Opérations

plus

Saint-Malo profite des grandes marées

11 min de lecture

Publié le 03/05/11 - Mis à jour le 17/03/22

Laurence Bozzuffi, directrice de l’office de tourisme de Saint-Malo, constate avec satisfaction les bonnes performances d’un mois de mars hôtelier à Saint-Malo : «Il a été réussi grâce au phénomène des grandes marées qui fait de Saint-Malo le théâtre des plus grandes marées d’Europe et qui nous amène beaucoup de visiteurs. Nous avons également bénéficié, c’est incontestable, de l’effet météo. Autre facteur et non des moindres, les changements de destinations de vacances à la suite des événements en Afrique du Nord».Martin Kolb, Directeur de l'Hôtel Escale Oceania 2* ?L'hôtel Escale Oceania de Saint-Malo est un hôtel 2 étoiles. Nous évoluons à l’heure actuelle sur une très bonne tendance et ce, tous segments confondus. C’est souvent le cas les années qui suivent la Route du Rhum. Le taux d’occupation a été supérieur à 60% au mois de mars. Le segment affaire, moins présent auparavant, représente désormais 50 % de notre clientèle. Néanmoins, cette année, les congrès pharmaceutiques plus enclins aux 4 étoiles ne sont pas venus chez nous. La clientèle étrangère et française se divisent en parts égales. Avec la CCI, nous avons d’ailleurs organisé avec succès des éductours dans l’objectif d’attirer la clientèle japonaise. L’année 2010 a marquée une progression de 5% comparé à 2009 et 2011 se présente bien. Grâce notamment au TGV, Saint-Malo est une destination qui fonctionne dorénavant 9 mois sur l’année. Le Palais des Congrès, le Grand Large, est une excellente structure qui accueille également des manifestations culturelles tels le Festival Classique au large ou le festival de BD Quai des bulles. ”Même son de cloche chez les hôteliers : toutes les raisons évoquées par Laurence Bozzuffi ont provoqué un afflux supplémentaire de touristes à Saint-Malo en mars dernier. Avec un taux d’occupation moyen qui gagne 6 points d’une année sur l’autre et un meilleur prix moyen, le RevPAR est lui en progression de 17,4%. Plus globalement, le premier trimestre 2011 est meilleur que celui de l’année précédente, soutenu par une clientèle internationale toujours présente : britannique, hollandaise, suisse, ainsi qu’une percée remarquée de visiteurs issus des pays méditerranéens, des amateurs de patrimoine. La cité malouine, située à quelques encablures du Mont Saint-Michel, est aussi un tremplin vers les îles anglo-normandes et l’Angleterre, apportant une forte clientèle d’Anglais en transit.Côté français, beaucoup de parisiens ont fait le déplacement. «Avec la ligne directe du TGV opérationnelle depuis 2006, la saison commence désormais dès le mois de mars. Depuis 3 ans, nous ressentons encore davantage cette avancée positive du calendrier», poursuit Laurence Bozzuffi. «Nous avions déjà beaucoup de clientèle issue d’Ile-de-France. Le TGV a conforté cette tendance, nous en sentons les effets dès le jeudi soir».Comme partout, le bilan 2010 a gardé des séquelles de la crise économique, mais Saint-Malo a perçu plus tôt que d’autres des signes de regain : «La crise s’est surtout fait ressentir encore durement pendant les 6 premiers mois. A partir de juillet, nous avons eu le sentiment que les Français voulaient maintenir leurs congés coûte que coûte. Enfin, à la fin de l’année, il y a eu l’effet engendré par la Route du Rhum».Saint-Malo est l'une des villes les plus visitées de France et voit défiler 2,5 millions de touristes par an, soit presque autant que le Mont Saint-Michel. Classée première au palmarès des destinations préférées des Européens en France, Saint-Malo est aussi le symbole des grands rendez-vous de la mer. Le départ de La Route du Rhum, course de voiliers transatlantique en solitaire, a lieu tous les quatre ans. Durant 10 jours de préparation, l’événement attire jusqu’à un million de visiteurs sur