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Stéphane Bensimon partage son expérience et sa vision du secteur en ce temps de déconfinement. Une discussion avec Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting.

En tant que principal acteur européen du co-working, qu’est-ce que la crise à amener comme réflexion ? Quels sont les premiers faisceaux faibles que tu vois dans ton réseau ou dans tes observations ?

Stéphane Bensimon : Pour recadrer et pour que tout le monde sache ce qu’est Wojo, ce sont des sites de coworking. 11 sites de coworking, 9 à Paris et deux à Lyon et des ouvertures prévues à Barcelone et à Lille.

Nous avons essentiellement des bureaux dédiés loués au mois ou à l’année à des entreprises et des espaces de coworking partagés. Notre dispositif permet à des entreprises de s’installer en contrat flexible.

La force de notre offre ou un contrat un peu plus ferme, un ou deux ans, en tout cas rien avoir avec les beaux qui engagent sur le long terme.

Ce que nous observons aujourd’hui, post-confinement, c’est une vraie révolution sur les réflexions et l’environnement du travail dans les entreprises. Évidemment le télétravail a chamboulé toutes les réflexions qui étaient déjà présentes. Il y a même eu une loi sur l’engagement des entreprises à proposer du télétravail au moins une journée par semaine, mais avec la crise nous sommes passé dans un autre monde. 

Nous sommes passés dans un monde qui a prouvé que le télétravail était une solution, qui n’engageait pas la non-performance des collaborateurs mais qui plutôt poussait la performance des collaborateurs. Mais qui a aussi montré ses limites. Nous sommes passés du « Work from Office » au « Work from Home » et demain nous passerons au « Work from Anywhere » et nous travaillons là-dessus.

Ce que nous apprend cette crise, c’est que cela a fait « péter les bouchons » si je puis dire, les résistances de certains managers, dirigeants et voire de beaucoup de collaborateurs qui n’osaient pas franchir le pas du télétravail. Et en même temps, cela nous a démontré la limite du télétravail : le manque de socialisation, les difficultés de se connecter, les lieux qui ne sont pas toujours adaptés, la famille présente. Et puis nous avons vécu un télétravail qui était forcé. Il n’y avait pas grand-chose à faire à part rester chez soi.

Le télétravail voulu ou organisé méritait forcément une autre approche de la part des managers et des collaborateurs. Nous avons besoin de réinventer cette façon de travailler et d’accompagner les entreprises dans ce sens-là et c’est pour cela que les espaces comme les nôtre, peuvent être une réponse pour à la fois permettre au collaborateur de trouver des lieux sécurisés, fiables, organisées pour travailler à proximité de chez eux, sans les inconvénients du télétravail à domicile. Et en même temps, avoir la possibilité de rencontrer du monde, en ce moment cela est un peu limité et d’être dans un dispositif qui permet une bonne performance au travail.

A côté de cela, nous sommes rentrés une crise économique assez importante, et donc toutes les entreprises vont chercher à faire des économies de postes de travail. Nous entendons beaucoup cela ces derniers jours.

Par exemple, nous sommes 40 et nous voulons 20 postes. Au lieu de prendre un bureau de 40 personnes, les entreprises cherchent désormais 20 postes de coworking. Nous avons cette flexibilité sur le temps du contrat, c’est-à-dire que nous pouvons choisir 2 mois, 3 mois, 6 mois. Même chose sur le nombre de postes. Par exemple, nous sommes 20 aujourd’hui mais nous pouvons être 30 demain. Tout cela montre cette formidable flexibilité et adaptabilité que nous pouvons offrir aux entreprises et aux collaborateurs.

De plus, nous avons ajouté les offres de Wojo Spot et Wojo Corner que nous avons dissimulé dans les hôtels Accor.

Nous voyons clairement l’accélération aujourd’hui de ce qui était déjà amorcé depuis quelques temps. C’est pour cela d’ailleurs que vous avez constitué cette offre de coworking. Nous voyons cette solution de flexi-office prendre de plus en plus importante et nous voyons que l’horizon à 18 mois ou 24 mois va probablement accélérer cette tendance.

Dans le contexte économique actuelle et avec une barrière mentale qui tombée, nous n’avons plus besoin d’avoir les gens dans le bureau d’à côté pour pouvoir les manager, en tout cas pas au quotidien ou tous les jours.

C’est vrai que nous avons un focus sur les arrivées du mois de juillet-août avec la saison estivale, mais le reste de l’année 70% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie sont les voyageurs d’affaires. Si nous reconnectons cela avec ce qui est l’activité business des hôtels en France, c’est-à-dire du Lundi au Vendredi - ce sont des clientèles que nous accueillons.

