Ce 9 octobre, EquipHotel présentait l'édition 2024 du salon avec des nouveautés et une volonté d'accompagner les entrepreneurs du secteur vers leur transition. Cette année, MKG Consulting et Hospitality ON sont partenaires d'EquipHotel à travers un cycle de brainstrusts autour de 4 thématiques. Voici le détail des échanges et rendez-vous entre les 3 et 7 novembre Porte de Versailles.
Béatrice Gravier, directrice d’EquipHotel
Je souhaite débuter ce moment par quelques remerciements pour, Emmanuel Sauvage, président du jury des Innovation Awards, qui nous accueille chez lui au sein du Nolinski. Merci également au soutien de l’UMIH et du GHR, représentés aujourd’hui par Thierry Marx et Catherine Quérard, leurs présidents respectifs.
La thématique de cette année est OSONS pour illustrer l’audace collective, nous faisons également écho aux JOP de Paris 2024. Nous souhaitons valoriser des entrepreneurs hôteliers et restaurateurs qui ont des idées, qui innovent. Le salon EquipHotel est une boite à outils que nous mettons à disposition afin que chacun puisse repartir avec des éléments pour avancer.
L’aspect économique est le fil conducteur de la construction de notre programme de conférence. : les hôteliers et restaurateurs qui fréquentent le salon sont avant tout des patrons, ils ont besoin de rentabilité pour se développer dans la durée et le mieux possible. Pour cette boîte à outils qu’est EquipHotel, nous avons gardé le fil conducteur de donner des solutions aux chefs d’entreprise. D’où le partenariat mis en place avec MKG Consulting cette année ce qui a donné lieu à des ateliers de travail où ils ont réfléchi à de nouvelles pistes pour le secteur de l’hospitalité demain.
Bilan post JOP de Paris 2024 par Vanguélis Panayotis MKG Consulting & Hospitality ON
Les années 2022 et 2023 ont été celle du rebond pour la profession. 2024 est une année beaucoup plus contrastée, cette compétition internationale a permis de soutenir le RevPAR [Revenu par chambre disponible, rapport entre l’occupation et les prix moyens NDR].
Si l’on dresse un bilan de ces olympiades, le curseur est légèrement au-dessus de Londres qui nous considérons comme une référence dans ces jeux modernes. De la même façon qu’à Londres, les hôteliers pensaient faire des chiffres stratosphériques, la réalité s’est révélée plus contrastée. Côté restauration, il fallait être à l’épicentre pour profiter de l’effet JOP, idem pour les taxis.
Les JOP ont eu un fort impact dans les Yveline, à Lille dans la petite couronne, moins sur des plus grands marchés que sont Paris et Marseille où l’impact a été plus diffus.
L’impact s’est vu surtout au niveau des prix moyens qui ont porté les progressions de chiffre d’affaires. L’Île de France a été le grand champion de l’impact économique de ces JOP.
Un impact moins important pour les Paralympiques notamment dû à une forte fréquentation de la clientèle domestique. Les Jeux Paralympiques ont décalé la reprise des événements liés au corporate en septembre. A noter qu’en septembre 2023, la Coupe du Monde de Rugby avait fortement porté les performances en France.
Avant les JOP, la saison a démarré très mollement. Cela peut s’expliquer par le fait que la communication et la commercialisation ont été focalisée sur les JOP. L’actualité politique du début de l’été a également influencé le comportement des clientèles domestiques. La cérémonie d’ouverture a marqué le début d’une parenthèse très positive.
Catherine Quérard présidente du GHR et Thierry Marx président de l’UMIH
Comment transformer l’essai suite aux JOP de Paris 2024 ?
Catherine Quérard : Nous sommes en ligne avec les chiffres annoncés. Cet événement a été une formidable vitrine qui a montré Paris et la France sur ces plus beaux atours. Les questions de sécurité font qu’on bunkérise les événements, ceux qui sont à l’extérieur et en périphérie bénéficient peu des retombées. Pour maintenir cette attractivité d’ici 2030, il nous faut continuer à avancer sur des travaux de fond autour de la formation ou de la RSE.
La dynamique des JOP peut-elle être un levier pour recruter des talents dans le secteur ?
Thierry Marx : Merci pour les chiffres MKG. Cela souligne que cet événement a généré des performances en deçà mais nous aura apporté une visibilité très importante.
Il y a 200 000 postes à pourvoir partout dans la restauration, la santé, le BTP... Il y a un 1 million de travailleurs pauvres en France et 2 millions de personnes qui mobilisent l’aide alimentaire. Il faut s’interroger sur les coûts du travail. L’ubérisation du travail n’est pas entendue par le gouvernement. 60% des gens qui sont autoentrepreneurs ne paient pas leurs charges sociales. Organismes salariés et professionnels, il faut nous interroger sur les coûts du travail.
Le Digital Market Act est piloté par Google, c’est aussi un frein à la rentabilité. Quand vous cherchez un hôtel, c’est Booking qui apparait sur les moteurs de recherche. Cela impacte les marges des entreprises.
Par ailleurs, du fait des meublés touristiques, beaucoup de maires découvrent qu’ils ne maîtrisent plus le parc hôtelier. Ces compléments de revenus sont complètement défiscalisables.
On ne pourra pas faire avancer ces sujets sans le régulateur qu’est l’état. Nous ne sommes pas moins des entreprises que les entreprises du bâtiment ou de la santé. Il y a 1,6 million de salariés du secteur, 120 000 restaurants et 80 000 hôtels en France.
