
Un communiqué de presse MKG Consulting. À l’approche de la fin de la saison estivale, l’heure du bilan a sonné et l’hôtellerie européenne s’en sort bien : malgré de nombreux aléas climatiques et une inflation croissante, l’activité hôtelière européenne est meilleure qu’avant- COVID (+23%) et surtout que l’an passé, avec un RevPAR en croissance de +7% relativement à l’été 2022. Et si certains territoires ont souffert en raison de la canicule et des incendies, d’autres zones en auraient-elles profité ?
L'hôtellerie fait recette
Si l’hôtellerie européenne ne parvient pas encore tout à fait à rattraper ses niveaux de fréquentation d’avant-COVID, malgré les aléas climatiques dans le Sud de l’Europe qui ont marqué le début de la saison d’été, les chiffres d’affaires ont atteint de nouveaux records.
En effet, à l’échelle du continent, le mois de juillet a été très bon. Les établissements hôteliers ont enregistré une hausse de +0,2 pts de taux d’occupation par rapport à l’an passé qui avait déjà été solide. Si la fréquentation n’est pas revenue à la hauteur des niveaux d’avant-crise (-3,8 points / 2019), le RevPAR moyen européen a lui atteint un nouveau palier à 105,7€ HT soit +8,3% supérieur à l’an passé grâce à des prix moyens toujours en hausse (+8,1% par rapport à 2022, soit +31,3% par rapport à 2019)
La reprise a été moins marquée en août, stable au niveau des taux d’occupation lorsque les prix moyens ont encore grimpé, mais plus modérément (+5,4% par rapport à août 2022).
En Europe, les habitudes de voyages reprennent...
A l’échelle du continent les résultats sont là mais tous les pays n’ont pas été logés à la même enseigne. Relativement à la période pré-covid, La Hongrie et la République Tchèque ont enregistré des hausses de RevPAR colossales en raison de taux d’inflation considérables mais « objectivement » l’Italie est l’un des pays d’Europe à s’en sortir le mieux.
ÉVOLUTION DES PERFORMANCES HÔTELIÈRES EN JUILLET, AOÛT ET ÉTÉ 2023 RELATIVEMENT À L’ANNÉE 2022, PAR PAYS



Si la santé du secteur est bonne cet été, celle-ci s’explique toutefois avant tout par la hausse considérable des prix moyens. L’ensemble des pays enregistre toujours un léger retard de fréquentation relativement à l’été 2019, notamment au nord et à l’est du continent, où la fréquentation a tout de même fortement rebondi par rapport à l’été dernier.
... Mais pas de manière habituelle
Mais si les envies de voyager reprennent, certaines habitudes semblent avoir quelque peu changé. Les touristes bouderaient-il les plages et le sud de l’Europe ?
En effet, cet été, la République Tchèque (+12,1 pts), la Hongrie (+9,8 pts), le Royaume-Uni (+4,5 pts), l’Autriche (+3,9 pts) et les Pays-Bas (+3,7 pts) affichent les plus forts taux de croissance en termes de taux d’occupation. A l’inverse, les marchés d’Europe du Sud enregistrent des croissances plus faibles ou pour certains des reculs des taux d’occupation, à l’image de la Grèce (-1,4 pt) ou du Portugal (-2,2 pts). Les vagues de chaleur extrêmes au sud de l’Europe, et notamment les incendies, ont pu contribuer à faire changer d’avis les touristes sur leurs vacances.
Mais grâce à une inflation généralisée, l’ensemble des chiffres d’affaires ont bondi par rapport à l’été 2022. Les moins bons élèves cette année sont l’Allemagne et la France avec respectivement +1% et +1,7% de hausse d’activité, tandis que l’Italie ou les pays d’Europe Centrale ont, eux, signé des croissances de revenu à deux chiffres.
Tandis que la sous-performance allemande s’explique par son contexte économique & social plus morose, la France comme la Grèce ou le Portugal sont, eux, habituellement des moteurs d’activité en saison estivale. Mais ce triptyque de pays était également celui qui avait été aux avant-postes de la reprise du marché hôtelier et formait le trio gagnant de l’été 2022. Le repli de la fréquentation qui y est constaté fait donc suite à un millésime exceptionnel. Surtout, cela montre que les effets de rattrapage post-covid y sont terminés ; ces pays sont entrés dans un nouveau cycle.
