• 2010 sera placée sous le signe de l’impressionnisme à Rouen, avec un grand festival destiné à mettre en valeur le côté artistique et culturel de la ville : «Normandie Impressionniste». • Après une année 2009 difficile pour le tourisme, à Rouen comme ailleurs, tout le monde espère que cet événement attirera un maximum de monde. • Et pour montrer que cette ville au patrimoine riche est résolument ancrée dans le XXIème siècle, la mairie, en marge du festival, donne carte blanche à six artistes contemporains qui réinventeront des lieux ayant inspiré les artistes impressionnistes. De quoi faire venir une autre catégorie d’amateurs d’art.
Lorsque l’on parle tourisme à Rouen, les principales qualités de la ville généralement citées sont son histoire riche et son patrimoine exceptionnel. La «ville aux cent clochers» est célèbre pour son centre historique, presque exclusivement piétonnier, et son «carré magique» délimité par les rues de la République, du Gros-Horloge, de Jeanne d’Arc et de Ganterie-Hôpital. On y trouve quatre des plus importants monuments de l’art civil et religieux du pays. De quoi impressionner les quelque 500 000 visiteurs venant chaque année découvrir, en quelques mètres, mille ans d’histoire.“Bien sûr, le Festival impressionniste ne sera pas aussi populaire que l’Armada, qui ramène des millions de personnes, mais les hôteliers espèrent qu’il apportera un maximum de monde. On pourra de toute façon difficilement faire pire que l’année dernière. Et ce qu’il y a de très positif dans ce festival, c’est qu’il touche l’ensemble de la Normandie. Tout le monde a travaillé dans le même sens : les mairies, les offices de tourisme, la région, les départements, la CREA et tous les acteurs du secteur, comme les hôteliers. Nous avons tous un but commun : obtenir une grande Normandie forte touristiquement, et économiquement. Cette synergie est très positive.”Mais pour Jérôme Savoye, directeur de la communication de la ville, “Rouen est plus que cela. Nous avons certes un patrimoine important, mais Rouen a aussi une véritable dimension culturelle et artistique, qui gagne à être reconnue”. Et c’est pour promouvoir cette facette de la ville qu’a été créé un tout nouvel évènement : le festival «Normandie Impressionniste».Du 4 juin au 26 septembre 2010, plus de 200 événements culturels et animations feront vivre Rouen et sa région sous les couleurs de l’impressionnisme, l’un des plus importants mouvements de l’histoire de l’art. Rouen l’a fasciné, inspiré. C’était donc la ville idéale pour célébrer l’impressionnisme. Le musée des Beaux Arts de Rouen - déjà connu pour abriter la plus importante collection de province concernant ce mouvement artistique - sera au coeur de ce festival. Il accueillera des centaines de toiles et dessins des plus grands maîtres de ce mouvement, venant des quatre coins du Monde. Ailleurs dans la ville, la peinture sera également à l’honneur avec des ateliers en plein air, des colloques, des expositions… Et Rouen n’a pas oublié que l’impressionnisme ne se résume pas à des toiles. C’est aussi de la littérature, de la musique, de la photographie… Alors les touristes, pour plonger pleinement dans cette époque, pourront profiter de concerts, de récitals, d’expositions de photographie, de présentations d’art vidéo, d’archives de Gaumont-Pathé, de pièces de théâtre ou encore d’un dîner inspiré des carnets de cuisine de Claude Monet... Et l’événement se veut aussi festif. Alors des projections sur monuments, des spectacles pyrotechniques, des croisières et des traversées de la Seine, des déjeuners sur l’herbe, des guinguettes, des randonnées et bien d’autres activités de plein air seront mises en place afin de rendre le festival convivial et accessible à tous.Car Normandie Impressionniste compte bien toucher le plus grand nombre. Et les touristes sont attendus de pied ferme à Rouen, où l’année 2009 n’a pas été bonne. Dans le contexte national d’une année en demi-teinte pour le tourisme, la fréquentation a marqué un recul en 2009. “Il faut préciser que 2008 avait été une très bonne année, puisqu’il y a eu l’Armada. Un événement qui ramène à chaque édition 4 à 10 millions de visiteurs”, nuance Jérôme Savoye. Mais à l’Office de tourisme de la vallée de Seine-Normandie, le directeur Yves Leclerc note tout de même qu’en 2009 “372 250 visiteurs ont franchi le seuil du bureau d’accueil, contre 380 288 en 2008. Le taux d’occupation global des hôtels était lui de 61% avec 936 000 nuitées (63,4% pour les chaînes et 55,4% pour les indépendants) contre 954 100 nuitées en 2008”. Soit 18 000 nuitées en moins. Alors Rouen espère bien obtenir