
Au-delà d'un bilan très favorable pour le 1er semestre 2011, les résultats de l'activité touristique et hôtelière à Paris, présentés par l'adjoint au Maire en charge et la direction de l'OTCP, annoncent un été record pour la capitale, malgré le contexte économique morose.
C'est un Jean-Bernard Bros radieux, adjoint au maire de Paris en charge du Tourisme, qui a introduit la présentation des résultats de l'activité touristique et hôtelière de la capitale pour le premier semestre 2011 et les premiers mois de l'été. La crise financière américaine, la hausse de l'euro face au dollar, les plans d'autérité à travers l'Europe, la météo pour le moins chaotique,... rien n'y fait, “le désir de Paris reste intact et alimente une fréquentation soutenue, dont je me réjouis particulièrement, sans vouloir se montrer triomphant par rapport à d'autres destinations françaises moins chanceuses”. Pour ajouter une nouvelle note optimiste, Paul Roll se félicite de l'image éminemment positive de la capitale. “La capitale fait toujours rêver, comme en témoigne «Minuit à Paris», le plus gros succès jamais connu aux États Unis par Woody Allen. Paris vit une mue perpétuelle, offrant aux visiteurs de nouvelles appétences, pour qu'elle reste sur la liste des villes qu'il est urgent de visiter.”En se fondant sur son observatoire statistique alimenté par les données de MKG Hospitality, l'OTCP constate l'amélioration de tous les indicateurs de fréquentation (78,3%, le meilleur taux depuis dix ans) et de prix moyens hôteliers (158,4€) pour le 1er semestre 2011, soit une hausse de +7,8% qui laisse Paris pourtant nettement plus compétitive que sa grande rivale, Londres (165,3€), et lui permet d'atteindre un RevPAR cumulé de 127,6€ (+11,6%).Les indications de l'Insee sur l'origine des visiteurs et clients de l'hôtellerie parisienne intramuros apportent la confirmation d'un marché intérieur solide avec 3,8 millions de visiteurs nationaux au premier semestre (+3,3% par rapport à 2010) et d’une fréquentation étrangère, à géométrie variable, soutenue par les nouveaux pays émetteurs, qui compensent la faiblesse des anciens marchés traditionnels.Première clientèle étrangère parisienne avec 600 000 arrivées au 1er semestre 2011, les Américains progressent de +4 % comparé à 2010, les fréquentations Suisse (+5,1%, 9ème rang), Néerlandaise et Belge (respectivement +5,1% et +3,5% au 10ème et 8ème rang) progressent. En revanche, le Japon (7ème rang), l’Italie (4ème rang), l’Espagne (6ème rang) et l’Allemagne (5ème rang) enregistrent des baisses comprises entre -3% et -5,9%. Sur une longue période, par rapport aux sommets atteints précédemment, Paris a "perdu" quelque 900 000 touristes américains, 610 000 Japonais, 510 000 Britanniques ou 330 Allemands. Paul Roll, directeur général de l'Office du tourisme et des congrès de Paris, considère que ces baisses sont en grande partie conjoncturelle et peuvent tout à fait s'inverser à terme - comme le montre le retour progressif des Américains - et qu'elles sont largement compensées par les “nouvelles clientèles plus diversifiées. Au premier semestre, la fréquentation des autres Amériques, notamment du Brésil, de l’Argentine et du Chili a explosé avec +22,5%, la Chine a fait un bond de +17,7%, suivie des autres pays d’Asie (hors Japon), +14%. Sans omettre les clientèles des Proche et Moyen-Orients qui, avec une hausse de 13,7% au premier semestre, et une présence soutenue en juillet, démontrent la fidélité de ces visiteurs qui ont anticipé leurs séjours en fonction du Ramadan.” De fait, le mois de juillet s'achève sur un quasi-record : 88,4% de taux d'occupation toutes catégories hôtelières confondues.La capitale française s'appuie surtout sur une quasi parfaite complémentarité de tourisme de loisirs et d'affaires (qui a représenté à lui seul 48 % des nuitées du premier semestre) comme seules les grandes capitales peuvent jusifier. A ce titre, l'année 2011 se montre particulièrement bien orientée après le succès du Salon du Bourget et la tenue entre le 27 et le 31 août du congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC), à Paris Nord Villepinte, le plus gros congrès jamais accueilli par Paris, qui attend au moins 30 000 participants sur cinq jours. Paul Roll peut avancer des prévisions optimistes pour la fin de l'année, malgré la dégradation du contexte économique mondial. Il justifie sa prévision de hausse des nuitées hôtelières parisiennes de +3% par quelques grands événements comme le plus grand salon agroalimentaire européen : le Food ingredients Europe en octobre, Batimat et ses 400 000 visiteurs en novembre, et de très belles expositions de peinture autour de Dali ou l'Impressionnisme.Le directeur général ne cache pas les défis à surmonter pour entretenir la tendance : poursuivre l'adaptation mesurée de la capacité hôtelière avec l'augmentation de sa fréquentation. “Paris dispose de l'un des plus importants parc au monde avec 77 000 chambres dans le Paris intramuros (109 000 chambres avec la Petite couronne). Depuis 2008, 1 500 chambres ont été créées. En outre, la petite couronne a vu son nombre de chambres augmenter de 36 % et monter en gamme entre 2001 et 2010. Cette croissance, mesurée pour Paris et sa région, permet de se préparer à celle des années 2020-2025”.