A l’occasion de la Quinzaine du Commerce Equitable, l’association Max Havelaar France entre dans le débat et veut promouvoir un nouveau système économique fondement du développement durable.
«Après avoir prôné pendant plusieurs décennies le démantèlement des organismes de régulation et la libéralisation des marchés à tout prix, les dirigeants du G20 reconnaissent enfin la nécessité de réguler les prix des matières premières agricoles. Le commerce est de plus en plus ouvert, libéralisé, globalisé. Ce phénomène s'est accéléré ces dernières décennies, notamment dans un domaine particulièrement sensible, l'agriculture, qui fait vivre 3 milliards d'individus, dont un tiers dans des conditions précaires et de malnutrition. (…) Dans ce contexte, de nombreuses coopératives sont fortement déstabilisées, et ont du mal à rassembler la récolte de leurs membres et honorer les commandes de leurs acheteurs. Pourtant, ces groupements d'agriculteurs familiaux ne représentent pas qu'un simple acheteur. Elles apportent des services techniques indispensables et une organisation collective apte à défendre les intérêts de leurs adhérents sur le marché. Dans le même temps, au Nord, certains producteurs sont également confrontés au problème d'une juste rémunération leur permettant de couvrir au moins leurs coûts de production. Une forme nouvelle et complémentaire au commerce équitable voit le jour, fondée sur une "alliance vertueuse" entre producteurs du Nord et consommateurs du Nord. C'est le principe même du commerce équitable : créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent dans la durée à acheter la production de ceux-ci à un prix rémunérateur. (…) Depuis plus de vingt ans, l'association Max Havelaar construit un système innovant de commerce équitable où les filières sont régulées par les acteurs eux-mêmes. Aujourd'hui, il faut leur redonner une véritable place. Ce système est d'abord porté par des objectifs forts de justice et de développement. Nous proposons une solution économique concrète (et non une aumône), un réel échange valorisant producteurs du Sud ET consommateurs du Nord, (pas une redistribution de subventions), une relation vertueuse économiquement et éthiquement pour les deux parties, et non un produit à la mode assorti d'une morale de façade. Pourquoi ne pas s'inspirer de cet exemple pour rétablir des institutions internationales de régulation, organisées par filière et fondées sur la participation des parties prenantes et plus seulement sur celle des Etats ? Dans le même esprit, et de manière complémentaire, nous soutenons également la création de politiques agricoles dans les pays du Sud, négociées avec les représentants des producteurs, et permettant la constitution et la protection de marchés régionaux. (…) Ainsi, le nouveau système économique régulé que nous promouvons et que nous pratiquons depuis vingt-cinq ans a pour ambition : • De redonner aux producteurs la place digne qu'ils méritent dans les échanges commerciaux ; • de donner plus de transparence aux consommateurs pour leur permettre de faire des choix éclairés et responsables, • Et de donner à tous les moyens de devenir acteurs de leur propre avenir». www.maxhavelaarfrance.com