un meilleur bilan fin 2010. Et pour faire venir un maximum de monde, l’office du tourisme de la communauté a lancé une vaste campagne de promotion. Isabelle Dufraigne, responsable communication, explique que de nombreuses opérations ont déjà été mises en place, souvent en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Normandie : “Nous avons organisé des éductours, des salons sur le thème du festival et des voyages et des accueils de presse, qui ont engendré de nombreux articles dans la presse française et étrangère… Des campagnes de démarchage aussi ont été réalisées en France, au Japon, aux USA, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Luxembourg ou encore en Belgique. Et puis nous avons accueilli de nombreux guides touristiques, notamment japonais, sur le thème de l’impressionnisme. Enfin, le guide du Routard va éditer pour la première fois cette année un guide en quadri «La Normandie des Impressionnistes». La communication passe évidemment aussi par Internet. Le site Internet de l’Office du tourisme, www.rouenvalleeseseine.fr-www.rouenvalleeseseine.fr], a été complètement refondu. “Depuis son ouverture le 19 février 2010, il comporte tout un chapitre consacré à l’impressionnisme. Et nous avons mis en ligne début mai un site dédié au Festival : [www.impressionnezvous.com”, ajoute Isabelle Dufraigne. Et pour que les clients puissent non seulement s’informer sur l’événement via le web, mais aussi y organiser leur voyage, l’office du tourisme a conçu une centrale de réservation qui sera lancée dans les semaines à venir. Estelle Mottet, responsable stratégie et communication sur Internet à l’Office du tourisme, détaille cette nouvelle offre : “lacentrale proposera au départ 30 hôtels. 30 autres seront ajoutés en septembre. Dans un premier temps, nous ne proposerons que des hébergements secs. Puis, en septembre, nous fusionnerons la centrale aux offres de packages de l’office du tourisme. Nous avons imaginé des offres dynamiques comprenant un dîner, une activité et une nuit par exemple. Le prix de départ variera en fonction de l’hébergement choisi”.Et Yves Leclerc, le directeur de l’office du tourisme, est ravi de la façon dont ce projet a été mené : “Nous avons pu constater un vrai dynamisme chez les hôteliers. Ils se sont montré très motivés et volontaires. Il n’y a pas eu besoin d’entreprendre de grandes discussions pour qu’ils comprennent l’intérêt d’un tel projet”. Frédéric Poidvin, directeur de l’hôtel Art et Seine, au centre de Rouen, fait partie des premiers à proposer son établissement sur le site de l’office du tourisme. “La semaine, mes 17 chambres affichent souvent complet, grâce aux tourismes d’affaires (des congrès, des formateurs et des stagiaires de l’école des douanes ou des impôts…). Mais cette centrale pourra m’apporter des clients le weekend et pendant les vacances”.Pour la ville, cette présence importante sur Internet -grâce aux nombreux sites créés pour le festival, le site de l’office du tourisme et cette nouvelle centrale de réservation- est aussi une occasion de prouver qu’une ville peut avoir des racines profondes et importantes, telles qu’un patrimoine riche, tout en étant résolument tournée vers l’avenir. C’est d’ailleurs ce qu’a voulu prouver la mairie avec un autre volet du festival : «Rouen impressionnée». L’art contemporain y sera mis à l’honneur tout en faisant écho au festival Normandie Impressionniste. “Notre ville a certes connu un âge d’or durant la période impressionniste, mais elle a su évoluer et rester créative”. Pour le prouver, du 3 juillet au 29 août, «Rouen impressionnée» donnera carte blanche à six artistes contemporains : Arne Quinze, Shigeko Hirakawa, Olivier Darné et le Parti Poétique, Jérôme Toq’r, Société Tilt et Collectif Echelle Inconnue. “Ils vont s’emparer de lieux emblématiques de la ville, qui ont inspiré l’époque impressionniste, et vont les réinventer”, explique Jérôme Savoye. Pendant que le jardin des plantes sera investi par l’artiste japonaise Shigeko Hirakawa, l’invité d’honneur, le Belge Arne Quinze, connu dans le monde entier pour ses grandes constructions en bois, s’attaquera lui au pont Boieldieu. Un pont qui relie les deux rives de la ville. “C’est très symbolique pour nous”, note Jérôme Savoye. “La ville de Rouen vit beaucoup sur la rive droite. L’autre côté était trop souvent uniquement vu comme la face industrielle de la ville. Nous avons tenu à ce que des artistes installent leurs oeuvres sur la rive gauche afin que les touristes s’y rendent et découvrent cet autre côté de la ville”. Les services de la ville travaillent depuis septembre sur ce projet