L’industrie hôtelière démontre cette année encore son dynamisme et son rôle majeur dans l’économie mondiale et s’affiche comme un relais de croissance possible pour certains marchés en difficulté. Malgré les tensions et l’instabilité politique qui règnent sur les différentes parties du globe : Syrie, Turquie, Vietnam, l’Ukraine, la Thaïlande,… rien ne semble stopper l’amélioration des performances hôtelières et le développement de projets hôteliers. L’activité hôtelière progresse, soutenue par les segments haut de gamme et luxe corrélés à un nombre de milliardaires et de millionnaires en constante augmentation. Cependant certains marchés s’essoufflent et peinent à se relancer en raison d’une clientèle domestique au pouvoir d’achat appauvrit et un chômage qui s’installe dans la durée.
La progression du RevPAR se poursuit
L’année 2013 marque une nouvelle progression du RevPAR des chaînes intégrées pour la quatrième année consécutive et estimée à 3,7% à 74 US dollars. Les résultats reflètent ainsi une tendance globale positive sur l’ensemble des segments. Parallèlement, l’offre de l’industrie hôtelière s’est nettement développée au cours de l’exercice 2013, +3,2% représentant 250 000 chambres supplémentaires par rapport à 2012. La croissance des groupes hôteliers répond donc à l’augmentation de la demande et des flux touristiques mondiaux. Malgré la crise économique de 2009 qui a engendré une forte contraction du RevPAR de 14,4%, la fragilité de l’économie en 2012 et 2013 a peu impacté les résultats hôteliers et l’évolution à la hausse du RevPAR au niveau mondial. Ce dernier est soutenu en 2013 par une évolution à la hausse du taux d’occupation (+1,2 point) et des prix moyens (+1,8%). La progression des indicateurs de performance est plus significative sur les segments milieu de gamme (33,4% de l’offre de chaîne mondiale) et haut de gamme (38% de l’offre de chaîne mondiale). Le bilan de l’activité en 2013 s’est traduit par un développement de 7% de plus par rapport à 2012 du chiffre d’affaires hébergement des chaînes hôtelières, estimé au global à 321 milliards de dollars américains.
Les disparités géographiques persistent
Les signes positifs de la croissance des chaînes hôtelières, observés à l’échelle mondiale, révèlent cependant des disparités géographiques et entre les différentes catégories d’hôtels. Les niveaux d’occupation sont plus élevés sur les segments haut de gamme et luxe. Ces catégories d’établissements sont celles qui connaissent les plus fortes progressions de RevPAR en 2013 grâce à l’amélioration des prix moyens. Cette croissance des prix (plus 3,1% sur pour les hôtels haut de gamme et +5,2% pour les unités très haut de gamme et luxe) est soutenue par la demande internationale. Les performances observées sur le segment milieu de gamme sont également très favorables avec une croissance du RevPAR de 3,6%. Les taux d’occupation sont en hausse d’un point et le prix moyen s’affermit de 2,1%. En revanche, les catégories super-économique et économique sont en retrait. Si le segment super-économique maintient son RevPAR légèrement à la hausse (+2%) avec des améliorations modérées des taux d’occupation et prix moyens, l’hôtellerie économique enregistre un repli de son prix moyen de 1,9%. Ce résultat s’explique d’une part par la modération des évolutions tarifaires pour ce type d’hôtels répondant à la demande des clientèles domestiques plus fortement frappées par la crise économique, et d’autre part, par le développement massif d’une année à l’autre du segment dans des zones où les prix sont moins élevés, résultant notamment du développement des groupes chinois.
Les groupes américains moteurs de la croissance
En 2013, la croissance de l’activité hôtelière est portée par les groupes américains et la reprise de l’activité en Amérique du Nord, désormais tirée par l’amélioration des prix moyens. En Chine, même si la croissance économique se maintient à des niveaux qui font rêver vus d’Europe, autour de 8%, les groupes doivent faire face à une activité qui semble ralentir, alors que l’offre continue de progresser très fortement impactant directement les performances hôtelières. L’Europe connaît également des difficultés. En dépit d’un rebond des taux d’occupation après la crise de 2012 dans la plupart des pays et à l’échelle du continent, le prix moyen peinent à retrouver les chemins de la croissance, dans un contexte économique plus incertain et difficile pour les entreprises et les ménages.