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Airbnb et d’autres plateformes signent un accord avec l’UE sur l'échange de données

5 min de lecture

Publié le 09/03/20 - Mis à jour le 23/10/24

Données - UE

Airbnb, Booking.com, Expedia Group et Tripadvisor ont conclu un accord de partage de données avec l'Union Européenne. Les données concernant le nombre de clients utilisant des locations de courte durée et le nombre de nuitées seront publiées par l'intermédiaire de l'office statistique de l'UE, Eurostat.

Les données partagées : nombre des clients et des nuitées

L’accord constitue un tournant dans le marché des locations de courte durée dans l'Union Européenne (UE). Pour la première fois, un organisme de l'union européenne mettra à la disposition du public et des autorités locales des données clés fournies par les plateformes Airbnb, Booking.com, Expedia et Tripadvisor afin d’assurer le bon développement des activités d'économie collaborative.

Le commissaire Paolo Gentiloni, responsable de l'économie, a déclaré :

Cette étape importante permettra à Eurostat de soutenir les autorités publiques de toute l'Europe qui recherchent des données sur les services d'hébergement de courte durée relevant de l'économie collaborative. À l'avenir, ils pourront utiliser ces données nouvellement disponibles pour élaborer des stratégies en connaissance de cause. Pour la première fois, Eurostat coopérera directement avec l'industrie pour mettre à disposition des données fiables couvrant de manière cohérente l'ensemble de l'UE.

Dans le cadre de l’accord, chaque plateforme s’engage à partager de façon indépendante, et sur une base continue, le nombre de nuits réservées et le nombre de clients. Les données seront agrégées au niveau des municipalités. Il a été également convenu de respecter la vie privée des hôtes et des clients en partageant les données conformément à la législation européenne applicable. Les données ne permettront pas d'identifier les citoyens ou les propriétaires. Pour ce qui est la publication des données, elles seront validées et agrégées par Eurostat. Les données seront disponibles à tous les États membres ainsi que pour de nombreuses régions et villes individuelles en combinant les informations obtenues des plateformes. Les premières statistiques devraient être publiées au cours du second semestre de 2020.

La polémique

De son côté, l’EU est consciente de la croissance accélérée des locations collaborations de logements de courte durée et maintient un échange continu avec les régulateurs locaux. En 2016, la Commission Européen a publié des lignes directrices sur la manière dont les règles communautaires existantes s'appliquent à l'économie collaborative. Ensuite, une série d'ateliers organisés en 2017 et 2018 ont permis d'identifier des principes politiques et des bonnes pratiques concernant spécifiquement les services d'hébergement de courte durée en collaboration. L’accord récemment signé vise donc à relever les défis posés par le développement rapide du segment, en particulier dans les destinations touristiques les plus populaires. Une enquête menée par Eurostat en 2019 a montré que 21 % des citoyens de l'UE ont utilisé un site web ou une application pour organiser l'hébergement d'une autre personne et 8 % ont fait de même pour les services de transport. 

L’économie collaborative offre de nombreuses opportunités aux consommateurs ainsi qu'aux micro-entrepreneurs et aux PME, les villes cherchent aujourd’hui à trouver un équilibre entre la promotion du tourisme et le maintien de l'intégrité des communautés locales. Dans certaines villes européennes, les locations touristiques en collaboration sont accusées de susciter des problèmes de coexistence avec les voisins, de l'augmentation des prix du loyer par la spéculation immobilière, en plus de la concurrence déloyale avec les logements réglementés. 

En conséquence, à la fin de l’année dernière, huit grandes villes européennes ont appelé l'UE à réviser la réglementation sur les locations de courte durée, et la semaine dernière, le nombre total de villes appelant l’UE à mieux encadrer les plateformes de location de meublés touristique est passé à 22, dont Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Bologne, Bordeaux, Bruxelles, Cologne, Cracovie, Florence, Francfort, Helsinki, Londres, Milan, Munich, Paris, Porto, Prague, Utrecht, Valence, Varsovie et Vienne.

Pour sa part, en début 2020, Airbnb a fait part de ses propositions pour un régulateur européen des services numériques dans une série de lettres adressées aujourd'hui aux dirigeants de l'UE et des villes, qui comprenaient les mesures prises par l'entreprise en matière de transparence, de fiscalité et de confiance.

Les chiffres dans les grandes villes de l'UE

Les données récoltées montrent qu'entre les grandes villes européennes, Londres détient le plus grand nombre de locations actives, ce qui est cohérent avec les statistiques d'Eurostat sur l'économie collaborative qui ont révélé que 22% des particuliers dans le Royaume-Uni ont utilisé un site web ou une appli dédiée pour organiser un service d'hébergement entre particuliers. Parmi les pays membres de l’UE avec des pourcentages significatifs se trouvent le Luxembourg (37%), l’Irlande (31%), Malte (26%) et la France (23%). D’autres villes telles que Paris et Rome concentrent également un important nombre de locations actives sur les plateformes Airbnb et Vrbo.

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