Si vous voulez que la représentation de la gastronomie française continue de rayonner, il faudrait s’interroger sur autre chose que la cuisson de nos poireaux. Tout le monde vient télescoper cette restauration et cette hôtellerie avec des entreprises qui sont en marge des normes qui régissent le secteur de l’hôtellerie restauration.
Une entreprise privée de ses marges, ne fera pas la transition écologique.
La restauration demain, ce sera de l’énergie avant de mettre quoi que ce soit dans les assiettes. Le manque d’eau c’est aussi moins d’attractivité touristique, plus de piscines. Il faut arrêter de déshabiller Paul pour habiller Jacques dans l’urgence et réfléchir aux problèmes de fond.
Comment les hôteliers peuvent-ils réaffirmer leur place de chef d’entreprise ?
CQ : Dans notre secteur d’activité nous avons beaucoup d’entrepreneurs qui sont d’excellents techniciens mais qui n’ont pas de vision à long terme. Notre rôle à l’UMIH et au GHR est de regarder à long terme comment le secteur va évoluer.
Notre premier métier c’est l’accueil, un collègue n’est pas qu’un concurrent, c’est aussi une attractivité supplémentaire pour nos marchés.
L’apprentissage une des clés pour ouvrir les portes de l’hospitalité ?
CQ : Il nous faut construire un projet global pour donner envie à nos jeunes de rejoindre le secteur. C’est aussi expliquer tout ce qui fait la richesse, la technicité de nos métiers. La France est reconnue pour la richesse de ses métiers. Il nous faut maintenir la qualité de la formation dans nos centres de formation.
Accueil, transition environnementale, qualité des produits, il faut former nos jeunes à ça. Nous avons un enjeu à faire comprendre à nos gouvernant que dégrader le système de formation est une erreur magistrale pour la baisse des coûts contrats.
TM : Les métiers de la salle vont redevenir à la mode car c’est instagrammable.
Faut-il craindre l’IA ?
TM : C’est un outil supplémentaire.
CQ : Et cela doit faciliter la vie et le quotidien de nos équipes.
Vanguélis Panayotis : Notre métier de l’hospitalité c’est le métier du cœur. Il n’y a pas beaucoup d’industries comparables avec ce niveau de contact avec le client. On leur donne à manger, ils dorment dans nos hôtels.
Les Braintrusts MKG & EquipHotel
Vanguélis Panayotis : Nous avons pris beaucoup de plaisir à effectuer ces travaux mêlant professionnels du secteur et apporteurs de solutions et sommes très contents de la faire dans le cadre d’EquipHotel.
Nous avons fait le choix de réfléchir sur 4 thématiques le food service, le digital et la tech, le bien-être et le design.
L’arrivée de l’IA est-elle une source de gain de productivité dans la gestion du quotidien ?
Trois défis ont été identifiés lors des travaux :
- La mesure du retour sur investissement
- Le confort de l’utilisateur
- La connectivité entre les outils
« L’un des combats les plus importants pour un gestionnaire par rapport aux marques, c’est de ne plus se voir imposer un PMS. Cette volonté d’imposer des outils est un combat d’arrière-garde des groupes hôteliers alors que le vrai combat est celui de la connectivité entre des outils et des applications, choisis par l’opérateur sur des critères de retour sur investissement ».
Georges Sampeur, président du conseil d’administration du Groupe Pierre & Vacances – Center Parcs et ancien CEO du groupe B&B HOTELS, sera présent pour partager sa vision, affinée à travers plusieurs décennies d’entrepreneuriat dans le secteur.
Comment faire du design une clés de l’expérience client ?
Les trois défis du design :
- Créer une évidence d’identité : ce quelque chose que l’on ne sait pas définir avec des mots « je me sens bien »
- Générer de l’attractivité pour le client
- Assurer une qualité d’usage sur la durée
« La difficulté est de maintenir une cohérence d’identité de A à Z qui prenne en compte le bâtiment lui-même, l’environnement dans lequel il est situé, l’expérience que l’on veut faire vivre au client dans toutes ses dimensions et le message que fait passer l’hôtelier »
Stella Cadente, CEO associée de Studio Stella Cadente viendra partager son point de vue.
Peut-on concilier qualité et rentabilité pour l’offre bien être ?
Les trois défis du wellness :
- Parvenir à la rentabilité autonome
- Programmer une offre adaptée à l’établissement
- Réussir à intégrer l’équipe du spa à celle de l’hôtel
« Il serait bon de pouvoir intégrer les formations au wellness dans les écoles hôtelières. C’est encore vécu comme deux univers qui se côtoient en s’ignorant, celui de l’esthétique et celui de l’hospitalité, alors que les deux convergent vers la même clientèle »
Stéphane Reumont, directeur général du spa du Beau Rivage à Lausanne partagera son point de vue.
Comment le F&B a-t-il réussi sa mutation vers l’eatertainment et un business rentable ?
Après un échange avec Serge Trigano, fondateur de Mama Shelter, rendez-vous pour en savoir plus sur les travaux menés.
Les trois défis du foodservices :
- Définir un modèle économique rentable
- Créer un concept différenciant
- Maîtriser le recrutement et la formation : paradoxalement notre secteur offre de la flexibilité dans les horaires et les millennials recherchent de la flexibilité, il est très paradoxal que nous ne parvenions pas à attirer ces profils.
« Nous sommes confrontés à la nécessité d’une refonte du modèle RH qui ne correspond plus aux attentes des nouvelles générations. Il faut leur faire retrouver la passion à travers un nom, un projet, une histoire »
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