
Sensibilisés par une communication qui s’intensifie autour de toutes les variations du développement durable, les hôteliersrestaurateurs commencent à suivre le mouvement du Commerce équitable. Une Quinzaine vient de lui être consacrée pour rappeler les vertus d’un achat responsable qui permet aux producteurs locaux de vivre et de se développer grâce à leur récolte. Pionnier de la démarche, Max Havelaar est le label aujourd’hui le plus connu pour les produits alimentaires, mais nous n’en sommes encore qu’au début du chemin. Le réalisme économique modère la bonne volonté.
De vos témoignages, il ressort clairement que la démarche suscite encore quelques interrogations de fond, malgré un début réel de préoccupation citoyenne.L'Association européenne du commerce équitable, EFTA, est gérée par des importateurs équitables, cette association vise à promouvoir le commerce équitable dans les politiques européennes et à développer l’efficacité des importations. Elle travaille avec l'assocation www.ifat.net- “Cela part d'un bon sentiment mais..... cela ne reste qu'un bon sentiment!” - “En tant que personne privée j'essaye d'acheter des produits du commerce équitable, et je voudrais bien qu'on le fasse au travail aussi, mais je pense que la direction de l’établissement n'a pas encore intégré cette prise de conscience.......” - “Je pense qu'il s'agit un peu d'une mode et les gens sont d'accord, à condition que rien de leur confort ne change. On ne pourra pas revenir en arrière d'un coup de baguette magique.” - “Il arrive que les produits achetés ne sont pas toujours à la hauteur de la qualité attendue, c'est pourquoi je n'achète que rarement ce type de marchandises. Le client remarque un changement de qualité et n'hésite pas à me le dire. Même lorsque l'augmentation est minime, elle est rarement bien vue sauf pour les clients déjà adeptes de cette démarche.” - “Si le commerce est équitable et ne crée pas un déséquilibre qui tendrait à faire mourir des entreprises de notre pays (qui croulent sous les charges et les impôts), alors pourquoi pas ?” - “C’est encore trop tôt et très balbutiant pour prétendre que nous avons entamé la démarche, bien qu'effectivement nous en parlons de plus en plus.”Pour certains, le pas est déjà franchi à travers le Commerce équitable ou une approche similaire qui favorise les producteurs locaux. -“En tant qu'hôtel éco-labellisé, la recherche de produits relevant d'une démarche de développement durable et de commerce équitable est un préalable à toute démarche d'achat.” -“J'accepte bien sûr de payer le "vrai" prix de toutes les marchandises que j'achète. Elles sont toutes bio et donc, forcement, équitables puisque les producteurs peuvent facturer le juste prix et tirer une rémunération équitable de leur travail..." -“Nous avons essayé de proposer des produits certifiés bio. Les clients s'en moquent un peu. En revanche, nous avons sélectionné des produits de très grande qualité, (beurre d’Echiré) produits fermiers ou artisanaux fabriqués essentiellement dans notre région et là ils se sentent interpellés et apprécient.” -“Dans notre établissement, nous ne vendons que des produits "fabrication maison" (tuiles, confitures, etc .)”Au-delà de cet engagement personnel, la réaction des clients n’est pas encore un élément déterminant qui justifierait d’aller plus loin ou plus rapidement. -“La clientèle étrangère est beaucoup plus sensible que la clientèle française. Actuellement les clients sont particulièrement sensibles au rapport qualitéprix et ne cessent de demander des rabais. Finalement, on a le sentiment qu’ils se moquent de l'origine de nos produits.” -“Je ne suis pas sûr que le client ait encore totalement confiance dans les produits du Commerce équitable.” -“Ma clientèle est essentiellement professionnelle et reste particulièrement sensible au rapport Qualité/Prix. En en discutant, le Commerce équitable leur apparaît surtout comme un lobby. Après tout ce sont des commerciaux.” -“Nous en sommes encore au début, il faut sensibiliser les clients en mettant des petits mots dans les chambres pour l'électricité, pour le linge, et pour le reste ...” -“Ce n’est pas encore entré dans les moeurs de façon significative. Je pense que ce sera assez long ...mais ça viendra. Le bio est plutôt bien démarré.”Les établissements citadins ont plus de facilité pour s’approvisionner et la distribution reste un problème. -“Le problème est pour se fournir facilement en produits provenant du Commerce équitable. Il faut pouvoir se faire livrer régulièrement lorsque l'on est pas en ville. Ensuite, il faut pouvoir vérifier que les produits viennent effectivement du Commerce équitable. ” -“Les produits sont plutôt bien identifiés, mais les fournisseurs sont encore peu nombreux, ou mal informés.”De fait, il n’existe à ce jour aucun label officiel concernant le commerce équitable. Néanmoins, des institutions et des labels privés ont édicté des cahiers des charges afin de certifier les produits. L’Afnor s'est penchée, en 2001, sur la mise en oeuvre d’une norme spécifique au commerce équitable. Max Havelaar est la plus connue des marques du commerce équitable. Association fondée en 1993, elle regroupe désormais 19 organisations dans le monde. www.maxhavelaarfrance.orgFTO, Fair Trade Organization est en passe d’être un label officialisé par les pouvoirs publics, les standards FTO visent à certifier certains procédés équitables.La plate-forme commerce équitable PFCE est un collectif national d’acteurs du commerce équitable qui assure la promotion auprès des consommateurs et des institutions ainsi que la mise en oeuvre d’un système de certification officiel. www.commercequitable.org