les pontons. «La richesse touristique de Saint-Malo est exceptionnelle. La ville est citée dans n’importe quel guide touristique étranger. Par ailleurs, nous offrons un éventail très diversifié : voile, randonnée, plage, gastronomie et ce, durant toute l’année. Saint Malo est bien plus qu’une station balnéaire», souligne la directrice de l’OT. L’office du tourisme a récemment étoffé son «Pass Malo», qui pour 1 euro offre des coupons des réductions sur une quarantaine de sites. Le but étant d’inciter les touristes à séjourner plus longtemps et à rester plus d’une journée dans la ville. «Les remparts sont le symbole de Saint-Malo, mais il y aussi le quartier Saint-Servan et son port de pêche, ainsi que Cancale toute proche au profil plus balnéaire. Il est crucial de continuer à diversifier notre offre. Avec les six offices de tourisme de la Terre d’Emeraude, nous nous coordonnons pour atteindre cet objectif».Côté tourisme d’affaires, le palais des congrès de Saint-Malo, placé en centre ville, accueille et organise dans ses espaces, avec vue sur mer, séminaires, congrès, expositions, conventions et assemblées générales, de 50 à 1 000 participants. «L’auditorium vient juste d’être refait. Avec 220 jours d’occupations par an, c’est un excellent outil», remarque la directrice de l’office du tourisme.A plus de 56%, le parc hôtelier malouin est composé d’hôtels indépendants. « Il y a eu un réel effort depuis 5 ans au niveau de la mise aux normes. De nombreuses rénovations ont été faites. Côté nouveauté, un agrandissement d’un B&B et un nouvel hôtel construit dans la périphérie. Un All Seasons 3 étoiles vient également d’ouvrir. Il est aussi prévu d’ouvrir un hôtel 4 étoiles sur le front de mer en 2012».Quels chantiers pour l’avenir ? «L’office du tourisme va pouvoir accueillir les visiteurs dans de nouveaux locaux fin 2012. Une nouvelle ligne grande vitesse en 2016 va rapprocher Saint-Malo encore davantage de Paris (2H15 au lieu des 3H actuels), et nous devrons alors nous adapter à une demande qui pourrait encore augmenter».Nathalie Raffard, Hôtel de la Mer, Présidente du Club des hôteliers du Pays de Saint Malo Quelle a été la tendance du mois de mars ? Le mois de mars a été satisfaisant. Nous avons récupéré en ce début d’année une clientèle qui se destinait à partir à l’étranger et qui, à la suite des révolutions tunisienne et égyptienne, de la guerre en Libye et de la catastrophe japonaise, a décidé de rester en France pour passer ses vacances. L’année dernière, nous avions également récupéré une partie de la clientèle du fait des fermetures des aéroports européens occasionnés par le volcan islandais. Néanmoins, l’année 2010 a été une année difficile. Il a fait très froid durant les vacances de février et les gens sont partis aux sports d’hiver. La clientèle étrangère est restée bloquée par le volcan. L’année 2011 s’annonce toute autre. Le facteur temps a été déterminant. Le mois d’avril a démarré sur les chapeaux de roues avec une arrivée en masse de touristes. Le weekend de Pâques a été excellent marquant un pic de fréquentation. S’agissant des tendances qui se dessinent pour l’année, et même si c’est encore trop tôt pour affirmer quoique ce soit, nous sentons que les réservations sont supérieures à l’année dernière et que les gens ont déjà pris leurs dispositions.Que pensez-vous de l’approche touristique de la ville de Saint Malo ? Les hôteliers travaillent en bonne entente avec l’office du tourisme de la ville. Nous mettons nos disponibilités sur leur site Internet, amélioré il y a deux ans, qui regroupe toutes les offres hôtelières. Nos clients peuvent ainsi se connecter directement et s’informer de l’offre hôtelière disponible. Beaucoup de séminaires et de congrès sont organisés dans la ville. D’ailleurs, ils ont amélioré le centre en 2010 pour pouvoir accueillir jusqu’à 1 000 personnes et ainsi capter de