
• A l'occasion de la présentation des résultats du groupe Accor, Gilles Pélisson a levé le voile sur les modalités et le timing de la séparation des deux entités Hospitaliy et Services au 1er juillet. • Une page se tourne pour le groupe hôtelier qui veut en profiter pour réaffirmer son leadership mondial en termes d'opérateur-gestionnaire, avec un développement en franchise à marche forcée. • Le pipeline comprend déjà plus de 100 000 chambres nouvelles signées, dont 50% dans l'hôtellerie économique et plus du tiers en Europe.
Avec un chiffre d'affaires en retrait de 8,5% au niveau du groupe et de plus de 10% pour la division Hospitality, le groupe Accor connaît une de ses plus mauvaises années, mais son P-dg, Gilles Pélisson, préfère insister sur les éléments positifs. Le premier est déjà que le résultat courant est plutôt supérieur aux attentes. Il s'élève à 450 M€ et aurait été au-delà des prévisions si la dévaluation du Bolivar vénézuélien n'avait pas fait perdre 40 M. Le léger redressement hôtelier de la fin d'année 2009 a limité la détérioration des comptes et les économies de gestion (165 M€ au lieu de 150 dans les hôtels filiales, 87 M€ au siège au lieu de 80 M€ prévus) ont fait le reste.Deuxième axe, un développement accéléré au rythme annoncé «de 35 000 à 40 000 nouvelles chambres par an en rythme de croisière» en franchise et gestion (seuls 250 M€ seront consacrés annuellement au développement) «pour consolider un puissant ancrage européen, 1er marché mondial de l'hôtellerie, en étant plus concentrés et moins éparpillés», indique Gilles Pélisson, qui ne s'interdit pas «d'acquérir des positions fortes dans des pays en forte croissance». Le Maghreb fait figure de priorité. Le pipeline compte déjà 103 000 chambres, avec seulement 15% de filiales et locations fixes, avec Ibis comme fer de lance, suivi de Novotel. Si l'Europe comptabilise un tiers des nouvelles ouvertures, les «pays émergents» doivent contribuer à un meilleur équilibre géographique. Dernier axe de travail, «l'excellence opérationnelle» avec une poussée sur les canaux de distribution : resa centrale TARS (39 % des nuitées vendues en 2009 contre 26% en 2007), Internet (20% contre 12%) et programme de fidélité (3,5 M de membres contre 200 000 en 2007).Pour autant, le résultat net négatif reflète un contexte peu réjouissant, notamment aux Etats- Unis. De fortes dépréciations ont été comptabilisées sur la valeur du parc Motel 6 qui subit deux années consécutives de récession, et sur la valeur de Kadeos, qui n'a pas répondu aux attentes. Ajoutées à cela les charges de restructuration, et le résultat nef affiche une perte de 282 M€.La prudence prévaut pour l'année 2010, même si «la stabilisation des taux d'occupation annonce un début de sortie de cycle», espère Gilles Pélisson. Il devra faire face à une situation encore contrastée avec des pays plus réactifs comme la France et le Royaume-Uni, quand l'Allemagne est encore à la peine et que Motel 6 n'entrevoit pas encore le bout du tunnel. «Nous avons fait mieux que la concurrence aux Etats- Unis et accueilli 65 nouveaux franchisés Motel 6 en 2009. La nouvelle chambre dessinée par Priestman Goode, certifiée Ecologie, a reçu son premier prix de l'innovation pour sa première apparition à Dallas», positive le P-dg. Le plan d'économie est toujours à l'ordre du jour avec 45 M€ à trouver en 2010.Economies aussi sur les investissements, avec 270 M€ consacrés aux rénovations et notamment au déploiement des chambres Coquelicot chez Ibis et Cocoon chez Etap, et 400 M pour les ouvertures neuves. L'heure est toujours au désengagement immobilier, dans la foulée de la récente cession de 5 hôtels qui a généré 154 M€. Le modèle économique hôtelier se précise avec la création prochaine d'un Accor Hospitality autonome. Les modalités de la séparation seront affinées en mai prochain devant les analystes, mais on sait déjà qu'elles vont conduire à la création de deux entités séparées, - seule l'hôtellerie gardera la référence au nom Accor - sans lien capitalistique entre elles. Par un jeu «d'apport-distribution », chaque action Accor donnera lieu à l'attribution d'une action «nouvelle société» représentant les activités Services avec deux cotations distinctes sur Euronext, dès l'approbation de l'assemblée générale convoquée le 29 juin. Accor Hospitality veut en profiter pour réaffirmer quelques points forts pour «devenir le leader européen de la franchise et l'un des trois leaders mondiaux de l'hôtellerie» a expliqué Gilles Pélisson, poursuivant : «on ne sait pas assez que nous sommes déjà le premier opérateur hôtelier mondial, avec 390 000 chambres en filiales et contrat de gestion, et, qu'en dehors des Etats-Unis, nous sommes le premier groupe hôtelier sur le reste de la planète».Le groupe Accor entend accélérer la mise en place d'un modèle fondé sur de nouvelles cessions d'actifs pour un montant de 1,6 Md€ d'ici 2013, soit 450 hôtels identifiés sur un parc de filiales et locations fixes de 1600 établissements. 450 M€ de cessions doivent intervenir en 2010. Accor Hospitality va récupérer 1,2 Md€ sur les 1,6 Md€ de dettes actuelles du groupe et compte aussi sur la cession de ses 49% dans Groupe Lucien Barrière avant la fin de l'année pour alléger le montant résiduel.Deuxième axe, un développement accéléré au rythme annoncé «de 35 000 à 40 000 nouvelles chambres par an en rythme de croisière» en franchise et gestion (seuls 250 M€ seront consacrés annuellement au développement) «pour consolider un puissant ancrage européen, 1er marché mondial de l'hôtellerie, en étant plus concentrés et moins éparpillés», indique Gilles Pélisson, qui ne s'interdit pas «d'acquérir des positions fortes dans des pays en forte croissance». Le Maghreb fait figure de priorité. Le pipeline compte déjà 103 000 chambres, avec seulement 15% de filiales et locations fixes, avec Ibis comme fer de lance, suivi de Novotel. Si l'Europe comptabilise un tiers des nouvelles ouvertures, les «pays émergents» doivent contribuer à un meilleur équilibre géographique. Dernier axe de travail, «l'excellence opérationnelle» avec une poussée sur les canaux de distribution : resa centrale TARS (39 % des nuitées vendues en 2009 contre 26% en 2007), Internet (20% contre 12%) et programme de fidélité (3,5 M de membres contre 200 000 en 2007).