qui aura coûté 400.000 euros pour l’évènement en lui-même et 50 000 euros pour la communication. Campagnes d’affichage et achats d’espaces publicitaires dans la presse… La ville espère attirer un maximum de touristes. “C’est très difficile de pouvoir estimer les retombées pour l’instant. Mais nous pensons toucher une plus large population d’amateurs d’art grâce à cela puisque les amoureux de contemporains viendront, on le souhaite, s’ajouter aux adeptes de l’impressionnisme”.Chiffres clés -* 500 000 habitants dans la Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (71 communes) -* 200 restaurants -* 3000 boutiques -* 372 250 visiteurs ont franchi le seuil du bureau d’accueil contre 380 288 en 2008 -* 8 théâtres dont le Théâtre des Arts -* 12 musées dont le Musée des Beaux Arts -* 1 Opéra de Rouen / Haute Normandie -* 1 parc des expositions et 1 Zenith -* 2 900 euros Prix moyen vente de l'immobilier au m2 -* 12 euros Prix moyen de la location au m2 -* 1518 h/an moyenne d'ensoleillement Opération séduction sur les quaisLa CREA souhaite que les habitants de Rouen se réapproprient le fleuve. Elle a lancé de grands chantiers afin de revaloriser les bords de Seine et de prolonger le coeur de la ville vers l’Ouest. Plusieurs projets sont menés de front, dont la construction à proximité de la Seine de deux quartiers et d’un palais des sports. Les travaux de l’ambitieux projet du Palais des Sports ont débuté. Ils se chiffrent à 52,4 millions d’euros HT (34,5 millions de la CREA, 11 millions de la Région Haute-Normandie et 7 millions du département de Seine-Maritime) et s’achèveront à la mi-2012. Ce palais des sports sera homologué pour recevoir des manifestations de haut niveau, et devrait accueillir une vingtaine de ces compétitions chaque année.Autour de lui on trouvera, à terme, des quais aménagés, un nouveau port de plaisance, et le futur quartier Luciline, qui prolongera le centre-ville de Rouen vers l’Ouest sur 10 hectares. Il accueillera 1000 logements (dont 250 sociaux), 40 000m2 de bureaux et 20 000m2 d’activités. De quoi apporter de l’animation sur les quais. Et la rive gauche n’est pas en reste dans cette volonté de dynamiser les quais. Son image industrielle lui colle encore à la peau mais elle est bien décidée à vite s’en débarrasser. Pour cela va être créé l’écoquartier Flaubert sur plus de 80ha (environ l’équivalent du centre historique de Rouen). Il abritera des logements, des activités économiques, commerciales et de loisirs. Près de 10 000 personnes devraient habiter, sortir ou travailler dans ce quartier dont le début de l’urbanisation est prévu pour 2013. Et déjà tout est pensé pour en faire un quartier durable : réduction de la place de l’automobile, bâtiments économes en énergie, pistes cyclables, transports en commun… Avec ce projet, la rive gauche devrait faire un réel bond dans le temps, de l’ère industrielle à l’heure de l’écologie.Laurent Fabius, président de la Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (CREA)D’où est venue l’idée de créer en 2010 un Festival dédié à l’impressionisme et qu’attendez-vous de cet évènement ?La Normandie et l’Impressionnisme sont inséparables et inoubliables, je cherchais un moyen de les réunir dans un événement marquant, de dimension internationale, porteur de sens pour notre territoire. Ainsi est né le Festival Normandie Impressionniste. Nous attendons de Normandie Impressionniste des retombées importantes, beaucoup de visiteurs et une image très positive. A titre d’exemple, le seul Musée des Beaux Arts de Rouen prévoit de l’ordre de 150 000 visiteurs : c’est considérable et inédit sur le territoire. La spécificité de l’impressionnisme tient au fait qu’il s’agit d’un mouvement artistique à la fois riche et accessible au grand public. Pierre Bergé, le Président de Normandie Impressionniste, et moi-même comme tous les responsables, souhaitons que Normandie Impressionniste incarne le même esprit : un festival de haute qualité et réellement populaire. C’est pour cette raison que nous organisons, dans de nombreuses communes en Haute et Basse-Normandie, des bals, des guinguettes, des déjeuners sur l’herbe, des spectacles de son et lumière, des ateliers de peinture en plein air pour les enfants… Nous espérons que cette première remportera un vrai succès. Si tel est le cas, nous réfléchirons à une seconde édition.2010 a aussi vu naître la Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf- Austreberthe. Qu’est-ce que cela change ?La CREA part d’une idée simple : l’union fait la force. Autour de Rouen, d’Elbeuf, de l’Austreberthe et du Trait-Yainville, nous partageons un