Il y a un vrai sujet sur le fait de savoir comment nous allons repartir de cette crise économique et donc les hébergements marchands ont besoin de se poser la question sur : comment vont-ils rééquilibrer leur offre ou service ? Comment vont-ils se diversifier ? Peut-être en accueillant des clientèles qui ne sont pas uniquement des voyageurs, mais des personnes qui sont dans le tissu économique local.

Tu as évoqué tout à l’heure vos propositions là-dessus avec Wojo Corner et Spot, pourrais-tu nous expliquer un peu plus comment cela fonctionne ?

C’est tout récent. Il y a à peine quelques mois, nous avons lancé cela avec notre partenaire et actionnaire Accor. Cela consiste à offrir à 10 minutes de là où nous nous trouvons, un espace où nous sommes sécurisés. Dans le sens où vous êtes accueillis, vous avez le Wi-Fi qui tient la route, vous pouvez vous restaurer et vous avez accès à tous les services de l’hôtel.

Nous avons d’abord lancé ce dispositif pour nos membres et beaucoup d’entreprises sont venues nous voir pour dire que notre offre Wojo Spot les intéressaient. Nous avons mis en place un système d’abonnement à 9,90€ par mois par titulaire qui donne un accès à tous les hôtels avec une application avec géolocalisation. Nous avons fait le calcul sur Paris à 10 minutes de là où nous sommes, il y a toujours un hôtel ibis, Novotel, Mercure, Pullman, Sofitel disponibles.

Cela coûte moins cher qu’un abonnement mobile ou un abonnement Netflix.

Oui, l’ambition que nous avons derrière ce dispositif c’est réellement ouvrir la porte des hôtels. Le réflexe d’aller travailler dans un hôtel existe chez pas mal de voyageurs d’affaires mais pas forcément dans sa ville ou dans son environnement. Nous voulons ouvrir la porte des hôtels et montrer que c’est possible de travailler en remote, en dehors de chez soi et en dehors du bureau. Les hôtels vivent le matin très tôt ou tard le soir de par leur fonction première d’hébergement. Dans la journée, il y a de l’espace et des équipes sur place.

Nous avons poussé ce dispositif, qui avec ce que nous vivons, peut aller un cran plus loin. En d’autres termes, quand vous avez cet abonnement, il donne accès aux avantages de l’hôtel mais aussi à des réductions sur la restauration. Et vous avez accès à la communauté, ce qui n’est pas neutre. Cela veut dire que vous pouvez rencontrer tous les membres Wojo et chatter avec eux.

Nous allons élargir cette offre à l’occasion de cette crise, pour aller encore plus loin avec notre partenaire Accor et les propriétaires des hôtels qui ont bien joué le jeu depuis le début, pour dire qu’une salle de réunion peut aussi être intéressant pour installer un hub de l’entreprise. Cela, les hôtels peuvent y répondre. Rien de plus simple de transformer une salle de réunion en un espace partagé où chacun peut s’installer. Et là il y aura évidemment une contribution mais quelque chose qui tournera entre 15 et 20€ par jour. Nous allons même aller un cran plus loin en transformant des chambres en bureau individuel ou en bureau pour deux.  

Je comprends que tu vas me dire nous allons avoir un peu plus de captage au niveau F&B et sur les autres services de l’hôtel. Mais avec l’installation de l’espace ou une ré-affection de l’usage des salles de réunion, vous estimez que cela fera quoi comme revenu complémentaire ?

Nous n’avons pas pour vocation de remplacer le chiffre d’affaire d’hébergement par un chiffre d’affaire de coworking. Je veux être très clair là-dessus, ce n’est absolument pas du même niveau et pas du même impact.

En revanche, cela permet vraiment d’intégrer l’hôtel avec un groupe d’acteur local et de l’intégrer sur des espaces qui sont disponibles et qui ne sont pas réellement utilisé aujourd’hui ou pas suffisamment en tout cas.

Typiquement une chambre, si demain elle devait être transformée en bureau, tu peux la commercialiser à 50% du tarif nuit. C’est un revenu additionnel qui n’est pas neutre, mais tu peux imaginer quelques pourcentages d’occupation qui montent en puissance sur certains hôtels. Le jour où tout redeviendra normal, peut-être que nous aurons l’habitude et que nous arriverons à vendre à la fois la nuit et le jour. Je te laisse deviner l’intérêt en termes de marge de la double vente d’une chambre.

Pour les hôteliers qui choisissent d’utiliser leur m2, quel est le business model en termes de facturation et de loyer ? Que proposez-vous comme prestation ?