nouveaux marchés avec des congrès encore plus importants. Cette année, nous bénéficions de la suite de l’effet Route du Rhum. C’est un événement formidable qui dépasse le cadre du sport et qui génère une couverture médiatique très large. Après l’événement, nous recevons de nombreux visiteurs dont la venue est directement liée aux retombées médiatiques de la course.Quelle est la situation du parc hôtelier à Saint-Malo ? Il est exploité pour plus de la moitié par des hôteliers indépendants, fidèles à l’image de cette ville à échelle humaine que nos visiteurs apprécient tant. D’après moi, notre capacité d’accueil est suffisamment large sur Saint-Malo, en dehors toutefois des quelques pics de fréquentation, comme nous venons d’en connaître au cours du weekend de Pâques. Par ailleurs, la ville va prochainement élargir sa gamme avec un nouvel hôtel 4 étoiles. L’important, c’est que toutes les catégories soient représentées afin que tous les types de clientèles trouvent ce qu’ils recherchent. Le parc hôtelier est représenté par des indépendants et quelques hotels affiliés à différentes enseignes. Sont présents aussi des hôtels faisant partis de groupes hôteliers : Accor, Océania, Brithotel . Nicolas Le Bouvier, Hôtel Cartier à Saint-Malo 3* ?Le mois de mars 2011 a été plus satisfaisant que celui de l’année dernière : une progression de 5% et un taux d’occupation autour de 50%. C’est la tendance depuis janvier, et avril se montre sous de bons auspices. Nous sentons un début de reprise. L’année dernière a été mise à mal par la fermeture des aéroports avec le volcan islandais. Il y a aussi eu des problèmes de neige. Cette année, ce sont les touristes japonais qui manquent à l’appel. Mais je constate que nous sommes au dessus de 2010. Notre clientèle est à 30% affaires et à 70% d’agrément. Elle est également à 50 % étrangère, même si cette année elle est moins nombreuse que d’habitude. Saint-Malo est une ville vivante avec de beaux atouts. Nous avons aussi un palais des congrès pour les séminaires et puis bien sur de grands événements fédérateurs comme la Route du Rhum mais aussi le Festival des grands voyageurs qui marche vraiment très bien. Certes, la ville a du potentiel, mais la demande est de plus en plus saisonnière, de mars à novembre. ”Patricia BIR, Directrice Hôtel Kyriad de Saint-Malo plage 3* ?Le mois de mars 2011 s’est révélé meilleur que celui de 2010. Nous avons enregistré une progression non négligeable d’environ 10 points du taux d’occupation par rapport à l’année passée. Le taux d’occupation en mars a été de 70%. Il faut cependant relativiser car nos tarifs sont moins élevés qu’en période estivale. L’année 2010 a marqué une légère progression par rapport à 2009, année de crise, et 2011 s’annonce comme une confirmation de cette bonne tendance. Nous accueillons une majorité de Français et notre clientèle est à 60% affaires et à 40% touristique. Nous travaillons avec notre propre site internet, même si nous sommes présents sur le site de l’office du tourisme. L’effet de la Route du Rhum dure tout au long de l’année à Saint-Malo. C’est en été que nous recevons davantage d’étrangers. Nous accueillons des groupes britanniques, nous travaillons avec un tour-opérateur anglais mais aussi des groupes allemands. Selon moi, le parc hôtelier malouin est suffisant en dehors des pics d’affluence.”

Pour aller plus loin

Chaque semaine, l’équipe HON vous apporte un regard expert sur le monde de l’hospitalité. En devenant membre, vous aurez accès à un écosystème complet : contenu exclusif, emploi, etc.

DEVENIR MEMBRE

Inscrivez-vous pour ajouter des thèmes en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des catégories en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des articles en favoris. Connectez-vous gratuitement pour voter pour la candidature.

Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ?