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Au mois d’août, le business se met en vacances

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Publié le 14/09/10 - Mis à jour le 17/03/22

Après l’excellente, presque étonnante, performance de l’activité hôtelière du mois de juillet, les observateurs s’attendaient à une baisse de régime au mois d’août. Elle s’est bien produite sous le double effet de la baisse de la clientèle Affaires qui pénalise les grandes métropoles et de l’absence dans l’hôtellerie de luxe de la clientèle moyen-orientale. Il n’en reste pas moins que l’orientation est toujours positive et que le solde estival entretient le retournement favorable du cycle hôtelier, avec une croissance cumulée de l’indicateur RevPAR de 4,5% à fin août 2010.

L’analyse de Vanguelis Panayotis, Directeur du développement MKG GroupEst-ce que ce creux d’activité risque de peser sur l’avenir ? Ramenons les choses en proportion. Les baisses d’activité ou de RevPAR constatées dans deux catégories restent inférieures à 1%. Les niveaux atteints, proches de 70% de taux d’oc­cupation au niveau national, sont enviés par la plupart de nos voisins, à l’exception sans doute du Royaume-Uni qui profite d’un fort rebond. Il faut plutôt parler d’une baisse de régime dans la montée en puissance, mais le mouvement n’est pas enrayé pour autant. Nous allons entrer dans des mois forts où la comparaison avec les performances de 2009 seront naturellement très favorables. Si l’on regarde le cumul de progression à fin août, le Revenu par chambre disponible a déjà gagné 4,5%, ce qui est dans le haut de la fourchette de nos estimations annuelles. Les premières indications d’activité sur septembre sont bonnes. On l’a constaté sur les courbes d’évolution du RevPAR sur les douze derniers mois, la tendance n’est pas lisse, elle connaît aussi des variations en fonction de gros événements comme les salons parisiens biennaux, les comportements de clientèles importantes ou les variations du taux de change. D’où l’intérêt de suivre quasiment au jour le jour l’évolution de ces tendances comme le permettent les outils que nous avons développés. Je rappelle pour mémoire que nous avons été les premiers dès janvier 2010 à prévoir un rebond de la demande, contrairement à d'autres observateurs plus pessimistes, et que nous l'avons même affiné et réactualisé en mai dernier.La “modeste” performance de l’hôtelle­rie française au mois d’août était-elle prévisible ? Le terme “modeste” est effectivement à mettre entre guillemets car nous nous étions habitués depuis le mois de mars dernier à un fort rattrapage de l’indica­teur RevPAR sur les mois équivalents de 2009. Nous avons plusieurs fois frôlé ou atteint les progressions à deux chiffres dans les catégories haut et milieu de gamme qui sont les plus sensibles aux effets de reprise d’activité. La croissance n’est que de 1,6% par rapport à août 2009, mais il faut noter que les deux moteurs de croissance, le taux d’occupation et le prix moyen, restent posi­tifs. Disons qu'ils sont un peu plus poussifs mais on s’y attendait pour plusieurs raisons conjoncturelles. Nous avions déjà annoncé en décryptant les performances de juin et juillet que le décalage du calendrier du Ramadan aurait un effet sensible sur l’activité de l’hôtellerie de luxe à Paris et sur la Côte d’Azur.Est-ce la seule explication ? Y a-t-il un risque de rechute de l’activi­té comme le craignent certains observateurs aux Etats-Unis ? Comme le montrent les chiffres d’évolution d’activité par catégorie, les deux segments qui connaissent un petit “coup de mou” sont le 2 étoiles et le 4 étoiles. A l’évidence dans l’hôtel­lerie très haut de gamme, l’absence des clients fortunés du monde musulman a pénalisé les hôtels du Triangle d’Or parisien et les palaces de la Riviera. Les sommes en jeu sont consi­dérables et ce qui a été engrangé par les hôteliers sur cette clientèle en juin et juillet doit bien être compensé par une baisse sensible au mois d’août. Cette baisse n’a pas été totalement compensée par le retour remarqué de la clientèle de la zone dollar, qui a profité de la faiblesse actuelle de l’euro. Cette clientèle essentiellement touristique a davantage privilégié les 3 étoiles urbains de bon niveau. En ce qui concerne l’activité des 2 étoiles, le schéma traditionnel de vacances des Français entre le 15 juillet et le 15 août permettait d’escompter une reprise de fréquentation après cette date dans l’hôtellerie d’affaires des grandes métropoles. Cela n’a pas été le cas. La reprise a été plus diffuse, tout comme les départs ont été plus étalés. La météo a joué un rôle qu’il ne faut pas négliger, perturbant le début du mois et incitant à des décalages chez tous ceux qui avaient le choix. Pendant les 15 derniers jours du mois d’août, les hôtels 2* - la plus forte catégorie du parc hôtelier français - n’ont pas retrouvé la clientèle Affaires itinérante. Quant aux observations sur une possible rechute aux USA, il faut rappeler que le comportement du marché européen, et encore plus du marché français, est largement déconnecté du marché US.Est-ce que ce creux d’activité risque de peser sur l’avenir ? Ramenons les choses en proportion. Les baisses d’activité ou de RevPAR constatées dans deux catégories restent inférieures à 1%. Les niveaux atteints, proches de 70% de taux d’oc­cupation au niveau national, sont enviés par la plupart de nos voisins, à l’exception sans doute du Royaume-Uni qui profite d’un fort rebond. Il faut plutôt parler d’une baisse de régime dans la montée en puissance, mais le mouvement n’est pas enrayé pour autant. Nous allons entrer dans des mois forts où la comparaison avec les performances de 2009 seront naturellement très favorables. Si l’on regarde le cumul de progression à fin août, le Revenu par chambre disponible a déjà gagné 4,5%, ce qui est dans le haut de la fourchette de nos estimations annuelles. Les premières indications d’activité sur septembre sont bonnes. On l’a constaté sur les courbes d’évolution du RevPAR sur les douze derniers mois, la tendance n’est pas lisse, elle connaît aussi des variations en fonction de gros événements comme les salons parisiens biennaux, les comportements de clientèles importantes ou les variations du taux de change. D’où l’intérêt de suivre quasiment au jour le jour l’évolution de ces tendances comme le permettent les outils que nous avons développés. Je rappelle pour mémoire que nous avons été les premiers dès janvier 2010 à prévoir un rebond de la demande, contrairement à d'autres observateurs plus pessimistes, et que nous l'avons même affiné et réactualisé en mai dernier.

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