Johanna Wagner a pris la décision de créer son entreprise à 32 ans quittant Covivio où elle assurait la fonction d’Hotel portfolio manager depuis 4 ans. Femme entrepreneure elle partage son enthousiasme pour un projet qui la porte toujours plus loin.
Le fait d’entreprendre n’était pas pour moi un projet ancien. Je me sentais bien en entreprise. Ce qui m’a poussée à passer le cap, c’est le besoin d’un réalignement entre mes valeurs et mon travail. Pour que ce réalignement soit entièrement dans mon contrôle, j’ai pris la décision de créer mon activité.
J’ai passé le cap, poussée par la volonté de faire quelque chose qui me donne un sentiment de contribution. La quête de sens ne passe pas uniquement par le produit ou le service que je commercialise, il y a également la manière dont je gère mon activité et dont je recrute.
Quand j’ai pris cette décision, je n’avais pas de projet précis. Beaucoup disent qu’il faut attendre d’avoir un projet précis, mon expérience me pousse à penser le contraire. Quand j’étais salariée, je n’avais pas la place pour mener à bien un projet qui me convienne vraiment. C’est quand je me suis libérée de mes autres activités que j’ai pu voir l’étendu de ce que je pouvais faire. J’ai ainsi pu tester des choses, rencontrer des gens et faire évoluer mon réseau professionnel.
De mon point de vue, c’est important d’oser se lancer sans savoir exactement ce que l’on va faire.
A mon départ de chez Covivio, à ceux qui me posaient la question je leur disais que j’envisageais d’ouvrir un Coffee shop vegan ou de créer un fonds d’investissement à impact. Au final, je n’ai fait ni l’un ni l’autre. Ce que je fais aujourd’hui me convient parfaitement bien mais je n’aurais pas pu l’imaginer dans ma vie d’avant.
Je développe aujourd’hui trois activités qui se nourrissent entre elles.
Une start-up, La Belle Educ société à mission, que j’ai co-fondée avec une associée.
Une mission dans l’hospitality avec Upside Up où j’accompagne des investisseurs dans leur stratégie durable et responsable
Des activités d’enseignement autour de la durabilité dans l’hospitality et dans le monde de l’entreprise en général
Il y a des synergies entre chacune de ces activités et mon projet entrepreneurial m’a permis de révéler ce qui fait ma force. Faire des liens entre les différents domaines et avoir un lien de facilitatrice et de connexion. J’exploite désormais cette force au maximum et au service de causes qui me parlent et pour lesquelles j’ai envie de contribuer.
Cette démarche d’entreprendre je l’ai faite sans crainte en me disant que je pouvais toujours revenir en arrière. Ce que j’ai acquis jusqu’à aujourd’hui en compétences, en réseau et en connaissances, je ne le perds pas. J’ai pris la décision de tourner la page en sachant que je pouvais toujours revenir en arrière. J’ai par exemple rencontré des personnes qui ne s’étaient pas rendu compte à quel point l’entrepreneuriat implique d’être seul et qui ont pris la décision de ne pas poursuivre dans cette voie.
Je me suis toujours dit que le risque n’était pas si grand face au très grand nombre de possibilités qu’offre notre secteur. Si je veux revenir en arrière demain, je sais que ça ira.
Il s’agit de choisir entre l’inconfort de se dire « ce que je fais aujourd’hui ne me plait pas réellement, mais je n’ose pas, ne sachant pas ce qui va se passer après » et l’inconfort de se dire « je tente quelque chose de nouveau, ce qui est un risque ». Entre ces deux formes d’inconfort, il faut choisir celui qu’on a le plus envie de gérer, et se lancer.
Je ne m’attendais pas à en être là aujourd’hui. Il y avait pour moi énormément d’incertitudes. J’avais conscience que mes projets pouvaient prendre de nombreuses formes mais énormément de mal à imaginer comment cela pouvait se matérialiser.
Via la Belle Educ, transformer l’enseignement supérieur de manière systémique, les retours et la mise en œuvre dépassent tous mes espoirs. Nous rencontrons des personnes extrêmement sachantes sur ces sujets et qui rencontrent des entrepreneurs comme nous, leurs retours sont extrêmement positifs.
Il n’y pas d’âge pour commencer à entreprendre. Je rencontre des personnes qui démarrent tout de suite après leurs études ou même pendant leurs études. D’autres commencent à 50 ans. De mon point de vue, il n’y a aucune raison de se servir de l’âge comme une excuse pour ne pas entreprendre. D’autant plus qu’il existe aujourd’hui de nombreux outils comme la rupture de contrat, des congés spéciaux… autant de solutions pour garder des filets de sécurité.
Avoir une certaine maturité est également un atout car on rassure ses interlocuteurs par sa connaissance, ses codes professionnels. Il n’est jamais trop tard ni trop tôt pour entreprendre.