C’est beaucoup plus simple que ça. Pour Wojo Spot, il n’y a aucun engagement et aucun capex non plus. Ce que nous demandons à l’hôtelier, c’est de se conformer à un certain niveau de prestation. Tous ne sont pas dans l’application Wojo. Nous en avons 260 aujourd’hui.

Nous serons sans doute à 300-350 en France et ensuite nous élargirons sur l’ensemble de l’Europe. Nous avons une sélection faite par la direction opérationnelle à la fois d’Accor et de Wojo pour dire que « cet hôtel-là répond aux critères » et donc « nous le mettons dans l’application ».

Nous ne demandons rien d’autres puisque le but du jeu est de créer du trafic, d’accueillir le client et d’offrir 10% de réduction en termes de F&B. C’est le seul geste « monétisable » que nous demandons à l’hôtel et en contre parti, nous nous occupons de charger le trafic, d’informer le client, de faire le lien entre le client et l’hôtel avec un Extranet qui est mis à disposition pour chaque hôtelier. Il peut voir quelles sont les personnes qui ont réservé une place de coworking dans l’hôtel.

Et puis je le disais précédemment, nous pouvons augmenter les types de prestation sur notre application, sur nos salles de réunions, voir des chambres se transformer en bureau. Là nous sommes en train de travailler sur le modèle économique, mais cela ne sera pas plus impactant que tous les distributeurs onlines qui réclament entre 15 et 30% de commission.

Petite question par curiosité, les places de parkings sont-elles parties de l’offre ? Peut-on réserver une place de parking lorsque nous allons travailler dans un hôtel ou le réseau Wojo ?

Cela fait typiquement parti des sujets que nous allons sans doute partager avec les propriétaires et Accor pour savoir si un hôtel souhaite mettre à disposition dans son inventaire de l’application, des places de parkings disponibles.

L’intention est de devenir la plateforme de travail remote en s’appuyant sur l’inventaire des hôtels qui par définition sont prévues et équipés pour ça. Ils ont aussi développé des mesures de Save and Healthy un peu partout, même avec des labels Accor en l’occurrence.

L’ambition de la plateforme remote-working ou flex-working va s’adresser essentiellement au B2B. S’il y a bien quelque chose de nouveau, c’est que nous pouvons aller voir les entreprises, du Grand Compte jusque-là PME et Start-up, jusqu’au Freelance d’ailleurs.

Nous allons voir les entreprises pour leur dire : équipez vos équipes de cette application et offrez-leur la possibilité de travailler dans des conditions qui tiennent la route et élargissez la capacité de vos équipes à travailler dans de bonnes conditions avec un abonnement qui est plus qu’acceptable.

C’est le monde de demain. Aurais-tu des projections et je sais qu’en ce moment c’est compliqué, personne n’a de boule de cristal, mais tu avais évoqué tout à l’heure que tu allais monter 300 points de travail ? Quelle est la perspective ?

Il faut distinguer deux offres : la première qui est nos espaces. C’est notre cœur business. Nos immeubles qui font entre 4.000 et 9.000 m2 à Paris. L’idée est de poursuivre notre développement, en étant très mesuré. Nous avons des ouvertures prévues à Barcelone avec 1.500m2 et un nouveau lieu parisien qui arrivera Rue Tolbiac avec 9.000 m2. L’idée est de pousser et attirer les entreprises à venir dans nos espaces. Sur les dernières demandes, il y a de plus en plus d’entreprises qui revoient leur besoin de postes de travail.

Concernant les hôtels, c’est de faire repartir les hôtels et j’espère que cela sera le cas dans les jours qui viennent. Nous allons faire repartir la démarche Wojo Spot auprès des équipes et prendre la parole auprès des entreprises avec une grande campagne. L’idée, c’est d’avoir sur la France entre 300-350 hôtels qui maillent bien le territoire et non pas uniquement des lieux parisiens.

Ensuite, nous souhaitons atteindre plus de 1.000 sur l’Europe et chacun aura son application en se disant « Je veux travailler, je sais où je peux travailler. Je m’installe et je donne mon E-Card sur mon téléphone et je suis reconnu comme membre Wojo. »

La communauté Wojo, tu penses qu’elle arrivera à combien de personnes ? Le plus possible, je te le souhaite mais pour avoir un ordre de grandeur, cela donnerait quoi à peu près ?

C’est super compliqué à estimer. Nous créons presque l’usage. Nous sentons bien qu’il y a un mouvement de fond sur le sujet. Je dirais en plus des 6.000 membres que nous avons déjà, nous pouvons multiplier par 4 ou 5 et arriver à 36.000 membres parce qu’une entreprise qui prend cela pour 100 ou 200 collaborateurs multipliera les lignes. Nous pouvons monter très vite.

