienne, qui est dans une phase positive depuis plusieurs mois, en a profité et fait quasiment aussi bien que Paris en enregistrant une croissance de +26,1% en septembre dernier. Comme ceux de Strasbourg, les hôteliers de la plupart des grandes métropoles françaises peuvent se montrer satisfaits du mois écoulé. Avec une hausse de 17,3%, Nice mène la danse devant un peloton composé de Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon et Nantes qui enregistrent des progressions comprises entre 8% et 12%. Marseille (-0,5%) est en net retrait.Résultats cumulés pour le début d'année 2010 tous segments confondusEn données cumulées sur neuf mois à fin septembre, la réactivité de l'hôtellerie française se confirme au-delà des prévisions établies en début d'année. Ce qui aurait dû être une année de consolidation se transforme en année de reprise à grande vitesse avec une progression cumulée de 5,7% du Revenu par chambre disponible. La terrible année 2009 est en passe d'être effacée des mémoires même s'il faut rappeler que la progression en pourcentage ne veut pas dire que les valeurs absolues soient totalement satisfaisantes. Le cycle sera effectivement dans sa partie la plus favorable quand le niveau des prix moyens sera revenu à celui du début 2008, les plus favorables de l'histoire récente de l'hôtellerie française. Le mouvement est bien engagé car la progression du taux d'occupation est plus modeste, dès lors que l'on dépasse régulièrement les 75%. C'est bien le moteur des prix moyens qui a pris le relais avec une hausse significative. Le mois d'octobre s'annonce déjà comme un autre mois record qui va donner la tendance de fond de l'année, sachant que les deux mois suivants risquent d'être perturbés à la fois par les mouvements sociaux et la faiblesse naturelle de l'activité séminaires.Base de donnéesEchantillon : les tendances fournies par la Base de données de MKG.Hospitality sont fondées sur le traitement mensuel des indicateurs de performance de 11 000 hôtels, récoltés hôtel par hôtel, représentant 1 100 000 chambres..Cet échantillon, le plus large en France et en Europe, est en croissance régulière de 7 % l’an depuis 2004..Il inclut à ce jour la quasi totalité de l’offre des chaînes intégrées et un nombre de plus en plus important d’hôtels indépendants..Il représente 60 % du chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble de l’hôtellerie française.Outils de suivi : au-delà des performances mensuelles, la Base de données de MKG.Hospitality dispose d’un programme de suivi des performances quotidiennes - Hotelcompset Daily® - sur les principales places européennes. 1.500 hôtels suivis quotidiennement à ce jour. Il permet de suivre en temps réel l’évolution des places et des grands pays européens. La base de données conduit des missions d’analyse concurrentielle et d’information sectorielle pour le compte des investisseurs, des institutions financières, des organismes publics, ainsi que pour les chaînes internationales.Méthodologie : la Base de données de MKG.Hospitality effectue chaque mois le traitement statistique des parts de marché de plus de 3 500 hôtels : analyse personnalisée des taux d’occupation, prix moyens et RevPAR face au marché concurrentiel, en fournissant des indices de performances et des indices de pénétration des marchés, avec plus de 20 ans d’historique..Les traitements respectent les règles de déontologie, de confidentialité et de maintien de la concurrence édictées par les autorités de l’Union européenne.