L'esprit déquipe. Depuis quelques semaines, Isabelle Bouvier-Rosski a repris avec détermination sa casquette de directrice Ventes & Marketing pour le compte de l’InterContinental Paris Le Grand, quittant son statut de consultant Marketing choisi pour équilibrer sa vie familiale.

Bretonne d’origine, Isabelle Bouvier-Rosski, aime l’atmosphère vivifiante des mers du Nord et passait régulièrement ses vacances sur le littoral allemand entre Hambourg et la baie de Lubeck. Déjà toute jeune, elle a développé une attirance pour ce pays qui allait de paire avec la fibre commerciale des villes hanséatiques. C'est donc dit, elle fera carrière dans la vente internationale avec ce que cela peut représenter de voyages dans le monde. Elle décroche donc son master en négociation commerciale à l’Ecole de commerce international de Fontainebleau et part pour Hambourg vivre sa première expérience professionnelle chez Hapag-Llyod, l’un des principaux groupes de tourisme allemands. Elle y découvre les bases du travail en équipe : “En Allemagne, les relations de travail sont moins familières qu’en France. On pourrait même les juger plus froides, mais cela s’accompagne d’un profond respect de l’autre, de son collègue, d’une volonté de ne jamais franchir les bornes. Cela m’a profondément marqué pour la suite de ma carrière”. Du tourisme à l’hôtellerie, il n’y a qu’un pas à franchir, ce qui se fera une année plus tard, en revenant en France, mais sans trop s’éloigner de l’atmosphère internationale. Sur la plateforme de Charles de Gaulle, elle est engagée comme responsable commerciale Banquets chez Holiday Inn. Elle y est depuis moins d’un an, apprenant les ficelles du métier auprès d’un vétéran des banquets et séminaires, quand le directeur général du futur Sheraton de Roissy l’appelle au téléphone pour l’enrôler dans l’équipe d’ouverture. “C’est une opportunité qui ne se présente pas tous les jours : réaliser l’ouverture d’un hôtel magnifique, par son architecture et son emplacement, et intégrer un groupe international. Le challenge était de taille mais l’équipe était soudée et j’en garde d’excellents souvenirs”. Pendant les trois années passées à installer le Sheraton Roissy sur le marché parisien, Isabelle ne fait pas que renforcer son expérience de la négociation, elle apprend aussi à gérer sa vie de famille. “On dit souvent que l’hôtellerie est dévoreuse de temps, et qu'on n'a pas d'horaires, mais pas tellement plus qu’un autre secteur surtout quand on s’organise”. C’est à cette époque que le groupe Starwood Hotels est en train de se constituer par la réunion des enseignes Sheraton, Luxury Collection et Westin. Isabelle Bouvier-Rosski est sollicitée pour monter la structure commerciale régionale, avec le Trianon Palace de Versailles et le Prince de Galles. Quelques années plus tard, elle ajoutera le Westin Paris, ex-InterContinental de la rue Castiglione, un nouveau challenge d’intégration. “A chaque fois, j’ai eu la chance de tomber sur de belles équipes dont il fallait entretenir la motivation et améliorer les performances”, explique Isabelle. “Au-delà de la réussite commerciale, c’est la partie la plus riche du poste, réussir le challenge humain de faire évoluer les équipes, d’apporter le bon coaching”. Finalement, celle qui se destinait à une carrière internationale reste attachée pendant onze ans à la base parisienne de Starwood Hotels. “Je me suis rendue compte que la fonction est finalement plus importante que la seule envie de faire carrière à l’étranger. Tant qu’il y a une possibilité d’évoluer et de se confronter à de nouveaux challenges, il n’y a pas de raisons de changer pour la seule envie de partir. C’est ce qui m’a déterminée à rester quand les opportunités ce sont présentées. D’autant que Paris a en soi une dimension internationale qui a toujours eu de quoi me satisfaire”. Arrive un moment où la vie familiale rattrape pourtant la vie professionnelle et implique de faire des choix. Jeune maman, Isabelle veut pouvoir consacrer le temps qu’il faut à ses enfants et met ?un peu” sa carrière entre parenthèses. “Je me suis installée comme consultante pour gérer plus facilement mon temps et j’ai travaillé avec le groupe Concorde Hotels pour définir une stratégie marketing, préciser les valeurs de la marque, mettre en place des opérations de partenariat. Et j’ai pu libérer du temps pour enseigner la communication managériale à l’Ihmi-Essec de Cergy-Pontoise”. Elle est alors confrontée à la nouvelle génération qui veut prendre les commandes de l’industrie hôtelière, une expérience enrichissante car elle implique à la fois une certaine humilité et un grand sens du partage. “Les jeunes que j’ai rencontrés sont ambitieux et déterminés. Ils ont soif d’apprendre et veulent tirer de vous toute l’expérience accumulée. Il faut accepter d’être challengé, savoir reconnaitre que l’on n’a pas toutes les réponses et apprendre à les trouver ou en discuter ensemble. Je ne pense pas du tout qu’il y a moins d’engagement que chez les générations précédentes. Sans doute une plus grande volonté de trouver un meilleur équilibre avec la vie personnelle”. Pendant ces quatre années, Isabelle Bouvier-Rosski traverse la brutale crise de 2009, mais avec une certaine philosophie. “Il y avait tellement de projets marketing chez Concorde que je suis restée très concentrée, même si les budgets ont été naturellement réduits. J’ai surtout pu constater à quel point les crises sont plus brutales et les changements plus rapides, dans les deux sens. Il faut désormais être particulièrement réactifs et pouvoir changer de cap sans traîner”. Elle s’emploie aussi à mettre en place l’organisation familiale qui va lui permettre de reprendre un service actif à 100%, car elle souhaite revenir à l’action sur le terrain, en quittant son rôle de conseil. L’opportunité s’est présentée d’intégrer le groupe InterContinental et son fleuron parisien, l'InterContinental Paris Le Grand. “Le plus important pour moi est d’intégrer une équipe avec autant de compétences et avec un directeur général comme Christophe Laure, aux commandes depuis huit mois. Nous avons tous ensemble de très beaux projets et nous nous inscrivons déjà sur 2012”.