“C’est historique !”. Voilà le terme employé par madame le maire de Strasbourg, Fabienne Keller, pour évoquer l’ouverture tant attendue de la ligne TGV Est (envisagée et sans cesse repoussée depuis le début des années 80 !). Un enthousiasme qui n’a rien de disproportionné : la septième ville de France par sa population (264 000 habitants) entre tout juste dans une nouvelle phase de son développement économique et touristique. La ligne à grande vitesse est sensée mettre un terme définitif aux problèmes d’accessibilité qui ont tellement nuit à Strasbourg par le passé... et du même coup changer totalement la donne. L’accès à la capitale alsacienne en provenance de Paris s’en trouve largement amélioré (2h30 contre 4 à 5 heures). Faire de Strasbourg une destination week-end pour les Parisiens en quête d'une ambiance dépaysante est dorénavant un challenge à portée de main.L’hôtellerie locale peut donc se préparer à une augmentation sensible du nombre de visiteurs. Mais il reste un grand défi, que le TGV ne favorise pas outre mesure le modèle d'une visite aller-retour dans la journée, ou seulement des “city breaks”, qui ne génèrerait pas une forte poussée des ventes de nuitées. Il est plus important que la ville gagne la bataille sur le plan du marketing, visant à promouvoir davantage ses réelles richesses patrimoniales et économiques pour justifier une découverte de plus longue durée.Mais en plus du bassin émetteur francilien, la liaison rapproche aussi considérablement Strasbourg de l’Allemagne et de la Suisse. Chaque jour ce sont 50 dessertes à grande vitesse qui bénéficieront désormais à la ville, dont 16 allers-retours avec Paris, mais aussi des liaisons avec Lille, Nantes, Rennes, et au-delà des frontières : Stuttgart, Munich, Bâle et Zurich. De quoi exploiter de manière optimale un atout sous-estimé de la destination : sa position géographique au centre d’un...