
Succédant à Gautier Py, François Lenne vient de prendre la présidence de la section parisienne de l'Association Internationale des Chefs de Réception. Assistant Chef de réception au Meurice Paris, il est le lauréat international du Trophée David Campbell, apportant un regard neuf et ambitieux sur une association qui se renouvèle.
Depuis un an, comme vice-président, je secondais Gautier Py, qui ayant changé de fonction avait plus de mal à assurer toutes les fonctions. Il m'avait en quelque sorte préparé à prendre la suite, une succession qui a été largement validée par l'assemblée générale. J'ai fait la connaissance de l'AICR en me présentant au trophée David Campbell. Je pense avoir donc un regard intéressant sur ce concours en ayant été des deux côtés de la barrière. C'est notre événement majeur, mais pas le seul et j'ai été agréablement surpris de la convivialité qui règne au sein de l'association, quasiment au quotidien.Comment vous sentez-vous au sein d'une association "vénérable" ?Détrompez-vous, l'association a certainement une longue histoire mais ses adhérents sont pour beaucoup de jeunes professionnels, à l'image du bureau qui a beaucoup de jeunes. La réception est un métier qui correspond souvent à un début de carrière pour mener à d'autres fonctions dans le management hôtelier. Sur Paris, nous sommes actuellement 80 membres et j'ai l'ambition d'arriver rapidement à une centaine.Quelles relations entretenez-vous avec les autres associations professionnelles ?Je souhaite déjà renforcer les passerelles avec l'AICR de la Côte d'Azur, ce qui est la démarche la plus naturelle. Nous nous voyons également assez régulièrement avec les autres associations qui réunissent les Gouvernantes, les Directeurs de la restauration, plus difficilement les Concierges qui sont déjà un monde à part.Quelle est pour vous la première justification d'appartenance à l'AICR ?Le fil rouge est le contact permanent que l'on peut entretenir avec nos confrères des autres établissements dans notre vie professionnelle quotidienne. Je peux dire que j'ai un contact personnel, identifié, dans pratiquement tous les grands hôtels parisiens et c'est bien utile quand il faut régler un problème, faire passer une information sur un client indélicat. Je ne suis pas vraiment un adepte des réseaux sociaux, n'ayant pas de page sur Facebook ou Linked-in, je préfère largement le contact direct. Mon idéal est de faire de l'AICR un réseau social actif et personnel.Comment se présente votre grand événement, le Trophée David Campbell ?J'ai eu l'occasion de le vivre de l'intérieur. D'abord en France et puis à l'international, en Nouvelle Zélande comme représentant la France au concours international (qu'il a gagné NDLR). Je l'ai aussi vécu comme membre du jury, l'an passé en ayant remplacé Gautier au congrès international. Je suis vraiment très satisfait de l'ampleur qu'il prend en France avec plus de 50 candidats chez les professionnels et une quinzaine de lycées qui présente des candidats pour le concours Junior. C'est une originalité de la France et qui va sans doute inspirer les AICR dans d'autres pays. Avec mon expérience, je crois pouvoir mieux accompagner les candidats français qui iront défendre nos couleurs.Comment-voyez vous l'évolution de votre métier face à toutes les nouvelles technologies qui ont tendance à vouloir faire l'impasse du passage en réception ?A mon niveau et dans un hôtel comme Le Meurice, je vois mal comment on peut se passer du contact humain et direct. Les nouvelles technologies ont leurs limites. Je peux très bien faire un accueil en cinq minutes pour un homme d’affaires pressé de rejoindre sa chambre et prendre plus de temps avec un client loisirs qui veut des informations sur la ville et l’hôtel. Cela ne doit pas nous empêcher de mener une réflexion sur l’évolution de nos métiers. C’est au programme de l’AICR Paris, de même que des visites des nouveaux établissements qui viennent d’ouvrir et qui ont sans doute une autre approche de la réception.