territoire riche de 71 communes dont l’épine dorsale est notre fleuve, la Seine. Nous regrouper a permis de rassembler nos forces, pour répondre aux défis communs et porter ensemble les grands projets pour notre territoire : développement économique, tourisme, transports en commun, équipements sportifs et culturels... Par sa taille, la Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (CREA) est la première agglomération de France. Dans le contexte actuel, si difficile et incertain, c’est un atout important.Quels sont les autres projets de l’agglomération pour Rouen, pour 2010 et 2011 ?Ils sont nombreux ! Je ne peux qu’en citer quelques-uns : dès 2010, nous ouvrirons à la fin de l’année la plus grande salle de musiques actuelles du Nord-Ouest de la France, le «106». Nous inaugurerons à Rouen le H20, vaste maison des éco-sciences en bord de Seine, ainsi que le pôle des savoirs à Elbeuf. Pour 2011 et à plus long terme, d’autre projets importants verront le jour : nous améliorerons les transports, nous mettrons en place un nouveau service public de transport à la demande, pour améliorer la desserte des communes rurales. Nous achèverons la réalisation du Palais des sports, près du pont Flaubert. Nous lancerons les études pour la réalisation du grand éco-quartier Flaubert, sur la rive gauche. Nous poursuivrons l’aménagement de nouveaux CREA Parcs d’activités économiques, pour l’innovation, le développement durable et l’attractivité de notre territoire. Face à la crise, il n’y a pas de place pour l’attentisme ni pour le renoncement. La CREA est déterminée à agir utilement avec le concours de tous. Marion Tanquerel, responsable commerciale de l’hôtel de Bourgtheroulde - Groupe SLIH “Nous avons ouvert, petit à petit, depuis le 5 avril. D’abord la brasserie, puis les cinq salles de séminaire et la plupart des chambres. Sur les 78 au total, seules 7 ne sont pas encore opérationnelles. Nous attendons encore la visite d’inspection et nous serons officiellement le premier 4 étoiles de la ville. Nous comptons d’ailleurs demander la cinquième. La ville avait besoin d’un hôtel de ce standing. À proximité de Rouen, il n’y en avait pas avant Paris ou Deauville. Et il n’y avait pas de salles de séminaires en centre-ville. On ne trouvait pas non plus de spa de l’importance de celui que nous venons d’ouvrir : 700 m2 avec une piscine de 18 mètres de long, des salles de soin, un sauna, un hammam… Pour nous, le fait que Rouen se positionne comme étant une ville d’Art & Culture tombe à pic. La clientèle amatrice d’art peut privilégier des hôtels tels que le notre. D’ailleurs, nous avons déjà des réservations. Notamment des personnes et des groupes envoyés par les organisateurs : des journalistes, des politiques… Durant le festival, nous visons 60 à 70% de taux de remplissage”Frédéric Poidvin, directeur de l’hôtel Art et Seine 2*“Je dirige un petit hôtel familial de 17 chambres ouvert depuis 2 ans et demi. Mon chiffre d’affaires est en constante augmentation. L’année dernière, j’ai eu 65% de taux de remplissage sur l’année. Je n’ai donc pas à me plaindre ! Mon hôtel est souvent plein la semaine. Mais quand l’office du tourisme m’a proposé de faire partie de l’offre de sa nouvelle centrale de réservation, j’ai tout de suite dit oui ! C’est intéressant en termes de visibilité. Et il n’y a que 10% de commission. Comparativement aux centrales habituelles, qui prennent environ 15 à 25%, ça valait le coup. Après tout, un nouveau client est toujours bon à prendre. Surtout les week-ends et l’été me concernant... En revanche, la ville va devoir rapidement penser à des solutions de stationnement. Une grande partie de places gratuites seront supprimées avec le blocage des quais. C’est un problème pour les hôteliers du centre ville comme moi. Lorsque les touristes seront là, il faudra bien qu’ils se garent. Sinon, ils pourraient repartir”Jean-Louis Hossin, délégué régional du GNC de la Haute-Normandie directeur du Mercure Rouen Champs de Mars 3* du Mercure Rouen Val de Reuil 3*, de l’Ibis Rouen Champs de Mars 2* et du Relais des Deux Rivières“Grâce à l’Armada, 2008 a été une très bonne année. Supérieure à 2007. Mais depuis février 2009, nous nous sommes touchés par la crise de plein fouet. Surtout les hôtels de catégories supérieures. Alors nous attendons le festival avec impatience. Mais pour l’instant, les réservations ne décollent pas. Nous espérons donc que la communication vers le grand public va arriver. Et les touristes avec elle”Philippe Pinoche, Président du club hôtelier rouennais - directeur du Best Western Hôtel du Vieux Marché 3* et de l’Inter-Hotel Notre Dame 2*