Plus localement, les touristes semblent avoir délaissé le littoral, sauf au nord du continent comme en Allemagne et en Pologne où ils ont été plébiscités avec une croissance de fréquentation de plus de 2 points de taux d’occupation. A l’inverse, en Grèce, le littoral (très prisé donc cher / avec des prix en forte hausse) a moins eu la cote tandis que l’intérieur des terres, plus abordable, a maintenu son niveau de fréquentation. Même chose en Italie, où le littoral a perdu en fréquentation par rapport à l’été 2022 : la forte hausse du RevPAR sur la Péninsule a été portée par les prix et un fort regain d’activité dans ses destinations culturelles, urbaines et de montagne.
MÉTÉO DES LITTORAUX : QUELLES DYNAMIQUES DE FRÉQUENTATION ?
ÉVOLUTION DU TAUX D’OCCUPATION VS. 2022 (EN PTS)
L'été des métropoles
Finalement, ce sont donc les marchés dont l’activité est très liée aux grandes métropoles qui ont le mieux performé cet été. Les Pays-Bas avec Amsterdam, l’Autriche avec Vienne, la République Tchèque avec Prague ou encore la Hongrie avec Budapest ont ainsi affiché des croissances considérables.
Amsterdam par exemple a affiché en juillet une croissance de plus de +7 pts de taux d’occupation par rapport à juillet dernier accompagné d’une hausse de prix à presque 10%, permettant à la Venise du Nord d’enregistrer une hausse de RevPAR de presque 20% par rapport à juillet 2022.
Plus au nord, Edimbourg (notamment en raison du Festival international d’Edimbourg qui s’est tenu du 4 au 27 août) et Londres ont porté la croissance du Royaume-Uni cet été.
Et sur les marchés où la croissance d’activité s’est faite plus timide, en Allemagne par exemple, Munich et Hambourg ont aussi porté la reprise avec des croissances de fréquentation et de RevPAR.
Cette observation témoigne aussi du retour des clientèles internationales en Europe, et notamment long courrier (américains, asiatiques...) et/ou à haut pouvoir d’achat. Preuve en est avec l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle qui a accueilli plus de 6,5 millions de passagers en juillet soit +9,2 % de plus que l’an passé.
MÉTÉO DES MÉTROPOLES : QUELLES DYNAMIQUES DE CHIFFRE D’AFFAIRES ?
ÉVOLUTION DU REVPAR EN JUILLET 2023 VS. 2022 (EN %)
Au sein de chaque pays on observe également que les dynamiques ont changé : le retour des clientèles étrangères dans certaines destinations, la volonté de nombreux locaux de voyager autour de chez eux et/ou moins cher, et de nouvelles habitudes tant de destinations que de calendrier ont eu tendance à faire évoluer les schémas habituels des vacances.
ÉVOLUTION DU REVPAR EN FRANCE, EN ALLEMAGNE ET EN ESPAGNE EN ÉTÉ 2023 RELATIVEMENT À L’ANNÉE 2022
En Allemagne, c’est la région de Hambourg qui a enregistré des records d’activité cette année (+13,4% de RevPAR / été 2022) tandis qu’en Espagne, la région viticole de la Rioja (+20,7%), au pied de la cordillère Cantabrique dans l’intérieur du pays a suscité beaucoup d’intérêt. Les régions à croissance les plus importantes sont aussi souvent les régions les moins chères, témoignant de l’impact de l’inflation sur les déplacements des touristes.
A l’image du reste de l’Europe, les grandes métropoles espagnoles ont aussi eu tendance à performer, à l’instar de Séville ou Bilbao qui ont enregistré des croissances de RevPAR à plus de 10% en juillet par rapport à l’an passé. A l’inverse, les deux gros moteurs du pays que sont Barcelone et Madrid, aussi connue pour leurs fortes fréquentations en période de vacances, ont perdu en taux d’occupation en juillet 2023 relativement à juillet 2022, même si cela a été bien plus que compensé par de fortes hausses des prix.
Et de la même manière, en France, si les littoraux et le Sud (notamment la Corse) ont sous-performé, d’autres destinations comme l’Ile-de-France ou le Grand Est s’en sont très bien sortis (pour plus de détails : Bilan été 2023).
Alors, si l’environnement économique et social (inflation, changement climatique, questionnement sur les manières de voyager...) est incertain, à l’heure actuelle, la soif de voyager est toujours prégnante et seules les habitudes semblent en train de changer.
Vanguelis Panayotis, CEO MKG Consulting, a déclaré : « L’été 2022 des littoraux a laissé place à l’été 2023 des métropoles, porté par le retour des clientèles internationales et à haut budget. Le marché hôtelier européen signe ainsi des performances records, mais les pays les plus avancés dans la reprise ont déjà basculé dans un nouveau cycle, avec des prix toujours en forte hausse mais un tassement de la fréquentation ».


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