« Cela fait 9 ans que je suis à la tête du groupe. Si je dois résumer notre métier c’est accueillir et prendre soin des gens. Si nous n’étions pas dans cette initiative, cela veut dire que nous ne ferions pas notre travail correctement. » C’est ainsi que Sébastien Bazin entame son intervention et résume l’engagement du groupe français aux côtés de la fondation.

Le projet avait vu le jour en 2020 en plein confinement et avait dû prendre fin courant 2021 faute de financement. Le groupe Accor a décidé de le relancer pour un partenariat sur le long terme en partenariat avec la Fondation BNP Paribas et Alternative Patrimoine.

« Nous sommes le plus grand acteur hôtelier européen, nous avons donc des moyens. Des personnels qui aiment leurs métiers et nous travaillons avec des propriétaires qui ont construit leurs hôtels pour rendre service aux autres.

Accor doit absolument contribuer socialement dans toutes des destinations où nous sommes présents. Chaque année nous embauchons entre 50 et 80 000 collaborateurs. Parmi eux, 1/3 n’a aucun bagage. Les hommes et femmes du groupes savent tendre la main pour former ces personnes.

Nous n’allons pas nous arrêter là. Ce n’est pas une initiative du siège uniquement.  Anne-Cécile s’est tournée vers nous à un moment tragique, les gens étaient perdus. Dans cet univers [du respect des femmes], nous sommes là depuis très longtemps avec les Nations Unis. Nous y croyons c’est porteur de valeur, c’est accepté et défendu par tous les hommes du groupe. Je suis très fier de ce qui est fait, je suis sûr que nous sommes au début d’une aventure.

Tous les grands groupes de technologiques qui étaient très riches ont été étonnamment absents. Ce sont ceux qui ont du capital humain, qui sont moins riches, qui étaient présents. » Ajoute Sébastien Bazin, CEO d’Accor.

« La société évolue mais les féminicides perdurent, a souligné Julie Gayet marraine de la Fondation de France. C’est au moment où les femmes partent que la violence s’aggrave. 4 femmes sur 10 qui appellent le 115 ne se voient pas proposer de solution d’hébergement d’urgence. »

Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes partage quant à elle l’impact que ce partenariat a eu et continue à avoir :

« Ce projet existe depuis 2020 et a montré des résultats exceptionnels. Nous nous étions intégrés à la plateforme CEDA, les hôteliers ont fourni des efforts avec des prestations à prix coutant.

Pendant le confinement cela nous paraissait insupportable que les femmes n’aient pas de solution. Cette plateforme CEDA cela donne un joker exceptionnel aux associations. Fin 2021 nous avons fait face à une problématique de financement. Accor a pris la décision d’aller plus loin et de financer ces prestations.

En 2022, ce sont à date 98 femmes et 48 enfants qui ont été mis à l’abris grâce aux 102 structures partenaires du dispositif. Cela permet aux associations de se concentrer sur leur métier, c’est-à-dire l’accompagnement.

Ce sont des séjours de 12 nuitées maximum. On met moins d’une journée avec Accor à trouver des places alors qu’habituellement on met 7 à 10 jours. Ces femmes arrivent dans un lieu de qualité qui leur fait penser que leur vie d’après peut être vivable. 

Les hôtels Accor c’est partout en France, c’est immédiat et c’est de qualité. C’est tellement génial ce que nous avons fait avec Accor, cela nous a permis de démontrer à l’état ce qui est faisable. Si nous avons dû faire ça avec Accor, c’est que les places d’hébergement manquent. 

Il faudrait 15 000 places d’hébergement, ce processus et le rapport issu des premiers travaux, ont permis de convaincre l’état d’ouvrir 2000 places en plus. »

Brune Poirson, directrice du développement durable souligne : « C’est un partenariat qui nous apporte énormément, cela participe à donner du sens aux métiers que nous faisons toutes et tous. Nous avons des équipes très impliquées qui vont au-delà de leur travail quotidien pour que le dispositif fonctionne.

Notre objectif est de nous intégrer de bout en bout dans un dispositif efficace et pas uniquement au coup par coup. Nous ne voulons pas nous substituer aux pouvoirs publics mais nous souhaitons être ce premier maillon. Nous soutenons aussi la Maison des Femmes, nous faisons tout un travail sur l’insertion professionnelles des femmes. Il est crucial de leur donner les moyens de leur indépendance. »

Philippe Averseng, directeur des opérations pour Accor Europe du Sud souligne l’importance de lien direct entre les collaborateurs et les femmes accueillies : « Sur toute la ligne opérationnelle, nous sommes très engagés. Nos hôtels sont des lieux de vie et des refuges.  Nous avons hébergé plus d’un million de nuitées via des dispositifs solidaires. Toutes les équipes en ont éprouvé beaucoup de fierté.

L’important c’est qu’il ne se passe rien pour ces femmes. Qu’elles soient accueillies sans discrimination et se sentent bien. Elles sont victimes de violence, elles se retrouvent dans un lieu qu’elles ne connaissent pas. Il faut donc que tout soit normal. »

Un travail qui passe aussi par la formation du personnel en lien direct avec les femmes hébergées. Ils sont par exemple formés à faire barrage auprès de conjoints violents qui chercheraient leur compagne et à prévenir les associations.

Isabelle Giordano, représentante de la fondation BNP Paribas ajoute : « « J’ai été très frappée par ce qu’a dit Sébastien Bazin sur le monde de la finance et de l’entreprise. Il y a maintenant des entreprises qui appartiennent au 20^ème siècle et d’autres qui sont du 21^ème siècle. Il y a des entreprises qui veulent que ça change.

Le secteur privé a aussi sa part pour agir. Dans ESG, le G c’est la gouvernance, sensibiliser à tous les niveaux c’est important.

Avec BNP Paribas je représente une entreprise engagée. Ce sont des femmes et des hommes qui sont prêts à changer les choses. Changer la société cela passe aussi par changer les entreprises.

Il faut fabriquer de nouveaux imaginaires pour les jeunes garçons et jeunes filles. Il n’y a pas assez d’entreprises qui s’engagent en France, avec 2500 fondations contre 8000 au Royaume Uni par exemple. Nous pouvons appeler d’autres entreprises à agir. »