Le groupe immobilier Giboire, propriétaire de l’île de Berder depuis 2016, a annoncé abandonner son projet d’hôtel de luxe à la suite de la décision de justice d’annuler partiellement le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune.
C’était un projet ambitieux. Avec ses 80 chambres, sa piscine, son spa, son hammam et son parking d’une centaine de places, le groupe Giboire souhaitait transformer en complexe hôtelier cette petite île du Golfe du Morbihan.
Cependant, afin de préserver l’environnement protégé de Larmor-Baden et particulièrement de son île de Berder, la justice a partiellement annulé ce lundi le PLU de la zone. Modifié en 2019 par le maire de la commune, celui-ci devait permettre à Giboire d’augmenter de 30% la surface bâtie de l’île.
En effet, cette île, au sein même du périmètre inscrit du Golfe du Morbihan, est un véritable réservoir de biodiversité. Un tel projet porterait ainsi atteinte à cet équilibre fragile, selon notamment l’association Berder Ensemble, responsable des recours en justice à l’encontre du PLU et du projet. Son pourtour présente de plus aux promeneurs une végétation de type méditerranéen, assez rare dans la zone.
Le maire défend cependant celui-ci, mettant en avant les perspectives de développement et d’emploi pour les habitants de Larmor-Baden.
Le porte-parole du groupe Giboire a quant à lui indiqué que « Michel Giboire a pris acte de la décision du tribunal administratif. Le projet hôtelier est donc abandonné. Il étudie les options sur l’avenir de l’île ».
Cette polémique met en lumière l’importance environnementale que revêt aujourd’hui la création touristique au sein d’une zone, que ce soit un complexe hôtelier ou des mesures visant à développer un territoire.
L’impact des associations et des collectivités est de plus à reconsidérer. Si les recours des habitants d’une zone permettent une plus grande protection culturelle et environnementale, il est aussi possible que ceux-ci freinent le développement d’un espace et mettent en échec des mesures créatrices d’emploi.
Ainsi, l’important n’est pas tant de trancher entre développement et environnement, mais bien de chercher une forme d’équilibre et permettre l’apparition d’un tourisme durable et créateur de richesse.