Je ne me donne pas évidemment de limites et l’idée c’est de dépasser assez rapidement les 10.000 membres. Nous sommes encore en format pilote. C’est aussi nouveau pour les hôtels. J’ai bien conscience que c’est un nouveau marché. Nous n’accueillons pas de la même manière un business traveller qu’un coworker. Il y a beaucoup plus d’interactions et puis ce qui est incroyable dans ce métier et certains hôteliers l’ont déjà vécu, c’est que nous allons avoir des coworker qui vont être des habitués de l’hôtel, qui vont venir presque tous les jours ou tous les deux jours et qui vont avoir une relation très privilégiée avec les équipes.

C’est à l’hôtel d’aménager son expérience émotionnelle avec ce type de clients. Ce n’est pas les mêmes qu’au check in ou au check out. Nous les voyons tous les jours. Nous parlons avec lui, nous allons l’aider, nous allons le mettre en relation et puis il s’installe dans l’hôtel et nous allons pouvoir l’accompagner et lui vendre des prestations.

Je prends exemple du fitness, généralement dans la journée, les hôtels sont plutôt vides alors pourquoi ne pas vendre un accès au fitness au coworker ?

Justement Stéphane, tu parlais de ré-enchanter un peu la socialisation au sein des hôtels. Qu’est-ce que cela amène comme changement pour les collaborateurs de l’hôtel ?

Nous avons toute une plateforme de formation et d’accompagnement pour les hôtels. Et puis comme d’habitude, c’est le manager qui imprime le rythme à ses collaborateurs voire même le propriétaire qui engage les équipes en disant : « on va se lancer dans ce nouveau dispositif donc en termes d’accueil et de savoir-faire, nous allons mettre à disposition de nouveaux espaces ou une nouvelle organisation de l’espace ».

Un des hôtels qui fonctionne très bien en Wojo Spot a une quinzaine de membres qui viennent dans son espace tous les jours. Il a une personne dédiée qui s’occupe des coworkers.  Pas quelqu’un de nouveau, mais une personne qui s’occupe de la réception, qui est un peu l’ambassadeur ou le leader. Nous encourageons tous les hôteliers à faire de la sorte et de le faire savoir sur leur écosystème local.

Nous pouvons engager les grandes entreprises en signant des gros contrats, mais ce que nous essayons aussi de faire, c’est de donner envie aux hôteliers d’aller et rencontrer des entreprises ou de voir des personnes qui vivent et qui sont hébergés à côté des hôtels en leur disant « venez travailler à côté de chez vous, vous y serez bien et nous ferons en sorte d’organiser votre télétravail ». Il y a un côté local, mais pour cela il faut que les hôteliers sortent de leur hôtel.

D’ailleurs, j’avais une réflexion là-dessus. Nous sommes souvent en face des Starbucks et des McDo et là je pense qu’il y a un vrai décalage avec ce que nous pouvons apporter en termes de prestations dans un hôtel. Il faut profiter à la fois de cette surface disponible et de cette capacité qu’ont les hôteliers à rendre un service admirable.

Dans cette logique d’aller transposer et externaliser les postes de travail, comment vont-ils retrouver une logique de RSE ou d’engagement au niveau social ?

A partir du moment où tu donnes accès à plusieurs lieux de travail, tu favorises l’économie de transports et le CO2. Nous avons pu le voir pendant les périodes de grèves, le confinement et le post confinement. La raison pour laquelle il y a encore très peu de monde dans les bureaux aujourd’hui est avant tout à cause du transport. Nous n’avons pas envie de prendre les transports aujourd’hui. 

Nous respectons les recommandations des entreprises et du gouvernement concernant le télétravail. Mais en tout cas, notre proposition de valeur engage ou alors correspond exactement au besoin des entreprises et de leur collaborateur. Ils les poussent en disant : « moi j’ai envie de faire des économies de CO2, je n’ai pas envie de prendre ma voiture, je n’ai pas non plus envie de passer du temps dans les transports ».  Donc côté développement durable, nous y sommes. Côté bien-être au travail qui est aussi un élément des politiques de RSE, nous y sommes encore plus. Nous permettons aux collaborateurs d’être à proximité de chez eux dans un environnement qui est plus adapté au travail qu’à son domicile ou qu’un bureau qui ne serait pas bien aménagé.

Sur la dimension bien-être et sur la dimension économie de CO2, nous arrivons à répondre à ce besoin et la « cerise sur le gâteau » si j’ose dire, c’est le sentiment de rentrer dans une communauté et de partager aussi des valeurs et des échanges avec d’autres personnes.

Nous cochons pas mal de cases sur des notions de RSE qui sont tant recherchés par les entreprises. Et nous allons être pas mal challenger sur les économies à faire pour les entreprises et plus de flexibilité.

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